Respirez l’air des Pyrénées avec le tour du Vignemale en 5 jours

Après un tour du Chambeyron dans les Alpes du Sud en 2020, nous avons reconstitué notre groupe de six l’été suivant pour un nouveau trek, dans les Pyrénées cette fois. Nous avons pris le départ du Pont d’Espagne à Cauterets pour 5 jours de randonnée entre France et Espagne pour le tour du Vignemale.

Note : pour cet article, je laisse la parole à Clément Lagache de Baroudera qui me fait le plaisir de relater son tour du Vignemale qui passe au travers de fantastiques sites comme le cirque de Gavarnie, le lac de Gaube, la Brèche de Roland en suivant le GR10, le GR130 et le GR11. Son itinéraire de 5 jours de randonnée dans les Pyrénées court de refuge en refuge, suivez-le les yeux fermés !

Détails pratiques et carte d’une randonnée autour du Vignemale depuis Pont d’Espagne

L’itinéraire emprunté fait le tour du massif du Vignemale dans le département des Hautes-Pyrénées, dont le sommet est la Pique Longue aussi appelée communément le « Vignemale » qui culmine à 3298 m et est le sommet des Pyrénées Françaises. 

Nous avons débuté notre itinéraire au grand parking du pont d’Espagne à 1500 m d’altitude à quelques kilomètres de Cauterets, station pyrénéenne proche de Lourdes. Nous prenons la direction du sud avec l’ascension de la Hourquette d’Ossoue en passant par le bien connu Lac de Gaube. Nous basculons et atteignons ensuite le barrage d’Ossoue dans la descente qui s’achève à Gavarnie.

À partir de Gavarnie, nous attaquons la deuxième ascension du trek en commençant doucement par longer le Gave du Gavarnie avant que la pente ne se cabre en direction du Col des Sarradets où se trouve le Refuge de la Brèche de Roland que nous atteignons après 1000 m de dénivelé positif. 

Le troisième matin, une partie du groupe se lève au petit matin pour admirer le lever du soleil depuis la Brèche de Roland qui marque la frontière entre la France et l’Espagne à 2800 m avec une vue imprenable sur le glacier du Taillon et les sommets alentour. 

La suite de l’itinéraire nous fait franchir la frontière dans la descente au niveau du Port de Boucharo, descente que nous poursuivons jusqu’à 1350 m d’altitude où nous atteignons le Rio Ara. Nous le longeons longuement avant d’atteindre une série de petits lacs au fur et à mesure que nous montons sur le GR11 qui nous amène vers un plus grand lac : l’Ibon de Bachimaña Alto juste avant le Port de Marcadau à 2530 m pour basculer en France.

La fin du trek redescend progressivement jusqu’au point de départ de la boucle au Pont d’Espagne en longeant le Gave du Marcadau.

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Mon itinéraire de trek au Vignemale dans les Pyrénées

Ce trek peut être réalisé entre avril et octobre, en hiver cela paraît plus compliqué compte tenu des passages à plus de 2500 m et la fermeture des refuges sur le parcours. Je ne le recommande pas en conditions hivernales, l’idéal étant entre juin et septembre. 

Quelle que soit la période choisie (printemps, été ou automne) il faudra s’équiper avec un équipement adapté à la randonnée en montagne, de bonnes chaussures sont nécessaires ainsi que du textile adapté à des changements de climat et météo (couche 2 et couche 3 adaptées, sur pantalon). 

L’itinéraire est simple puisqu’il s’agit de grands axes de randonnées : le GR10 du pont d’Espagne à Gavarnie, le GR130 en direction de la Brèche de Roland et de l’Espagne. Ensuite on rattrape le GR11 pendant presque toute la partie espagnole et on le quitte enfin pour rejoindre la France le dernier jour.

Concernant le sac, il dépendra du choix de dormir en refuge ou en tente.

L’eau n’est pas un problème sur ce trek grâce aux nombreux cours d’eau et refuges sur le parcours.

Si vous cherchez d’autres randonnées de plusieurs jours dans les Pyrénées, je vous conseille :

Étape 1 : Pont d’Espagne — Barrage d’Ossoue (18,8 km — 1350 m D+) par le lac de Gaube

Nous commençons notre trek un 14 juillet sous un ciel couvert. Pour cette première étape, nous sommes partis du grand parking du pont d’Espagne en fin de matinée. Nous débutons sur la route jusqu’à la Cascade du pont d’Espagne avant de rejoindre rapidement un chemin le long du Gave (cours d’eau) de Gaube. Les jambes sont légères pour tout le monde et nous avons tous le sourire. 

