Initialement, je pensai passer ce WE du 7 au 9 Décembre bien au chaud dans mon petit appartement de la région parisienne et mener des activités routinières sachant que je m’étais rendu précédemment dans les Cévennes. Mais voilà, la « magie » du hasard a fait que mon job m’a envoyé en mission à Lyon le vendredi de ce WE là et par extension je me suis retrouvé à partir en randonnée raquettes dans le parc naturel régional du Pilat que j’ai également fréquenté à vélo sur la Via Fluvia.
C’est un massif de moyenne montagne, peu connu, assez boisé mais proche de grandes villes. Et en plus, il a beaucoup neigé, alors c’est enfin le moment pour une première randonnée en raquettes dans le Pilat !
Neige + nuages + températures négatives = bout du monde
Cet article ne se veut pas un récit « classique » de randonnée car il n’y a rien de spécifique à raconter. L’objectif était de partir d’un côté des crêtes à proximité du col de l’Oeillon pour rejoindre le Crêt de la Perdrix, sommet du massif à 1435m. La balade est d’une dizaine de kilomètres et ne présente pas de difficultés particulières en temps normal.
Oui, en temps normal !!
Rajoutons la neige, un vent glacial, des nuages s’accrochant aux crêtes et des températures négatives, vous êtes littéralement projetés dans une atmosphère proche du Grand Nord ! On ne dirait pas sur la photo ci-dessus mais elle a été prise au retour à une plus basse altitude !
Alors avant de partir en randonnée à raquettes dans le Pilat, voici quelques précieux conseils à adopter:
- une paire de raquettes déjà réglées à vos chaussures pour ne pas à avoir à le faire une fois dans le « froid »;
- une paire de chaussures de randonnées imperméables
- première couche de vêtement tout le long du corps: collant + sous-vêtement thermique, gants de ski, bonnet polaire, et cagoule;
- seconde couche de vêtement en fonction de la frilosité de certains (ma polaire était dans le sac + une doudoune) car en marchant, le corps se réchauffe très vite;
- troisième couche de vêtement: veste 3 couches et surpantalon imperméable ou pantalon de randonnée + guêtres.
En équipement de sécurité, une liste lambda mais je la rappelle:
- couverture de survie;
- boussole + carte + GPS (le mieux en cas de conditions difficiles);
- sifflet;
- frontale;
- couteau;
- pierre à feu et cube d’alcool qui se brule;
Sinon en terme de préparation:
- oubliez les « performances » d’une randonnée classique. La rando raquettes, c’est lent. Donc prévoyez un parcours raisonnable: entre 10 et 15 kms max.
- de plus, il fait froid, vous serez plus rapidement fatigués. 5 heures de rando, j’étais lessivé !
- emporter bien de quoi manger, plus que la normale en tout cas.
Oui, car si vous ne retenez pas les conseils, voici ce à quoi vous pourriez faire face !
Quand le temps se présente de cette façon, ce n’est plus la peine de regarder la carte ou d’essayer de se repérer, il faut alors:
- naviguer au pif en suivant un cap en s’aidant de la boussole/des percées du soleil;
- suivre gentiment le GPS si on en a un;
- demander aux gens la direction à prendre pour être sur de la voie à suivre;
- très bien connaître le massif pour ne pas se perdre;
- suivre les précédentes traces de raquettes.
Dans mon cas, j’ai choisi un mix entre l’option 1 et 5. De toute manière, sur les crêtes, la déclivité du terrain est à peu près « stable », si vous descendez trop, vous quittez les crêtes, si vous montez, vous êtes en train de monter sur un « crêt ». Enfin durant cette balade, j’ai croisé beaucoup de monde, venu pour les mêmes raisons que moi !
Il est certain que pour faire ce genre de balades dans un semblant de « bout du monde », il faut être amateur de froid ou givré, c’est selon. Prendre des photos est difficile dès lors qu’on quitte les gants ne serait-ce que quelques secondes. Et que dire lorsque le vent se lève vraiment et vous gifle les joue !
