Découvrez mon avis sur la descente de l’Ardèche de 2 jours en bivouac avec un canoë-kayak

Vous cherchez un parcours en canoë-kayak pour en prendre plein les yeux au cœur avec comme point d’orgue l’arche de Vallon-Pont-d’Arc ? La descente de l’Ardèche de 2 jours offre une expérience hors du commun dans la réserve naturelle nationale des gorges de l’Ardèche. Deux lieux de bivouac, Gournier et Gaud, sont aménagés au bord de l’eau pour une nuit insolite. Allez, venez, je vous dis tout sur cette aventure nautique mémorable.

Au départ de Vallon-Pont-d’Arc, des parcours d’une journée à deux jours permettent de découvrir les merveilles de l’Ardèche notamment de l’arche naturelle de Pont-d’Arc. En été, la fréquentation touristique se trouve à son comble, je vous conseille de réserver votre place très tôt. La descente de l’Ardèche de 2 jours en bivouac reste tout le long en classe 2 avec de nombreux rapides qui demeurent sans risques. Cette activité convient à une large partie de la famille. Pour le bivouac à Gaud ou Gournier, vous devrez emporter toutes vos affaires pour votre autonomie le soir. Sur place, aucun service, si ce n’est des sanitaires et des emplacements de barbecue n’est proposé.

Détails pratiques de la descente de l’Ardèche en 2 jours en canoë

Quelques mots sur la rivière de l’Ardèche

La rivière de l’Ardèche prend sa source à Astet près du col de la Chavade dans le Vivarais dans le parc naturel régional des Monts d’Ardèche à près de 1467 mètres d’altitude. Elle se jette dans le fleuve du Rhône à Pont-Saint-Esprit dans le département du Gard après avoir dévalé 125 kilomètres à travers une nature exceptionnelle. Et pour cause, elle traverse plusieurs réserves naturelles protégées par des règlementations environnementales. Par exemple, les sites de bivouac de de Gaud et de Gournier se situent dans une de ces zones interdites d’accès. L’Ardèche traverse plusieurs sites touristiques de premier dont le fameux Pont d’Arc à l’entrée des gorges de l’Ardèche, mais également la grotte Chauvet, l’aven grotte de la Forestière et l’aven d’Orgnac (source Wikipedia). À l’automne, la région s’expose aux possibles épisodes cévenols, en l’occurrence la rivière peut subir d’importantes crues et à l’inverse avoir un niveau de l’eau très bas en été. Pour d’autres descentes en canoë-kayak de plusieurs jours, je vous invite à consulter les articles suivants:

• descente de l’Ain en canoë.
• la Drôme en canoë-kayak.
• le lac d’Aiguebelette en kayak biplace.

La réserve naturelle des gorges de l’Ardèche et le pont d’Arc

Sur près de 30 kilomètres, issues de l’érosion karstique de la roche calcaire, les gorges forment un canyon de quelques centaines de mètres de profondeur au sein de la réserve naturelle nationale des gorges de l’Ardèche. Si le fameux pont d’Arc, avec son arche naturelle pittoresque surplombant la rivière, en est le symbole, d’autres sites naturels valent le détour. Le cirque de Gens, le cirque de la Madeleine, le château d’Aiguèze et les nombreuses grottes, comme celles de Chauvet, Chabot, Saint Marcel, des Huguenots pour ne citer quelques exemples. Si faire du kayak dans les gorges constitue l’activité sportive principale, on peut tout aussi bien la parcourir en voiture sur la route touristique qui offre de nombreuses vues panoramiques. Se prélasser sur les nombreuses plages accessibles pour la baignade constitue l’activité la plus épicurienne. Les nombreuses grottes offrent également des excursions encadrées en spéléologie idéales pour fuir la canicule estivale.