Nous atteignons le lac des Huats puis le réputé Lac de Gaube dès le 3ème kilomètre. L’occasion de faire une pause avec une belle vue pour prendre notre pique-nique. Nous reprenons ensuite notre ascension. Il y a du monde sur les chemins en ce début d’après-midi, et ce, jusqu’à la Hourquette d’Ossoue à 2734 m qui nous offre un beau point de vue avec un ciel dégagé. 

Nous basculons alors dans la descente et avons la montagne rien que pour nous six. La descente n’est pas technique et nous mène jusqu’au barrage d’Ossoue à 1840 m. Il fait frais pour notre premier bivouac, nous ne nous arrêtons pas et filons rapidement dans nos tentes. 

Étape 2 : Barrage d’Ossoue — Refuge de la Brèche de Roland (20,5 km — 1550 m D+) par Gavarnie

Nous attaquons notre deuxième étape sous un beau ciel bleu, il y a quelques nuages, mais ils ne sont pas menaçants. Dès le premier kilomètre, nous croisons des marmottes sur le chemin. Le chemin est facile à suivre et n’est pas technique. Nous évoluons sur un plateau entre 1800 et 1900 m d’altitude sur cette première partie d’étape, et ce, jusqu’au 9ème km. 

Nous croisons alors la route entre le village de Gavarnie et la station. Nous coupons les quelques lacets en descente pour atteindre le village juste après la cascade de Holle. Nous profitons de retourner à la civilisation pour apprécier un repas et une petite glace avant de poursuivre notre trek en empruntant le chemin du cirque qui longe le Gave de Gavarnie. Ce chemin est large est très fréquenté, il faut dire que le Cirque de Gavarnie vaut le détour, il est majestueux. L’ambiance est détendue, nous profitons de cette belle journée. 

C’est au 17ème km de cette étape jusqu’ici peu difficile, que cela se corse.

Nous quittons le cours d’eau pour prendre la direction de la Brèche de Roland. Nous prenons alors plus de 800 m de dénivelé en 3,5 km soit une pente moyenne de 23 % avec des passages bien plus raides. L’itinéraire est bien balisé, mais il est exigeant, d’autant plus avec des sacs de plus de 10 kg contenant tout notre matériel. 

Nous nous entraidons et Bastien et moi portons régulièrement les sacs des filles pour les alléger ou leur faciliter certains passages difficiles. Notre rythme s’en ressent, mais nous restons soudés et avançons en deux groupes. J’accompagne Raphaëlle pendant que les quatre autres marchent devant. Je l’encourage et elle se dépasse, elle est impressionnante de volonté ! Nous nous retrouvons tous en fin d’après-midi au refuge à 2565 m d’altitude, le sourire jusqu’aux oreilles.

Bastien et moi avons envie de voir cette fameuse brèche de plus près et de nous rappeler ce que cela fait de se déplacer sans poids. Nous faisons donc un aller-retour rapide à la brèche, ce qui nous offre un beau panorama moyennant un peu moins de 2 km et 200 m de D+. 

Nous prenons un bon repas au refuge, jouons un peu aux cartes et allons nous mettre au chaud dans nos duvets dans nos tentes. Bastien et moi mettons le réveil à 5 h 30 avec en tête d’aller admirer un beau lever de soleil le lendemain pendant que les filles récupèrent de cette grosse journée. 

Étape 3 : Refuge de la Brèche de Roland — Fin Barranco d’Ordiso (13,6 km — 330 m D+)

Réveil à 5 h 30… Préparation express et départ à jeun pour le Pic du Taillon, un sommet derrière la Brèche de Roland qui culmine à 3144 m. Nous y montons à la frontale, en mode light et atteignons rapidement le sommet. Le panorama est extraordinaire avec le soleil qui se lève derrière les montagnes, la mer de nuage et les plaques de neige en contrebas. Le réveil matinal a été largement récompensé. Nous redescendons au pas de course et 1 h 30 après notre départ (5,4 km et 530 m de D+) nous sommes de retour au refuge. 

Nous partageons le petit déjeuner avec le reste de l’équipe et quittons les lieux vers 9 h. Une petite étape nous attend. Sur la première partie de 9 km nous ne faisons que descendre et perdons 1200 m d’altitude, il fait de plus en plus chaud à mesure que nous descendons. En chemin, nous passons la frontière et entrons en Espagne au niveau du Col de Boucharo. 

Le terrain n’est pas difficile et nous alternons entre des lignes droites et des lacets courts. Le début de la descente se fait dans la rocaille puis le paysage devient de plus en plus vert, notamment grâce aux quelques cours d’eau que nous traversons. C’est après cette longue descente que nous atteignons le Rio Ara que nous remontons tranquillement sur 5 km.

