Vous cherchez un nouveau parcours pour faire du tourisme à vélo. Je vous invite à découvrir l’itinéraire la Via Fluvia qui sillonne le Velay entre Haute-Loire et Ardèche, en bonne partie, sur une voie verte d’excellente qualité. Allez, je vous dis tout !
Au départ de Lavoûte-sur-Loire, le tracé serpente au gré des volcans d’Auvergne, à travers Yssingeaux, Raucoules et Anonnay. Il relie ainsi le Rhône à la Loire et reste encore en construction. Dans mon article, vous trouverez mon expérience et tous les détails pour votre voyage à vélo sur cette magnifique véloroute.
Détails pratiques du parcours et carte de l’itinéraire la Via Fluvia
- Distance = 94 km
- Dénivelé : 800m dans le sens Yssingeaux vers Annonay
- Durée : 1 journée et demie
- Difficulté : modérée. En dehors des sections non aménagées, c’est un itinéraire familial magnifique et sécurisé avec des côtes faciles.
- Hébergement : le camping de Bourg Argental. Pour des logements éco-responsables autour de 100€ la nuit, je vous conseille l’appartement le Square, toujours à Bourg-Argental.
- Départ/Arrivée et accès : Yssingeaux et Sarras (terminus provisoire)
Pour des raisons de praticité, nous n’avons pas emprunté intégralement la Via Fluvia. Elle représente un ensemble d’aménagements cyclables sur une ancienne voie ferrée. En effet, nous venions de Saint-Agrève en Ardèche après avoir roulé sur la Dolce Via. Il nous semblait plus simpler de relier Yssingeaux. La section Lavoûte-sur-Loire – Yssigneaux constitue le chaînon manquant pour un parcours complet. Rajoutez 23km pour cette section. Cela porte la distance de la Via Fluvia à près de 130 km. L’accès au départ de la véloroute n’est pas des plus simples et nécessite d’emprunter le TER depuis Saint-Etienne ou le Puy-en-Velay ou d’être cycliste expert pour circuler sur des routes fréquentées. Néanmoins, les familles peuvent envisager le parcours cyclable depuis Lavoûte-sur-Loire jusqu’aux abords du col de Tracol, au lieu dit Maisonneuve, en toute sécurité.
Cet itinéraire est un excellent moyen de s’initier au cyclisme en moyenne montagne sur des voies douces.
Si notre itinéraire démarre d’Yssingeaux pour se terminer à Sarras, terminus provisoire de la véloroute, il n’en demeure qu’il n’est que partiel. En effet, la Via Fluvia s’intègre dans une boucle de 4 jours en cyclotourisme au départ de Valence dans la Drôme et incluant la Dolce Via. Je pourrais résumer les itinéraires cyclables comme ce qui suit :
- Valence – La-Voulte-Sur-Rhone le long de la ViaRhôna.
- La-Voulte-Sur-Rhone – Saint-Agrève en suivant la Dolce Via.
- Transfert sur des routes départementales et petites routes entre Saint-Agrève et Yssingeaux.
- Yssingeaux – Sarras en suivant la Via Fluvia dont je parle dans cet article.
- Sarras – Valence, de nouveau sur la Via Rhona.
Tous les détails concernant ce superbe voyage à vélo arpentant des paysages de moyenne montagne en pleine nature se trouvent dans l’article consacré à la Itinéraire de la Dolce Via en Ardèche. Au départ de Valence, vous pouvez rejoindre sur d’autres véloroutes comme la Belle Via ou la Via Rhona. Retrouvez tous mes randos à vélo sur le blog.
Présentation de la véloroute entre Loire, Auvergne et Rhône
Actuellement, la véloroute est toujours en construction notamment dans sa partie ligérienne et ardéchoise. Un des passages à prendre avec vigilance réside en le franchissement du col de Tracol. Le tunnel n’est pas encore réhabilité ce qui contraint les cyclistes à partager la route, fréquentée et large avec potentiellement des camions. Mon conseil serait de choisir un bon timing, comme un dimanche par exemple, pour le passage du col, au demeurant peu difficile. Il est vrai que cette seule contrainte rend pour l’instant moins accessible la voie verte dans son intégralité, notamment aux familles.