Mon expérience de cette descente de deux jours avec nuit en bivouac

Deux journées de grande chaleur s’annoncent pour ce week-end programmé de longue date avec mon ami Julien. Notre choix initial d’un parcours de 36 km entre Des Mazes et Sauze, se voit impraticable en raison de la période avancée et sèche de la saison. Par conséquent, le prestataire nous recommande le parcours de 31 km. Un autre loueur de kayak propose une descente de l’Ardèche en 3 jours, de 55 km entre Saint-Maurice-d’Ardèche jusqu’à Saint-Martin pour un programme alléchant.

Nous choisissons chacun de piloter un canoë monoplace, mobile et léger tandis qu’un canoë biplace reste plus lourd, moins maniable mais plus rapide. Le rendez-vous est donné pour 12 heures à la base de location de canoës pour nous voir remettre l’équipement de base d’un kayakiste : pagaies, gilet de sauvetage et bidon étanche de 50 litres par personne. Il s’avère suffisamment volumineux pour embarquer toutes nos affaires de camping. Bien entendu, nous prenons de quoi nous faire plaisir : des oeufs, des chips, des bouteilles de bière et un bon cassoulet pour le soir ! Afin de prendre des photos et de protéger mon appareil auditif, j’embarque un sac étanche que j’accroche au gilet. L’embarquement se situe à proximité immédiate de l’accueil, juste après un toboggan d’une retenue d’eau. 

Jour 1 : Vallon Pont d’Arc au bivouac de Gournier

Je découvre les joies de la navigation en canoë monoplace histoire de me mettre en jambes avant les gorges de l’Ardèche. Quelques remous servent d’apéritif avant d’attaquer les premiers méandres qui marquent l’entrée dans les fameuses gorges, haut lieu touristique de la France. Sans le savoir, nous passons au delà de plusieurs grottes, apparues grâce aux formations karstiques, et qui justifient le nombre de kayaks rivés sur le sable et les galets. La géologie autour de la rivière de l’Ardèche s’avère particulière, à cette fin, je conseille de préparer votre excursion nautique pour repérer en amont les lieux qui vous intéressent. De larges plages de sable blanc avec un grand nombre de plagistes nous accueillent pour le passage de la spectaculaire arche de Pont d’Arc. S’en vient ensuite la négociation d’un premier rapide dans cette descente de l’Ardèche en 2 jours qui marque véritablement l’entrée dans les gorges. La succession de rapides au travers des méandres ne fait que commencer avec celles du Réavou, de la Souche, de Charmassonnet, des Champs, de la Dent Noire et j’en passe qui constituent pour moi mes premières armes en tant que kayakiste. Cette première expérience démarre laborieusement et c’est grâce à Julien que j’acquiers les mouvements de base. Un coup de pagaie à gauche pour aller à droite et inversement. Pour reculer on va de l’arrière vers l’avant. L’après-midi s’avère paisible mais le nombre d’embarcations qui nous accompagnent sur l’eau me laisse quelques sueurs froides.

Je ne m’attendais pas à un tel succès populaire, favorisé bien sur par les chaudes conditions météorologiques. Les zones à l’ombre projeté grâce aux parois rocheuses permettent de préserver la peau et de respirer un peu avant d’affronter de nouveau la chaleur qui se voit réverbérée. Pour pagayer, je conseille fermement de porter un short et un tee-shirt pour limiter l’application de crème solaire sur la peau. Avoir sur soi des sandales fermées ou des chaussures de running facilite la marche sur les galets et pierres. Nous prenons tout notre temps pour contempler les beautés des gorges de l’Ardèche se succèdent. Le parcours de 31 km sur deux jours ne demande pas un rythme effréné de navigation. En basse saison, seul le bivouac de Gournier est maintenu, mais il s’avère plus être un vrai camping avec des sanitaires … et les nuisances sonores. La plupart des personnes viennent pour manger un barbecue, boire de l’alcool et faire la fête. Bien loin de l’esprit bivouac. Nous nous contentons de regarder ce cirque bruyant à distance, heureusement dans un coin discret, en dégustant notre repas du soir autour d’un simple verre de bière. En silence, en essayant de guetter une once de vie sauvage… Elle viendra dans la nuit, avec la présence de sangliers pour fouiner la moindre trace de nourriture possible. Des étourdis se réveilleront en pleine nuit pour constater l’étendue des dégâts, faute d’avoir été suffisamment prévenus.

