Vous cherchez une idée originale de rando en hiver pour profiter de la neige ? Cette superbe randonnée raquettes en Haute-Maurienne devrait vous plaire. Elle mène vers le lac d’Ambin dans une ambiance de haute montagne. Découvrez mon expérience !
Les stations de ski de Valfréjus, La Norma, Aussois, Val Cenis, Bessans et Bonneval sur Arc offrent toutes des pistes balisées idéales pour marcher avec des raquettes. Si vous en avez le courage, vous pouvez enfiler vos chaussures, votre paire de raquettes à neige et le matériel de sécurité indispensable (DVA, sonde et pelle) pour vous diriger vers les monts d’Ambin. Ils font partie du massif du Mont-Cenis qui fait face au parc national de la Vanoise. Mon itinéraire en aller-retour se réalise idéalement en début de printemps après la purge des pentes avalancheuses. Le refuge d’Ambin fera office de cocon pour une douce nuit avant d’aboutir au lac d’Ambin et son panorama vierge en pleine nature.
Détails pratiques sur cette randonnée de haute montagne en hiver
- Distance : 20 km
- Dénivelé : 900 mètres de dénivelé positif
- Durée : 2 demi-journées
- Difficulté : modéré. La traversée du vallon présente un profil doux jusqu’au refuge d’Ambin puis plus prononcé jusqu’au lac d’Ambin. Prenez garde à ce que les pentes aient purgé, demandez conseil à la gardienne du refuge pour venir en toute sécurité.
- Hébergement : Refuge d’Ambin
- Cartographie : La carte topo IGN 3634OT – VAL CENIS CHARBONNEL
- Départ/Arrivée et accès : Parking du refuge du Suffet en voiture personnelle – Demandez confirmation de l’ouverture de la route, sinon prévoir un départ au Cernay desservi par navette.
Si en été, cette marche reste accessible aux familles avec un départ à la Maroque, la route prend son terminus au parking du Suffet en hiver, soit 3 km auparavant. L’ouverture au printemps du refuge gardé d’Ambin conditionne la réalisation de cette excursion hivernale. La demi-pension et le chauffage apportent un confort dans ce refuge à l’ancienne. Le refuge d’hiver peut vous abriter en dehors des dates d’ouverture, mais il convient de considérer le risque d’avalanches non négligeable dans le vallon d’Ambin.
Le lac d’Ambin, point final à 2 683 mètres d’altitude de cette rando, lui procure une classification de haute montagne. En bref, je conseille cette randonnée alpine par une météo stabilisée. Le moment privilégié pour cette micro-aventure demeure au début du printemps. Vérifiez toutefois que la purge des pentes enneigées soit achevée.
Notre randonnée raquettes en Haute-Maurienne de deux jours
L’idée de cette randonnée en raquettes en Maurienne nous est venue après de fortes chutes de neige. Avec ma compagne Margaux, nous souhaitions profiter des derniers assauts de l’hiver, nous privilégions donc les longues vallées aux pentes douces et sans risques d’avalanche.
C’est ainsi que nous réservons une nuitée pour deux dans le refuge d’Ambin en espérant secrètement aboutir au lac d’Ambin. Ambin constitue un chaînon au sud du massif de Mont-Cenis et offre un caractère sauvage. Il reste méconnu pour le bonheur des randonneurs qui fuient la foule. Il se fond parmi un environnement alpin minéral assourdissant au pied de cols frontaliers avec l’Italie à plus de 3 000 m d’altitude.
Jour 1 : parking du refuge du Suffet vers le refuge d’Ambin
L’accès au parking sonne déjà comme une aventure en soi, 8 km de route tortueuse depuis le village de Bramans.
En ce week-end de début avril, la neige commence son apparition dès le parking de Suffet. Quelques centaines de mètres de sol à nu nécessitent de transporter les raquettes avant de les chausser dans une zone protégée du soleil. La piste forestière aux pentes douces laisse place à un vrai sentier à partir du parking de la Maroque. On aperçoit alors le Grand Cordonnier en forme de pointe, notre mire dans cette longue procession jusqu’au refuge d’Ambin.
Cette randonnée en raquettes en Haute-Maurienne en avril nécessite un habillement choisi en conséquence. Je vous conseille deux jeux de vêtements : un pour les températures de printemps et un pour l’hiver. Par exemple, en après-midi, un tee-shirt classique remplit parfaitement sa fonction en lieu et place du tee-shirt en laine mérinos, toujours utile le matin.
Nous crevons de chaud avec la neige qui renvoit les rayons du soleil. Ce dernier profite de l’orientation de la vallée pour nous aveugler sous un ciel bleu éclatant. La paire de lunettes et le plein d’eau demeurent impératifs. Notre progression se veut lente sur une neige molle. Les traces des skis de randonnée guident nos pas vers le refuge sans que l’on ait à distinguer le balisage. Les couches de neige présentent l’avantage d’adoucir le terrain. Des pentes plus abruptes interviennent comme des vagues qui se franchissent sans difficulté.
Si j’en juge les topos recensés pour cette rando en été, la dernière ascension pour aboutir au refuge nécessite quelques précautions. Cela se traduit en raquettes par une pente franche qui mettent en avant l’efficacité des crampons de nos raquettes TSL Highlander.