Nous continuerons de le suivre le lendemain car nous avons décidé que cette étape centrale, la 3ème sur 5, serait une étape qui devait nous permettre de récupérer. Nous en profitons pour profiter d’une sieste, bercés par le bruit de l’eau. Nous partageons un bivouac très agréable !

Étape 4 : Fin Barranco d’Ordiso — Refuge Bachimaña (17,3 km — 1280 m D+)

Nous débutons cette 4ème étape sous un magnifique ciel bleu ! La petite étape de la veille nous a fait du bien et nous repartons en forme. Je suis le seul à avoir un petit bobo qui s’aggrave et m’oblige à serrer les dents. Une grosse ampoule au talon qui est assez creusée et à vif. J’ai fait l’erreur de partir sur un trek avec un gros sac (et parfois deux) avec des chaussures de trail légères sans semelles épaisses et très amorties pour profiter de portions rapides comme lors de nos montées à la Brèche de Roland ou au Pic du Taillon. 

Sur les 9 premiers kilomètres de cette étape nous continuons de longer le Rio Ara, l’itinéraire que nous suivons est en fait le GR11 que nous aurons souvent emprunté finalement. Nous gagnons ainsi 750 m de dénivelé de façon très progressive. Nous sommes accompagnés pendant plusieurs centaines de mètres par un gros troupeau de vaches auxquelles nous nous sommes accoutumés après qu’elles nous aient inquiétés en nous rattrapant au petit trot. Nous en rions après coup. 

Nous poursuivons notre ascension avec un enchaînement de très beaux lacs. Il s’agit des Ibones Altos de los Batanes et des Ibones Altos del Brazato.

De retour sur le GR11, nous descendons encore 350 m jusqu’à une intersection au niveau du 13e km. Nous prenons une variante du GR sur la droite qui nous fait éviter une descente (puis remontée) vers les réputés Baños de Panticosa. Nous suivons alors de gros tuyaux qui nous font passer dans des tunnels parfois assez longs qui nous permettent de prendre la fraîcheur et qui sont assez ludiques. Peu de temps après nous rejoignons finalement le Refuge Bachimaña au bord des Ibones (lacs) du même nom. Nous y prendrons un dîner peu copieux qui nous aura un peu déçus. Peu importe le cadre est magnifique ! 

Étape 5 : Refuge Bachimaña — pont d’Espagne (17,5 km — 540 m D+)

C’est déjà notre dernière étape sur ce trek pyrénéen. La nuit n’a pas été très bonne, deux d’entre nous ont dormi dans le refuge avec les ronflements tandis que les quatre autres campaient avec proximité d’un groupe d’espagnols qui ont veillé bruyamment jusque tard. Rien de grave, nous sommes en vacances !

Nous attaquons la descente qui nous amènera à notre point de départ du trek douze kilomètres plus loin. Cette descente se fait en deux temps. Il y a d’abord une partie rocailleuse et plus raide sur les 3 premiers kilomètres au cœur du Parc national des Pyrénées. Quelques ruisseaux courent autour de nous jusqu’à passer sous les 2000 m d’altitude où ils se rejoignent pour former le Gave du Marcadau, un cours d’eau plus large. 

À partir de là, nous longeons ce gave sur des chemins larges et nous croisons de plus en plus de promeneurs qui font des randonnées à la journée pour la plupart, c’est ce que nous devinons à leur équipement probablement en direction du Port du Marcadau justement où jusqu’au Refuge Wallon qui a l’air très accueillant. Nous sommes usés physiquement, mais contents de ces 5 jours en montagne. Cette section finale assez bucolique est l’occasion de nous remémorer les bons moments de ce trek. Nous retrouvons finalement la cascade du pont d’Espagne que nous avions vu le premier jour et regagnons notre voiture. 

Sur le retour nous nous arrêtons à Cauterets pour apprécier un bon restaurant tous ensemble. C’est la fin de cette parenthèse dans les Pyrénées pour nous tous et le moment pour chacun de regagner sa petite routine : à Paris pour certains, à Marseille pour d’autres.

Proposition d’étapes pour le tour du Vignemale en 5 jours

Alternatives et variantes de ce parcours en montagne

Il est possible de faire quelques sommets autour de cet itinéraire comme ceux que nous avons fait :

Il y a aussi des variantes sur le GR11. En restant en France sur un itinéraire plus court au départ de Gavarnie, il existe la traversée des 3 cirques :

Il est aussi possible de faire des ascensions comme celle du Vignemale ou d’autres 3000 m alentour.