Le sentier du littoral du Pays Basque

• Distance: 27 km
• Dénivelé: 360 m
• Durée: 2 jours de marche
• Difficulté: Aucune. Le balisage est très bien indiqué
• Hébergement : un appartement 2 à 4 personnes à Saint-Jean-de-Luz.
• Cartographie: La carte topo IGN 1245 « Hendaye Saint-Jean-de-Luz »
• Départ/Arrivée et accès: Bus Txik Txak N°3 arrêt « Erretegia » à Bidart venant de Saint-Jean-de-Luz ou de Bayonne et gare ferroviaire de Hendaye ou des Deux Jumeaux

Cette superbe randonnée de 2 jours est une manière originale de découvrir le Pays Basque français. Le faible dénivelé rend envisageable les balades en famille. L’accès assez aisé grâce aux transports en commun permet de conserver le même logement à Saint Jean de Luz par exemple si vous êtes arrivés la veille au soir. De Bidart à Saint-Jean-de-Luz, le bord de mer offre de superbes falaises calcaires et des plages de sable blanc et les surfeurs s’en donnent à cœur joie. La progressive érosion de la corniche basque au sud de Saint-Jean-de-Luz a contraint la fermeture du sentier historique. Une déviation est aménagée et offre de nouveaux contrastes dans la commune d’Urrugne. Le domaine d’Abbadia procure de spectaculaires points de vue. Enfin, je conseille de réaliser l’itinéraire du nord au sud pour avoir le loisir d’avoir en point de mire la Rhune et Jaizkibel.

Dans son ensemble, la côte basque, au sud ouest de l’Hexagone, est délimitée par l’embouchure du fleuve Adour à Anglet jusqu’à l’ouest de Bilbao, bordée par le Golfe de Gascogne et la mer Cantabrique. En France, le sentier du littoral court de Bidart et plus précisément de la belle plage d’Erretegia vers Hendaye à l’embouchure de la Bidassoa marquant la frontière avec le Pays Basque espagnol. Il représente un itinéraire d’une trentaine de kilomètres qui se poursuit au delà de la frontière espagnole jusqu’à Saint Sébastien par Hondarribia pour un total de 54 kilomètres, nommé pour l’occasion « Talaia ».

Une randonnée de 4 jours permet de le parcourir dans sa totalité (voir un topoguide). Néanmoins cet article se limite à la partie française, pourvue de roches et falaises entrecoupées de belles plages de sable fin. Elles réceptionnent avec fracas les vagues de l’Océan Atlantique après plusieurs milliers de kilomètres sans obstacle. Du côté espagnol, la côte est nettement plus sauvage entre hautes collines formant la Costa Verde, que l’on pourrait rapprocher des Cinque Terre. L’urbanisation de la côte basque très forte, le climat humide ainsi que les conséquences de la montée du niveau de l’eau, parmi d’autres raisons, provoquent une érosion du littoral mettant en péril non seulement les sentiers de randonnée, notamment sur la corniche basque, mais également les infrastructures comme les routes et maisons trop près des côtes. Cet article en lien parle très bien des enjeux du littoral basque.

Il n’est pas nécessaire d’emporter beaucoup d’affaires dans son sac à dos : un pull ou une polaire, une veste imperméable de type Gore-tex, une paire de lunettes, de la crème solaire, des chaussures de marche tige basse, 2 litres d’eau et de quoi grignoter. Nous avons à chaque journée pris un sandwich et un bout de gâteau basque pour nous nourrir.

En basse saison, il y a suffisamment d’hébergements disponibles pour être serein à ce sujet. Notre camp de base était établi à Saint Jean de Luz, ainsi la première étape nous a emmené à Hendaye vers le sud et la seconde étape au nord vers Bidart. Bien évidemment, garder ce même principe de camp de base était possible tout en faisant la randonnée depuis le nord vers le sud, ce que nous conseillons. Pour cet article, je garde la description selon notre itinéraire.