Depuis la devanture du refuge, nous profitons du soleil avant qu’il ne se cache derrière le Petit Vallon, une pyramide qui règne à 3 236 m d’altitude. Ce soir, nous partageons les tables avec plusieurs groupes de skieurs de randonnée. L’altitude élevée des sommets rend propices leurs ascensions à ski, jusqu’à tard dans la saison.
Avec ces agences de voyage partenaires, enfilez le sac à dos l’esprit tranquille ! Elles s’occupent de tout ! *
Jour 2 : refuge d’Ambin, le lac d’Ambin retour au parking
Le gel matinal et le froid ressenti contrastent avec la chaleur de la veille. Toute la panoplie hivernale demeure requise pour démarrer la journée à l’ombre du soleil. La poudreuse gelée craque sous nos pieds et quelques centaines de mètres parcourues confirment nos meilleures sensations. Nous forgeons maintenant notre propre trace dans un cheminement évident, toujours par des vagues d’ascension.
Le cumul de neige et notre équipement nous plongent dans un décor hivernal, on ne se croirait pas en avril si je me fie à l’eau froide de nos gourdes inox. Nous parvenons au lac d’Ambin au bout d’une heure et demie de marche en raquettes. Si le lac demeure invisible sous une épaisse couche de neige, la pureté du paysage offert depuis le belvédère nous assourdit.
Les hauts sommets des monts d’Ambin nous encerclent avec notamment le glacier d’Ambin qui plonge dans le lac. Des traces d’animaux constituent les seules traces de présence dans cette nature vierge. Les amateurs de ski de randonnée privilégient plutôt les ascensions du Grand Cordonnier, du col d’Agnel et de la pointe d’Ambin.
À la lecture de la carte topo, je n’identifie pas d’autres ascensions réalisables dans le même secteur, les lacs Blancs et le lac Noir demandent, en principe, de franchir des barres rocheuses aux pentes raides. Seule la gardienne de refuge pourra vous renseigner à ce sujet.
Nos traces marquées la veille et le soleil dans le dos simplifient notre retour à la voiture. Nous remarquons la fonte de la neige : nous finissons sans les raquettes aux pieds sous une température printanière. Finalement, clamer notre retour d’une randonnée raquettes en Haute-Maurienne pourrait s’apparenter à une blague en vallée.
* Cet article contient des liens affiliés. Pour toute transaction sur les liens présentés, votre prix reste le même mais je touche une commission. Elle contribue à financer les frais du blog et à le maintenir en vie ! Merci !
Où faire de la raquette en Savoie ?
Chaque massif montagneux de la Savoie regorge d’itinéraires variés de tout niveau pour randonner, que cela soit en station ou en hors piste. Très souvent, un précédent randonneur a tracé la voie ce qui facilite la progression.
J’ai écrit un article qui présente des randos raquette à neige en Savoie notamment dans le massif du Beaufortain, le parc national de la Vanoise et le massif de la Lauzière. Vous pouvez en retrouver d’autres :
Comment profiter de la neige en Maurienne en hors-piste ou sur pistes balisées
Rien que pour vous, je répertorie d’autres parcours raquette en Maurienne, qui s’étalent d’une à plusieurs journées avec nuit en refuge. La faible fréquentation de ce territoire par les randonneurs en raquettes impacte les topos mis en ligne. Cependant, vous trouverez à coup sûr un itinéraire raquette en Maurienne qui vous convienne.
Je conseille toutefois de vous préparer avec beaucoup de précautions et je ne porte pas la responsabilité en cas de problèmes pour :
- Le mont Thabor en raquettes par Simon Dubuis, une référence dans le trekking.
- Une Boucle par les marmottes et le Pracara depuis la station de ski de la Norma.
- Le monolithe de Sardière et sentier des sculptures depuis Aussois.
- Le hameau de l’Écot une balade facile depuis le village typique de Bonneval-sur-Arc.
- Le sommet Ouille Allegra, une course exigeante aux panoramas sensationnels au départ du village de Bessans en Haute-Maurienne.
La vallée de la Haute-Maurienne abrite plusieurs stations de ski comme celles de Valfréjus, La Norma, Aussois, Val Cenis, Bessans, Bonneval sur Arc qui offrent des pistes balisées pour marcher avec des raquettes.
Comment s’habiller pour faire une rando raquette ?
Je vous donne quelques principes.
Pour les vêtements en haut, le système des 3 couches (une respirante, une isolante et une protectrice) demeure toujours une excellente solution :
- un tee-shirt en laine mérinos en 1 ;
- une polaire épaisse ou une doudoune en plume ou synthétique en 2 ;
- une veste imperméable et respirante en 3.
Pour le bas, je privilégie plutôt un collant thermique complété d’un pantalon. N’oubliez pas les quatre points d’entrées privilégiées du froid : la tête, le cou, les mains et les pieds. Je vous conseille de toujours choisir des matières éprouvées comme la laine mérinos. Cela peut toutefois s’avérer fragile aux mains par exemple.
Le problème principal consiste en la protection des pieds, en contact très proche avec la neige. Vous pouvez ajouter une semelle isolante dans vos chaussures ou alors vous équiper de chaussures d’hiver.
J’ai écrit un sujet qui complète mes propos : S’habiller pour une rando raquette et vous permettra d’affronter les températures glaciales du domaine nordique de Bessans en hiver.
