Découvrez la route du Jura suisse 7, un parcours vélo de 5 jours

Si je connaissais déjà le massif du Jura en France, pris de curiosité, j’ai eu envie de découvrir l’autre côté de la frontière pour un voyage à vélo. Je présente dans cet article un itinéraire vélo dans le Jura suisse, la Suisse à vélo 7 qui démarre de Bâle et se termine à Nyon au bord du lac Léman. Il traverse pendant 5 jours des paysages spectaculaires, comme la vallée de Joux, la vallée de la Brévine, mais aussi des villes comme La Chaux-de-Fonds. Allez, vous me suivez ?

Détails pratiques et carte de l’itinéraire vélo dans le Jura suisse

Mon avis sur la route du Jura suisse à vélo :

La traversée du Jura suisse à vélo constitue une excellente alternative à la Grande Traversée du Jura qui se déroule en France. Le premier parcours démarre plus au nord, à Bâle, et le second se termine plus au sud, à Culoz. Les deux traversées du Jura se complètent bien, il reste possible de rejoindre la GTJ depuis le lac de Joux. Si les paysages des hauts plateaux se ressemblent, les différences culturelles sautent aux yeux dès qu’on aborde les gens, les villages et les spécificités de chaque pays.

Cette traversée porte le nom de Route du Jura suisse n°7 et fait partie d’un réseau de 9 grands itinéraires à vélo en Suisse. Elle se réalise officiellement en 6 étapes, mais nous l’avons décomposé en voyage à vélo de 5 jours en Suisse. 

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Nous nous sommes écartés de l’itinéraire cyclo officiel à deux reprises : 

Entre Cornol et le hameau de Sceut : nous avons privilégié le col des Rangiers et les crêtes des Franches-Montagnes. Cette déviation a remplacé les très difficiles ascensions du col de la Croix (plusieurs kilomètres à 10 %) et la montée de la Seigne Dessus. En revanche, c’est avec regret que nous ne passons pas au village médiéval de Sainte-Ursanne au bord du Doubs.

Entre la Sagne et la Côte-aux-Fées : nous avons choisi de suivre la route 54 (Arc jurassien) beaucoup plus sauvage que la route 7 et qui reste en altitude à plus de 800 m.

La trace GPS que je présente tient compte de ces variantes et constitue une immersion à la découverte des Franches-Montagnes, Lucelle, La Chaux-de-Fonds, la Brévine, Auberson et la vallée de Joux en cyclotourisme. 

Il reste possible de réaliser le parcours dans le sens inverse : l’ascension du col de Marchairuz se déroule pendant 35 km et surtout l’ascension du col de l’Aiguillon se réalise sur son versant très difficile. Je ne sais même pas si un cycliste chargé de sacoches peut le gravir (plusieurs kilomètres à 10 %).

Notre voyage à vélo de 5 jours sur la Suisse à vélo 7

Nous avons traversé le Jura suisse à vélo au début du mois de juin. Les températures restent agréables, la flore de montagne révèle toutes ses couleurs et les vacances d’été ne démarrent que quelques semaines plus tard. 

Cela permet d’arriver aux campings sans réservation et de bénéficier de tarifs réduits. Comptez au minimum 35 francs suisse ou euros pour un emplacement 2 personnes avec une tente. Cela représente un petit budget pour ce voyage à vélo en Suisse.

Les hébergements représentent le principal inconvénient de cet itinéraire vélo dans le Jura suisse avec un choix réduit ou parfois inabordable. Le bivouac reste largement possible dans les combes isolées et les immenses forêts. Vous trouverez une proposition d’étapes avec les hébergements et campings associés en fin d’article.

Si vous aimez le vélo et cherchez d’autres itinéraires plus doux, je vous recommande :

Étape 1 : Début du parcours cyclo de Bâle à Cornol, près de Porrentruy

Un immanquable panneau rouge qui porte le chiffre 7 marque le point de départ du parcours vélo à l’embarcadère de Rheinfelden. Les nombreux cyclistes (vélotaffeurs), les bandes au sol, les feux et les voitures qui laissent la priorité finissent par nous réconforter. Bâle fait partie des grandes villes suisses mais on y circule à vélo en toute sécurité.

