Mon retour d’expérience sur une randonnée dans le Vercors de 3 jours

Le massif du Vercors évoque pour beaucoup les grands espaces sauvages, favorables à la faune et à la flore. En recherche d’une bouffe d’oxygène en pleine nature ? Embarquez avec moi pour cette randonnée dans le Vercors de 3 jours !

La réserve naturelle des Hauts plateaux du Vercors, la plus grande de France réserve un excellent terrain de jeux pour les randonneurs en quête des grands espaces. Pour cette traversée du plateau, il demeure impératif de se munir d’une tente de randonnée ou de prier pour trouver une place dans une cabane non gardée. Cet itinéraire nécessité également un bon sens de l’orientation pour naviguer avec une carte topographique IGN, une boussole, pour compenser l’absence de balisage et trouver les rares sources d’eau.

Notre parcours part de la gare ferroviaire de Clelles-Mens jusqu’à Corrençon-en-Vercos. Nous arpenterons le pas de l’Essaure, la Tête Chevalière et les balcons du Grand Veymont.

Détails pratiques pour cette randonnée dans le Vercors de 3 jours

• Distance : 55 km
• Dénivelé : 2300 m de dénivelé positif
• Difficulté : longueur mais sentier la plupart du temps très roulant et dénivelé très modéré. Nous l’avons réalisé en 2 jours et demi. Attention il n’y a pas de balisage sur les hauts plateaux, il est impératif d’avoir une carte topographique et savoir se servir d’une boussole
• Cartographie : IGN – TOP25 3236OT – Villars de Lans Mont Aiguille et IGN – TOP25 3237OT – Glandasse Col de la Croix Haute
• Départ / Arrivée : gare ferroviaire de Clelles-Mens pour le départ et gare routière de Corrençon en Vercors pour le retour à Grenoble

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Jour 1 – Gare de Clelles-Mens, pas de l’Essaure et Chaumailloux

Arrivés la veille à Grenoble par TGV avec mes deux compagnons de cordée, nous embarquons dans le TER de la ligne Grenoble – Gap vers la gare ferroviaire de Clelles-Mens. Elle se situe à proximité de la route départementale RD1075, qui va de Grenoble à Sisteron dans les Alpes de Haute Provence. Nous sommes toujours dans le département de l’Isère, non loin du col de Lus la Croix Haute qui marque le changement de végétation entre les Alpes du Nord et les Alpes du Sud.

Dès la descente du train, le Mont Aiguille, berceau de l’alpinisme en impose ! Le sommet rappelle étrangement le Far West américain. L’ascension s’avère possible en grandes voies d’escalade et il convient de s’équiper et entouré d’accompagnateurs.

Nous filons à présent en direction de Chichilianne, petit village qui marque le début de l’ascension du Pas de l’Essaure, porte d’entrée de la réserve naturelle des Hauts Plateaux du Vercors.

La montée s’avère sèche, raide, puisque nous parcourons en 1,8 kilomètres un dénivelé positif de 500 mètres, principalement à travers la forêt:

Arrivés au Pas de l’Essaure, au bout du vallon de Combeau, nous admirons les paysages désertiques du plateau.

Nous quittons les sentiers principaux pour suivre les cairns et longeons les crêtes. Quelques rochers, cailloux et pierres apportent du contraste à ce vaste alpage entre le sommet de la Montagnette et la Croix du Lautaret. De somptueuses falaises offrent leur concentré de roches calcaires ou karstiques, une roche friable qui ne retient pas l’eau. Ce qui explique la rareté de l’eau sur le plateau:

Plusieurs points de vues subliment encore plus le fameux Mont Aiguille, qui attire irrémédiablement mes yeux :

Depuis la Tête Chevalière, les panoramas sur les montagnes environnantes s’avèrent splendides. Si on se concentre plus vers l’est, on peut apercevoir l’Obiou qui domine le massif du Dévoluy et enfin derrière encore le parc national des Écrins :

On peut à la fois voir le mont Aiguille à droite et le Grand Veymont à gauche, point culminant du plateau du Vercors à 2341 mètres d’altitude. Techniquement, le Rocher Rond ou Tête du Fleyrard à 2453 mètres dans le département de la Drôme représente le plus haut sommet du parc naturel régional du Vercors.

Cette vue inspire d’ailleurs un de mes camarades !

Il s’agit maintenant de trouver un endroit pour le campement. Les nuages se réunissent de plus en plus nombreux et trouver un point d’eau demeure notre critère primordial. Grâce aux renseignements récoltés auparavant, le refuge de Chaumailloux présente des sources d’eaux à proximité et semble meilleur endroit pour dormir ce soir. Nous nous égarons un peu avec quelques détours, j’ai confondu une bergerie non indiquée sur ma carte avec le refuge.

Pourtant, couper “hors piste”, se repérer à la boussole et au bon sens demeure un vrai plaisir jouissif. Attention à bien repérer les nombreux gouffres qui ornent le secteur. Ayant évolué hors des sentiers principaux cet après midi, nous n’avons croisé que quelques personnes !