Toutefois, je ne me lasse pas de profiter des paysages complètement enneigés, même si les nuages accrochés gâchent quelque peu le plaisir, mais participent à cette ambiance « polaire »:
La neige varie énormément: tantôt des plaques de glace, tantôt une neige hyper poudreuse qui s’enfonce jusqu’aux genoux. Il y a régulièrement jusqu’à 1 mètre de neige !
Randonner en raquettes ne demande pas de techniques particulières, cependant:
- marcher sur une neige glacée est « plus » aisée mais attention aux plaques fragiles;
- la neige poudreuse peut être un vrai plaisir si on aime glisser un peu dans les pentes^^;
- ca passe partout, mais sur des grosses « marches », faire attention à la solidité des raquettes;
- de manière générale, en descente, attention à la pente à ne pas se faire emporter.
Quoiqu’il en soit, on risque peu de détruire la nature et les arbustes, haies ne sont plus là pour bloquer le passage. On peut donc randonner en toute liberté sur sa propre trace !
Finalement, le « bout du monde » il est pas prêt de notre porte, quand les conditions climatiques s’en mêlent ?
Faire une randonnée dans le Pilat
J’ai utilisé la voiture pour me rendre dans le massif, cependant compte tenue de la proximité de Lyon au bord du Rhône et de Saint-Etienne, plusieurs possibilités en TEC existent. Alors si vous aussi, vous avez envie de voir un « bout du monde » pas très loin de votre porte, les voici:
- La ligne de train TER Saint Etienne – Lyon passe en vallée du massif, notamment à Saint Chamond, là ou passe le GR7 qui permet de rejoindre les crêtes. Horaires ici: https://telechargement.ter-sncf.com/Images/Rhone_Alpes/Tridion/10aff_tcm-31-19822.pdf
- La ligne de bus régulière partant de Saint Etienne permet de se rendre au Bessat, à proximité du Crêt du Perdrix: https://www.loire.fr/jcms/c_624270/-ligne-102-le-bessat-/-st-etienne
Ca donne de plus en plus envie tout ça. Je me ferais bien ce genre d’expéditions dans les Vosges qui ne sont pas très loin de chez moi .. Mais vu que je n’y connais rien, il faudra ptet que tu finisses par me conseiller ^^ ! En plus ça permets de faire de sacré photos ..
Magnifiques paysages, et beau résumé !!! Veinard !!!
Les photos sont vachement belles et assez impressionnantes ! Comme quoi pas besoin de partir à plusieurs milliers de kilomètres pour avoir une atmosphère de Grand Nord !
Oui, autant il est parfois difficile de sortir l’APN par temps froid, autant les photos derrière sont faciles à traiter et à mettre en valeur la neige !
Donc comme vous dites, pas forcément besoin d’aller bien loin quand la météo s’y met. On verra ce que ça donne au fin fond de la Bretagne par forte tempête la prochaine fois ^^
j’ai adoré lire ton article. Tes photos sont magnifiques. Je rêve de faire un treck dans ces conditions un peu extreme. L’expérience doit vraiment être intéressante à vivre. J’aimerai faire cela dans le nord de la Suède ou Finlande.
J’adore ces photos d’arbres givrés, c’est magique. Pas besoin effectivement d’aller dans le Grand Nord pour retrouver des ambiances polaires.
Près de chez nous, il y a bien-sûr la moyenne ou haute montagne, mais aussi des micro-climats qui connaissent des températures sibériennes :
http://cafeduvoyage.com/vallee-de-la-brevine-la-petite-siberie
Je retrouve régulièrement cette ambiance polaire lorsque je randonne dans la vallée de la Brévine, car en plus de connaître des températures beaucoup plus froides que la normale (grâce au phénomène du « puits de froid ») elle est assez désertique.
Gaël
Et juste de l’autre côté de la frontière, dans le Haut-Doubs, il y a la petite Sibérie française à Mouthe avec une température record similaire !