Une dizaine de kilomètres s’avère nécessaire pour rallier les premières collines du Canton du Jura. Une incursion en France à Leymen marque les premières pentes du Challpass à 746 m. Les paysages qui nous accompagneront sur cette randonnée à vélo dans le Jura suisse commencent à se révéler. On recense des bourgs recroquevillés autour de l’église, des fermes jurassiennes isolées et des prairies occupées par les vaches.

Le Challpass précède une plaisante section sur piste dans une vaste forêt. À plusieurs reprises, nous remarquons les agriculteurs en train de faucher l’herbe. La descente sinueuse vers Kleinlützel se déroule sur un revêtement en mauvais état, prenez garde au dernier virage qui arrive sans vraiment prévenir. 

Une route internationale, entre France et Suisse, longe le cours d’eau de la Lucelle. L’ambiance de cette route, peu fréquentée voire étrange, reste sauvage sur une dizaine de kilomètres. Au village frontière éponyme sublimé par le lac de Lucelle, elle s’éloigne de l’Alsace pour parvenir à Cornol par Fregiécourt dans une vaste plaine.

Étape 2 : de Courgenay à la Cibourg près de la Chaux-de-Fonds, capitale de l’horlogerie

Nous délaissons la piste cyclable du Jura suisse 7 pour gravir le col des Rangiers (balisée piste 64) pour les raisons explicitées précédemment. La route, secondaire à un tunnel entre Courgenay et Glovelier, présente un trafic modéré malgré les indications cartographiques.

Presqu’au col, nous accrochons une route déserte au cœur des Franches-Montagnes à une altitude de 1000 m. De temps à autre, des fermes se présentent, mais, le plus souvent, les grandes forêts de sapins accompagnent nos coups de pédale. La route des crêtes projette des panoramas sur les vallées jurassiennes urbanisées. Le tracé évite soigneusement la route principale et emprunte à plusieurs reprises de plaisantes pistes forestières. 

L’arrivée à Saignelégier, ville principale des Franches-Montagnes, marque l’incursion définitive au cœur du Jura suisse. L’isolement reste palpable, mais les supermarchés, boulangeries, pharmacies fournissent aux habitants tout le nécessaire du quotidien. La voie ferrée rappelle combien la Suisse offre un réseau ferroviaire d’excellente qualité. 

Nous évoluons de combe en combe, de vallon en vallon séparé par de rudes montées et descentes. Les paysages se révèlent sauvages et je ne m’en lasse jamais. Les éoliennes que l’on aperçoit rappellent à quel point ces hauts plateaux favorisent l’apparition du vent. À Les Breuleux, une route départementale peu large nécessite de cohabiter avec des voitures qui défilent à une vitesse élevée. Une petite route agricole longe les pâturages délimitées par des murets de pierres sèches.

Cette section, avec la vallée de Joux, reste une de mes préférées du voyage.

Le passage des barrières canadiennes (qui empêchent les vaches de s’évader) demandent prudence et une faible vitesse, même en descente. Les fermes se distinguent les unes des autres par leur architecture harmonieuse qui donnerait envie de s’arrêter. Nous parvenons à la Cibourg au terme d’une descente composée de nombreux virages qui sollicitent les freins.

Étape 3 : La Cibourg à la Côte aux Fées dans le canton de Neuchâtel

La Cibourg se situe à proximité de la grande ville du Jura suisse : La Chaux-de-Fonds avec 35 000 habitants. Cette ville possède une dimension historique, car elle et sa voisine, Le Locle, ont été inscrites sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. 

Le patrimoine de la Chaux-de-Fonds et de la Locle

Son histoire liée à l’horlogerie, son urbanisme en damier et ses bâtiments en style Art nouveau. À ce titre, on retrouve logiquement des musées qui leur sont consacrés : le musée international d’Horlogerie, le musée des Beaux-Arts et trois villas : la ville Marguerite, la villa Jeanneret-Perret et la villa turque.

Juste avant la Sagne, nous délaissons la route du Jura suisse 7 pour emprunter la route 54. Pourquoi ? Nous préférons apprécier les petits villages et les longues combes des hauts plateaux. L’itinéraire officiel longe plutôt les zones urbanisées, notamment entre Travers et la Côte-aux-Fées. 