Les nuages trop présents nous incitent à dormir dans la cabane de Chaumailloux, bien agencé.

La nuit réserve une surprise : des souris se montrent présentes et s’attaquent à mon tout nouveau sac à dos. Nous avions anticipé en suspendant la nourriture à la charpente en bois avec une cordelette.

Avec ces agences de voyage partenaires, enfilez le sac à dos l’esprit tranquille ! Elles s’occupent de tout ! *

Jour 2 – refuge de Chaumailloux, balcons du Veymont et Jasse du Play

Malgré les rongeurs nocturnes nous nous réveillons en pleine forme Les nuages se révèlent omniprésents ce matin : nous sortons les pantalons de randonnée, les vestes imperméables et respirant type Gore-tex. Nous abandonnons l’idée de couper au Nord, par le Pas de l’Ours, Jasse de Peyre Rouge, la plaine de Queyrie pour déboucher sur le pas des Bachassons et le pas des Chattons pour affronter le versant sud du Grand Veymont.

Nous aurions alors rencontré de la faune et flore sauvage comme des bouquetins et des marmottes. Nous restons alors sur le sentier de grande randonnée GR91 d’abord en direction de Pré Peyret, puis de la Grande Cabane. Les paysages changent quelque peu par rapport à la veille: moins désertique, moins escarpé, plus boisé et majoritairement des forêts de pins et d’épicéas plus au Nord.

Un berger croisé m’indique une température minimale bien fraîche : 4 degrés sur la plaine de la Grande Cabane. De plus le vent souffle fort, les nuages plafonnent et il ne fait pas plus de 10°C. Nous escamotons L’ascension du Grand Veymont, passage important de la randonnée.

Nous envisageons alors de rejoindre la face Est sur les sentiers en balcon, pour combler notre temps et varier les plaisirs. Nous grimpons le Pas de la Ville sur une pente régulière et agréable, avant d’entamer une descente plus alpine composé de pierriers et de blocs de pierre. Le changement s’avère radical :

Nous avons maintenant l’impression de nous retrouver en haute montagne dans un cadre véritablement alpin. Les sommets et les falaises s’imposent sur la vallée.

La végétation essaie de subsister ici et là, malgré le vent persistant:

Le sentier des Balcons Est réserve quelques passages légèrement techniques, mais aucun soucis jusqu’au Pas de Berrièves. À partir de là, c’est une toute autre histoire. La montée sur la caillasse et le pierrier est très raide et nécessite de très bons appuis. Je recommande de le monter plutôt que de le descendre, tellement il peut y avoir de l’instabilité.

Équipez-vous bien de chaussures semi-rigides en tiges hautes. Pour passer le pas avec des chaussures de trail, il faut alors avoir un sac à dos léger.

Mais le panorama depuis le Pas de Berrièves offre l’immensité du parc régional du Vercors. Rien de rien à des kilomètres autre que de la roche et des forêts. C’est beau !

Nous entamons la descente sur une pente nettement plus douce en direction du refuge de Jasse du Play.

On est samedi, jour de weekend et comme je m’y attendais, le refuge est plein à craquer. Nous trouvons de la place pour entreposer nos matelas de randonnée au sol et certains randonneurs se rabattent pour une nuit en tente de trekking. Les colocataires se révèlent sympathiques pour une agréable nuit.

Si vous avez besoin de conseils pour votre rando, ces articles devraient apporter des réponses à vos questions !

Jour 3 – Refuge de Jasse du Play – Corrençon en Vercors

La dernière journée s’annonce tranquille. Nous pourrions rejoindre de nouveau les balcons Est, mais nous risquons de monter de temps pour attraper le bus de retour est à 17h30. Nous ne prenons aucun risque inutile.

Majoritairement, le sentier traverse des combes et des forêts qui rappelle quelque peu le massif du Haut-Jura. Le tracé s’avère facile tranquille, même si nous perdons l’itinéraire de grande randonnée de plusieurs jours très rapidement pour être sur le sentier Central. Un petit sentier balisé nous ramène sur GR plus au nord, peu avant la magnifique plaine de Darbounousse:

Cette dernière journée contraste avec celle de la veille: le beau temps s’installer, ce qui apporte une bonne impression finale.

La sortie de la réserve marque les retrouvailles avec les panneaux de signalisation et les balises. Une piste forestière en sous bois nous ramène à Corrençon-en-Vercors. C’est le désavantage des vallées permettant de rejoindre la civilisation et notamment les transports en commun !

Matériel et informations pour cette traversée du Vercors de 3 jours en rando

Remarques générales sur cet itinéraire de moyenne montagne

Du fait du caractère sauvage du Vercors, je conseille de ne pas prendre la randonnée à la légère. Elle nécessite une certaine expérience, en terme d’orientation et de lecture de cartes car le balisage est réduit au minimum dans la réserve naturelle. En hiver, le plateau est régulièrement arpenté par les amateurs de ski de rando nordique et randonneurs en raquettes.