Jour 2 : Bivouac de Gournier à Sauze

Nous repartons tranquillement en ce dimanche matin, le timing horaire à respecter consiste à débarquer à Sauze pour 14h30. De la même manière que la veille, notre rythme reste paisible au pied du belvédère de la Madeleine, accessible depuis la route panoramique parmi d’autres. Ce balcon annonce le fameux cirque de la Madeleine formé autour d’un méandre spectaculaire couronné par un nouveau rapide. Comme la veille, les paysages spectaculaires se succèdent et l’espace de quelques instants, nous savourons une solitude relative. Le flot de stand up paddles, canots ne cesse de défiler, les coups de pagaie s’entendent au loin et la moindre photo demande dextérité pour un bon cadrage sans couper une seule de ces barques aux couleurs douteuses. Les grottes continuent de défiler sans que l’on les distingue et les rapides ne parviennent à me rafraîchir le temps de quelques instants. Pas de chavirage pour le moment à noter mais je ne peux pas franchement dire que je sois à mon aise. La plupart du temps j’œuvre sans mon appareil auditif bien au sec et les possibilités de communications se limitent à de la lecture labiale et des gestes. Cette seconde journée ressemble en de nombreux points à celle de la veille et nous concluons notre raide à Sauze. La navette nous remonte au camp nautique pour récupérer nos affaires. Julien propose d’emprunter la route touristique surplombant les gorges pour les admirer d’une autre façon avec nombre de belvédères : le belvédère du cirque de Gaud, de la Madeleine, le balcon des Templiers et le Ranc Pointu pour cette fois apprécier une eau calme vidée des amateurs de sports d’eaux vives.

Comment faire la descente de l’Ardèche ?

Vous pouvez tout à fait mener cette descente en canoë de 2 jours en autonomie, notamment si vous disposez d’un kayak gonflable. Mais la plupart des personnes solliciteront les services d’un prestataire. Cela inclut :

• La location d’un canoë-kayak monoplace ou biplace en coque rigide et éventuellement d’un paddle pour ceux qui préfèrent. Avec bien sûr des pagaies
• Un gilet de sauvetage obligatoire à porter, un bidon de 50 litres pour entreposer ses affaires pour le bivouac à Gaud ou Gournier. Si vous manquez de place, alors munissez-vous d’un sac étanche pour transporter vos affaires.
• Des consignes de sécurité notamment sur la conduite de l’embarcation et l’approche des nombreux rapides.
• Le choix de plusieurs parcours, à la demi-journée (7 km ou 13 km), une journée (24 km ou 30 km), de deux jours (30 km ou 37 km) et même 3 jours selon les prestataires (45 km et 56 km).
• Lors de votre navigation, respectez bien les bateaux qui sont devant vous, gardez toujours une distance de sécurité. De même avec les nombreux baigneurs, s’ils ne font pas attention à vous, c’est malheureusement votre responsabilité s’il arrive quelque chose.

Quand faire la descente de l’Ardèche ?

Pour moi, la meilleure période pour faire la descente de l’Ardèche en bivouac reste le printemps au moi de mai et juin. Le débit du cours d’eau reste appréciable et le niveau permet de franchir les obstacles facilement sans devoir tirer le canoë. En revanche, vous risquez de goûter à de l’eau plus froide.

Je déconseille formellement la période de l’été pendant laquelle les gorges de l’Ardèche frisent le sur-tourisme et rend l’expérience désagréable. Les mois de septembre et octobre vivent toujours une fréquentation soutenue avec les beaux jours et des chaleurs continues. Mais encore une fois, beaucoup de monde. Je recommande presque de vous rendre sur d’autres rivières moins connues mais tout aussi agréables. En dehors de la période d’été, seul le bivouac de Gournier reste maintenu.