La combe, depuis la Chaux-du-Milieu, se prolonge sur 25 kilomètres et se voit bordée par la frontière française. La Brévine illustre bien l’isolement que ce haut plateau confère. Des tavaillons ornent les façades des quelques dizaines de maisons exposées au vent. Une petite épicerie, comme bien souvent, épargne aux habitants des trajets de 20 km pour s’approvisionner. En hiver, le centre nordique de la Brévine propose 30 km de pistes de ski de fond. Une boucle franco-suisse de 27 km permet même de rallier la Grande Traversée du Jura à ski.

Une crevaison au pire endroit me vaut de payer 7 francs suisses une chambre à air à un cycliste local radin. J’ai toutes les peines du monde à gonfler correctement mon pneu sans qu’il y ait de pincement.

L’immensité de la combe, bordée de milliers de sapins, rend encore plus beau le lac des Taillères. Une nouvelle route agricole souligne bien l’omniprésence de l’agriculture avec des fermes qui se détachent des forêts et des prairies agricoles. Elle présente toutefois un profil irrégulier où l’économie d’énergie prime à chaque coup de pédale.

Cette longue journée, retardée par la crevaison, se termine à la Côte-aux-Fées. Des habitants nous signalent une aire de bivouac aménagée au-dessus de la route qui file à la Vraconnaz.

Étape 4 : La Côte-aux-Fées à le Sentier au bord du lac de Joux dans le canton de Vaud

Une succession de côtes s’enchaînent jusqu’à parvenir à Auberson, de quoi parfaire notre réveil après un bivouac en pleine nature dans un endroit aménagé. Le poste frontière ne situe qu’à quelques hectomètres, mais un monde sépare les deux pays, ne serait-ce que les fromages proposés à la fruitière locale. Nous repartons avec les sacoches alourdies d’une tome d’Auberson en direction du col de l’Aiguillon. 

Les kilomètres de montée rapidement avalés laissent place à une descente d’une autre envergure : très pentue. La fin de la descente débouche aux Baulmes et nos vélos tombent nez à nez face à une petite épicerie. Elle permet de s’approvisionner en victuailles avant de nouvelles montées : viennoiserie et café de rigueur. Le village présente un cadre magnifique avec des maisons typiques du Jura sublimées par les aiguilles de Baulmes.

Nous prenons dorénavant la direction de Vallorbe à travers des petites routes agricoles et des chemins forestiers fort agréables. Le cheminement reste à flanc de montagne et évite avec soin la vallée urbanisée à proximité d’Yverdon-les-Bains. Un petit raidillon dans les faubourgs précède l’arrivée au centre-ville de Vallorbe.

La récompense ne tarde pas : les lacs de Joux se présentent au sein d’un cadre bucolique.

Les villages du Pont, les Charbonnières agissent comme des retrouvailles pour nous : quelques années auparavant, nous étions passés par là lors d’un de nos premiers voyages à vélo.

Le lac de Joux avec 9 km représente le plus grand lac du massif du Jura et agit comme l’apothéose de notre voyage. Un arrêt sur l’esplanade du lac à le Pont offre un panorama sur la dent de Vaulion et les sommets jurassiens au loin. La situation du lac, exposée au vent, permet la pratique de la planche à voile et d’autres activités nautiques.

Étape 5 : le Sentier à Nyon par le col de Marchairuz

Au bout du lac, le village de la Brassus cache une ascension courte, mais redoutée : le col du Marchairuz. Gardez de l’énergie pour ces dernières pentes, à 9 % plutôt que de vous croire déjà sur la ligne d’arrivée. La route s’aplatit, à gauche, un alpage vend du Gruyère de très bonne facture avec l’accueil de quelques génisses.

À droite, la combe des Amburnex se dévoile sur une minuscule voie à plus de 1300 m d’altitude. Quelques rochers calcaires cachent des fermes seulement accessibles par un chemin carrossable quadrillé par les murets de pierre sèche.

La descente traverse les différents étages jurassiens rapidement : des plateaux, aux forêts, puis enfin les faubourgs de Nyon. Le lac Léman et les Alpes peuvent se montrer selon les conditions météo de la journée. La route 7 Jura suisse à vélo rejoint précisément la route 1 Route du Rhône à vélo à la gare ferroviaire.

Où dormir dans le Jura suisse ? Proposition d’étapes, hébergements, campings

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