Initialement l’itinéraire la Via Fluvia court de Lavoûte-sur-Loire sur les bords de la Loire à Sarras, sur les bords du Rhône. De la Loire au Rhône, voilà le mantra de cette véloroute. Il reprend l’emprise au sol d’un ancien chemin de fer du réseau du Vivarais et de la ligne de Firminy à Saint Rambert-d’Albon, de Serrières à Lavoûte-sur-Loire, ce dernier étant actuellement desservi par la ligne TER Saint Etienne – Le-Puy-en-Velay. C’est à mon sens, le meilleur moyen pour rejoindre le début de l’itinéraire, cependant il manque encore une section aménagée entre Lavoûte-sur-Loire et le Puy-en-Velay, sur la véloroute V73 qui a pour terminus Langogne près des sources de l’Allier.
La section qui contourne Bourg-Argental a été mise en œuvre au moment de notre passage. Nous sommes entrés dans la petite ville, sans savoir qu’elle était hors du tracé. Cela ne change pas grand chose. Même chose également pour la section entre Annonay et le lac de Vert, que nous avons cherché sans pouvoir mettre la main par un panneau de signalisation.
Là également, cela ne change pas grand chose, le terminus provisoire reste toujours le même à Sarras, au bout de la vallée de la Cance. Sur une route paisible en léger faux plat descendant, la tranquillité est de mise mais pourtant elle ne constitue qu’un itinéraire bis. L’option choisie pour finir le développement de la piste cyclable serait de continuer à suivre l’emprise ferroviaire jusqu’à Serrières, plus au Nord. Chacun pourra choisir la fin qui lui convient, je trouve que celle de la vallée de la Cance est très agréable.
Par ailleurs, sur la totalité de la voie verte, le revêtement en enrobé est en excellent état, l’itinéraire est sécurisé par des barrières et les traversées de routes sont clairement indiquées. Les piétons qui empruntent la voie s’avèrent prompts à s’écarter si nécessaire.
Tous les types de vélos pourront emprunter ce parcours, du vélo de route, au VTC, au vélo de voyage et également les vélos à assistance électrique (VAE).
Les amateurs de VTT risquent de s’ennuyer mais rien n’empêche d’aller explorer les single tracks démarrant ici et là. De la même manière que pour la Dolce Via, des tables de pique nique, des aires de repos et des toilettes sont judicieusement placés le long du parcours. Il n’y a vraiment que pour la dernière partie dans la vallée de la Cance que la route se trouve dégradée.
C’est parfois le prix de la tranquillité.
Mise à jour du 02/06/2023 : Depuis notre passage, le tronçon menant d’Annonay au Lac de Vert est maintenant ouvert. Je recommande de bien identifier le point de départ en raison d’une rupture de signalisation pour rejoindre le quartier de Vernosc d’où débute ce tronçon. En principe, la section entre Lavoûte-sur-Loire et Beaulieu sera totalement en enrobé d’ici l’été. Enfin, les aménagements entre Saint-Sauveur-en-Rue et Saint-Marcel-les-Annonay devraient bientôt se terminer pour une nouvelle voie verte de 10 km.
Notre itinéraire de la Via Fluvia en 2 jours
Départ d’Yssingeaux dans le Velay sur la voie verte
Le soir, au camping d’Yssingeaux, je n’ai cesse de scruter les différents bulletins météo qui annoncent une puissante vague orageuse avec possibilités de fortes pluies et bourrasques de vent. La nuit, calme, ne laisse rien présager ce qui va arriver. Vers 6 heures, les éclairs arrivent très rapidement suivies de pluies par rafales. Notre tente 2 places, une Exped Lyra II tient le coup, mais ne peut rien faire face au sol sec rendu imperméable : de l’eau coule sous le tapis de sol, sans dommage.
Nous finissons par nous lever et nous mettre à l’abri dans une salle hors sac du camping avec la compagnie d’une famille également sinistrés. J’ai les yeux rivés sur les sites météo pour débusquer une ouverture du ciel afin de reprendre les vélos. 9h, 10h, 11h. L’heure est à l’accalmie, nous enfourchons les vélos munis de nos pantalons et vestes imperméables. La température a brutalement chuté après celles éprouvantes de la veille.
La signalisation pour la Via Fluvia se remarque facilement. En voies partagées avec les riverains elle longe brièvement la nationale N88. Très rapidement nous nous sentons en toute sécurité, isolés à l’écart des voitures, en direction de Raucoules. Nous sommes entourés d’immenses forêts d’épicéas et de la rivière du Lignon, revigorée par les pluies.