L’eau est également un problème, j’en parle plus bas.

Enfin, selon votre parcours, les difficultés techniques peuvent se présenter, notamment sur les balcons Est.

En clair, cette traversée du Vercors, surtout dans sa partie en balcons me semble à proscrire pour les débutants. Il vaut mieux pour eux de passer par un guide ou accompagnateur en montagne. Si vous vous demandez où aller dans le Vercors pour randonner, je vous donne quelques pistes :

Dans cet article, je mentionne également une randonnée dans le vercors de 2 jours en refuge, en partant de Chichilianne pour gravir le Grand Veymont, dormir à la cabane des Aiguillettes, puis vous diriger vers la Tête Chevalière et rentrer par le pas de l’Aiguille. Un tour du mont Aiguille en 3 jours se veut également réalisable, toujours au départ de Chichilianne.

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Quelle est la plus belle partie du Vercors ?

Tout est question de subjectivité mais pour bien connaître la réserve naturelle, je cite volontiers les endroits suivants :

• la plaine des Aiguillettes ou des Bachassons ;
• le dôme de Glandasse ;
• la Tête Chevalière ;
• la Montagnette ;
• le cirque d’Archiane.

Comment venir en transports en commun ?

Le village de Clelles est accessible en TER depuis la ligne Grenoble – Gap. La station de ski Corrençon-en-Vercors se voit desservi par le réseau de bus TransIsere, à la demande selon l’heure. Ensuite, un bus depuis Villars-de-Lans dessert Grenoble en ligne régulière.

Toutes les infos sont ici:

https://www.transisere.fr/, et voir lignes 5120/5130

Quelles cartes topo prendre ?

• IGN – TOP25 3236OT – Villars de Lans Mont Aiguille, échelle 1/25000
• IGN – TOP25 3237OT – Glandasse Col de la Croix Haute, échelle 1/25000

Le poids de mon sac à dos

Avec un tout nouveau sac à dos, je suis parti avec 11,5 kilogrammes de chargement, avec 2,5 litres d’eau, nourriture et réchaud à gaz. Adoptant le principe de randonnée léger, je n’emporte que le strict minimum, en dehors de la nourriture et l’eau. Voici une liste de matériel de randonnée pédestre

Le poids relativement modeste permet d’aborder la randonnée en sérénité, sur l’équilibre générale, sur le plan physique et sur les possibilités d’avancer.

Quelle nourriture emporter ?

• 2x 300g de saucisson
• 3 sachets de riz 125g
• 4 sachets de purée 1 personne + lait en poudre
• 3 boites de 6 barres céréales abricot – chocolat
• 500g d’abricots secs
• 300g de lait sucré en tube
• 3 sachets de pain sec wasa 270g chaque
• boite de 16 compotes pompotes
• 6 briques de jus orange 25cl
• un brownie pour le plaisir !

Je vous conseille également de lire mes conseils pour bien manger au bivouac !

Ravitaillement en eau sur les hauts plateaux du Vercors

• Jour 1 : plein fait à l’auberge de jeunesse de Grenoble ou nous dormions. Sinon, cela peut être fait en demandant gentiment à Chichilianne.
• Jour 2 : plein fait aux deux sources proches du refuge de Chamailloux. Le débit était bon à la source du Nord et moyen à celle du Sud, mais aucun problème pour remplir les 2.5L.
• Jour 3 : plein fait la veille à la source proche du refuge de Jasse du Play. Toutefois, le débit est très faible, il faut être patient.

D’une manière générale, l’eau est rare dans le Vercors. Le Parc Régional du Vercors recense régulièrement les points d’eau et leur débit afin d’informer les randonneurs. Très pratique et cela nous a permis d’organiser à la volée cette randonnée dans le Vercors de 3 jours.

Mon matériel de randonnée léger utilisé

• Sac à dos 46L Osprey Exos 46 1Kg. Verdict: très content ! ;
• Matelas mousse: Therm-a-Rest – Ridge Rest SOLITE 400g;
• Sac de couchage de randonnée : D4 +12° de base, 1Kg + drap en soie 140g;
• Réchaud: Campingaz avec cartouche C206 190g;
• Popote: CAO aluminium de base 1L environ;
• Bâtons Lafuma Oderen;
• Appareile photo numérique: Canon PowerShot G1-X 534g;
• Sursac Quechua;
• une cordelette, un briquet, sacs poubelles et papiers toilettes sont très pratiques.

Quels vêtements prendre pour le Vercors ?

• 2 tee shirts thermiques: 1 de Decathlon en polyester pour la marche et 1 de D4 en laine Mérinos pour le repos et la ville;
• 1 polaire D4 Forclaz 200;
• veste imperméable respirant Lafuma;
• pantalon convertible D4 de base;
• casquette, paire de chaussettes techniques, etc…