L’itinéraire démarre du front de mer pour une nouvelle balade après celle des dernières soirées à guetter les lumières du coucher de soleil. Le soleil franc et le ciel bleu azur promettent une belle journée printanière alors que nous sommes un peu trop vêtus à mon goût. Nous n’attendions pas de telles températures qui viennent contrebalancer le climat typiquement basque à savoir humidité et vent.

Le port de Saint Jean de Luz, qui autrefois était l’oeuvre d’importantes activités liées à la pêche à la morue et à la baleine et de haute mer, marque la limite de la commune. Il faut franchir le pont principal menant à Ciboure sur un trottoir le long de la route. Pour le moment le sentier ressemble plus à un parcours citadin restant plaisant au gré de cette ambiance maritime.

Le fort de Socoa, établi pour se protéger des espagnols sous le règne de Louis XIII et amélioré par Vauban par la suite, ferme la baie de Saint Jean de Luz.

Sitôt le dos tourné au fort et à son phare, la corniche basque se dévoile un panorama avec ses spectaculaires falaises de flysch, des strates calcaires, grès et argileuses malheureusement soumises à l’érosion évoqué plus tôt. Un seul point de vue semble encore à la limite de la restriction juste derrière le phare.

Les panneaux interdisant l’accès la corniche sont très explicites sur les risques encourus. Même la route est par endroit réduite pour minimiser l’aggravation des terrains.

Le nouveau balisage se met en place plus à l’intérieur des terres. Dès lors on sillonne à travers les différents lotissements, hameaux et maisons isolés de la commune d’Urrugne assez loin de la route de la corniche. Cela procure davantage de tranquillité et le cheminement alterne entre petites routes, chemins forestiers et sentiers. Il varie entre clairières offrant des vues sur la mer et sous bois. Certains passage sont récents et nécessitent parfois de se frayer un chemin avec les débris végétaux au sol.

Pour cette seconde journée, nous mettons cap au nord, toujours en partant du front de mer de Saint-Jean-de-Luz. La pointe de Saint Barbe est le reflet symétrique du fort de Socoa. Au delà des trois digues, l’Océan qui était canalisée, se dévoile dans sa plus simple expression. Sauvage. Brute. Les surfeurs sont aux anges et à chaque plage de sable fin, une cohorte de passionnés munis de leurs combinaisons se jettent à l’eau au milieu de quelques baigneurs.

J’en ai même vu courir, je vous jure !

Le littoral basque est réputé pour ses grandes vagues de plusieurs mètres de hauteur ce qui naturellement en fait un spot de surf quasi unique en Europe de la même manière que la côte Atlantique portugaise, notamment à Nazaré. Avec la puissance de l’Océan, toutes les plages dévoilent un aspect brumeux, malheureusement renforcé par les écobuages et la pollution atmosphérique.

Je ne saurai conseiller d’envisager cette section en soirée pour avoir une meilleure lumière pour vos photos. On devine au loin le rocher de la Vierge donnant sur Biarritz et plus près Bidart notre terminus.

Le port de Guéthary, aussi minuscule soit-il tranche complètement au milieu des villas, dont celui de la résidence Guetharia. Cette portion de l’itinéraire est elle aussi soumise aux aléas de la nature et des déviations sont mises en place pour éviter les endroits à risque.

Un panneau informatif témoigne de l’avancée significative de l’érosion sur la grande plage de Guéthary au point que je m’interroge sur la pérennité de nombreuses maisons juchées près des falaises. Se succèdent ensuite les plages de sable fin de Parlementia et celle d’Uhabia, toujours parsemées de surfeurs.

La passerelle d’Uhabia occulte les installation de l’ancien port de Bidart, là aussi tourné vers la pêche à la baleine. Le rendez-vous est donné avec l’ami William, témoin de mon ancienne vie parisienne. Nous nous retrouvons à la chapelle Sainte Madeleine, repère des pèlerins du Camino Norte, pour les ultimes kilomètres jusqu’à la plage Erretegia, un espace naturel sensible. Le temps de profiter d’un point de vue, notre ami pointe du doigt les principaux sommets visibles tels que Artzamendi, Gorramakil, Gorramendi, Alkurruntz, Saioa pour ne pas citer les autres célèbres avant d’aller se rafraîchir autour d’un verre de l’amitié.