La nature revit après ces premières pluies depuis plusieurs semaines après un été caniculaire et très sec. Les viaducs, tunnels et ponts rappellent le passé ferroviaire du tracé pour renforcer cette immersion en moyenne montagne.
La succession de côtes se profile, suivies de descentes, tout en douceur et jamais difficiles avec une pente au maximum de 3%. Craignant l’arrivée de nouvelles pluies, nous passons rapidement au travers de Grazac non loin d’une passerelle himalayenne pour quelques sensations fortes.
Nous instaurons la pause déjeuner avec un sandwich acheté le matin même en plein coeur des paysages du Velay, région historique et naturelle française. Des sucs ou puys, anciens cratères volcaniques forment le fond du décor principalement agricole, l’herbe malheureusement jaunie par la sécheresse de cette année.
Raucoules, point d’interconnexion avec la Dolce Via et le Riotord
Quelques kilomètres après Lapte, la gare de Raucoules se situe sur notre passage.
Ici, point de gare ferroviaire de la SNCF, mais une gare d’une ligne de train touristique du Haut Lignon, le Velay Express entre Raucoules et Saint-Agrève. Attardez-vous un peu sur l’ambiance pour vous plonger quelques dizaines d’années en arrière sur cette voie ferrée. Nous avons eu envie, le temps d’un instant, de prendre un billet pour ces 2h15 de trajet à bord de l’autorail ou du train à vapeur. Ce dernier accepte les vélos et représente un excellent choix pour rejoindre la Dolce Via à Saint-Agrève.
Montfaucon-en-Velay constitue le terme d’une montée régulière et amorce la descente vers les Dunnières. L’averse orageuse redoutée finit par s’abattre. Un bar pour cyclotouristes se profile pourtant sur notre droite mais nous préférons insister malgré la pluie. Qui redouble d’intensité en quelques minutes.
Les monts du Velay aux formes voluptueuses finissent définitivement par céder la place aux dense forêts nous plongeant dans une relative pénombre. L’ancienne gare de Riotord en hauteur du village nous sert temporairement d’abri. Le bar est fermé aujourd’hui ! Un long faux plat montant amorce le col de Tracol que l’on devra passer en dehors de la véloroute. Le beau temps revient, comme par miracle, très rapidement. Ce n’est qu’une questions de minutes pour être complètement sec.
À Maisonneuve, la voie verte s’arrête, les décideurs tiennent en leurs mains le sort de son développement.
Une piste forestière nous accompagne jusqu’à la route du col. Je vous invite à lire les instructions pour suivre cette jonction. On peut espérer que la piste cyclable continuera son aménagement à travers le tunnel du Tracol. Une route large nous accueille pour la partie finale de l’ascension, en ce dimanche la route n’est que peu passagère et c’est tant mieux.
L’arrivée dans la Loire, le Pilat et Bourg-Argental
Le passage du col marque l’entrée dans la Loire et le parc naturel régional du Pilat. La descente s’avère plaisante, toujours sur une route large. Nous sommes tellement dans notre descente que nous oublions d’emprunter la courte section de la véloroute qui passe en hauteur du village de Saint-Sauveur-en-Rue. Elle annonce une prochaine section dédiée aux vélos jusqu’à Bourg-Argental, ville porte du Pilat, massif de moyenne montagne entre Loire et Rhône et culminant à 1431 mètres d’altitude au Crêt de la Perdrix.
Il est tout à fait envisageable de voguer vers d’autres activités de plein air : randonnée, VTT et sports d’Hiver. Pour les plus cyclistes courageux et sportifs, vous pouvez tenter l’ascension du mythique col de la République régulièrement empruntée par des courses cyclistes tels Paris Nice, le Dauphiné Libéré ou le Tour de France. À Bourg-Argental, nous escamotons la véloroute pour nous rendre au camping qui nous accueille ce soir.
Sans le savoir, nous évitons l’ascension de la côte de l’Homme aux forts pourcentages sur quelques centaines de mètres.
L’Ardèche, la vallée de la Cance et fin du voyage à vélo
Dorénavant le parcours est clairement en profil descendant, sans effort à fournir sur les pédales. S’il y a de très belles sections aménagées en voie verte, soyez vigilants sur les intersections de routes notamment à Saint-Marcel-les-Annonay.
La piste est de nouveau isolée à Boulieu-lès-Annonay, village au centre ville médiéval. Pour notre plus grand plaisir, nous roulons le long de la Deûme avec le passage du barrage de Vidalon et d’une usine désaffectée, probablement de papeterie.
D’ailleurs, le musée des papeteries Canson et Mongolfier sont là pour témoigner de la richesse industrielle d’Annonay comptant également la tannerie et mégisserie. La ville héberge un centre historique que nous ne faisons qu’effleurer, pour plutôt nous ravitailler avant le pique-nique du midi.
Au moment de notre passage, le tronçon vers le lac de Vert venait d’ouvrir mais nous n’avons pas trouvé de signalisation sur cet itinéraire non sécurisé.
En regardant de près les cartes topographiques, je m’aperçois que le sillon continue sur l’emprise d’un ancien chemin de fer, menant jusqu’à Serrières. Il est prévu, à terme, que la véloroute propose cette fin, connectée à la ViaRhôna.
Cependant, nous suivons la magnifique vallée de la Cance sur cette route tournante, peu fréquentée des voitures mais très fréquentée des cyclistes.
Un bon signe. En dépit des considérations de sécurité, il n’y a en effet pas de parapet dans la descente, qui plus est, sur un revêtement irrégulier et peu roulant, pas vraiment du standard d’une véloroute. Néanmoins, pour qui sait tenir son guidon, la descente reste une expérience très agréable jusqu’à Sarras, son terminus.
La Roche Péréandre surprend avec son rocher propice à l’escalade. Plusieurs moulins en plus ou moins bon état ornent le parcours dont celui de la Cance près d’un pont suspendu. Peut-être l’office d’une dernière pause avant le retour définitif en plaine !
La Via Rhôna n’est qu’à quelques hectomètres ! Pédaler dans ces contrées a été un immense plaisir et nous conseillons à quiconque de tenter l’aventure sur ces itinéraires à vélo !
Mon avis sur la Via Fluvia
Bravo, vous avez parcouru tout l’article pour parvenir à cette conclusion.
La ViaFluvia offre, et c’est quasiment unique en France, un itinéraire de moyenne montagne. Aucune monotonie ne se découvre au fil des kilomètres parcours. Vous l’avez compris, je garde un très bon souvenir. Les volcans se découvrent dans un premier temps puis les forêts du Pilat apportent de la fraîcheur. Sans voiture, vous pourrez rouler à deux de front avec sérénité d’autant que le parcours reste encore confidentiel. Tâchez toutefois de bien organiser vos étapes car tous les villages n’offrent pas d’épiceries ou d’hébergements.
Les aménagements cyclables sécurisent votre voyage en famille mais dans une certaine mesure. Malheureusement le franchissement du tunnel du Tracol s’avère impossible et les cyclistes doivent emprunter la route départementale du col. Je dois dire que cela constitue un des seuls points faibles. D’autant que la gare touristique de Raucoules offre une connexion avec Saint-Agrève d’où démarre une autre véloroute, la Dolce Via, également sécurisée en large partie.
À terme, exception faite du tunnel, la Via Fluvia se terminera en Ardèche sur l’ancienne voie ferrée à Serrières, toujours en voie verte. La vallée de la Cance servira toujours de porte de sortie possible.
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Bonjour, j’aimerais savoir s’il existe de nouvelles cartes de vélo route du massif central avec des points d’hébergement. Chaque année je réalise une boucle à vélo, ou un aller retour, je voyage seul avec une remorque. Merci pour vos réponses.
Bonjour,
je vous invite à aller consulter la carte de l’AF3V qui met en avant toutes les véloroutes existantes : https://www.af3v.org/les-voies-vertes/carte-du-schema-national-des-veloroutes-et-voies-vertes/
Ensuite, vous pouvez regarder sur France Velo Tourisme chaque itinéraire en détails et notamment les hébergements : par exemple avec la Véloire qui se déroule le long de la Loire entre Haute Loire et Loire : https://www.francevelotourisme.com/itineraire/veloire
Si ce sont les POI « hébergement » que vous cherchez spécifiquement, vous avez certainement une fonction dans votre GPS qui permet de les afficher.