Besoin à la fois d’un défi en cyclotourisme et d’en prendre plein les yeux ? Mon spectaculaire tour de Corse à vélo entre Porto Vecchio et Bastia remplit parfaitement les critères. Venez, je vous dit tout sur cet itinéraire cyclo de 8 étapes.


Les amateurs de voyage à vélo trouvent sur l’île de Beauté un terrain varié, notamment avec l’itinéraire de la Grande Traversée GT 20 de la Corse à vélo. Il relie Bastia à Bonifacio sur 600 kilomètres et je m’en suis inspiré pour créer mon propre parcours vélo. Il va à la rencontre des petits villages typiques comme Evisa, Vico, Belgodère mais également le cap Corse, Saint-Florent, le désert des Agriates, le col du Vergio, Ajaccio et bien évidemment le littoral qui donne sur la mer Méditérannée. Il permet d’éviter au maximum les routes passantes pour ma propre sécurité, en effet, rouler avec son vélo en Corse représente quelques difficultés.

Détails pratiques et carte vélo de la Corse

  • Distance: 460 kilomètres.
  • Dénivelé: 7 300 mètres
  • Durée: 8 jours.
  • Hébergement: Exclusivement en camping
  • Difficultés: beaucoup de dénivelé chaque jour, routes passantes en saison touristique et attention aux averses orageuses en après-midi: il vaut mieux arriver tôt et ne pas laisser ses affaires dehors.
  • Accès: Avec Corsica Ferries que cela soit au départ à Porto Vecchio ou à l’arrivée à Bastia. Par Toulon, Nice ou Marseille, vélo en supplément et emplacement prévu

Même avec ce tracé qui s’échappe des routes touristiques, vous ne manquerez pas vous confronter à l’impolitesse et le manque de respect des conducteurs de voiture. Je conseille d’entreprendre le tour de Corse à vélo avant la mi-mai et après mi-septembre pour plus d’apaisement. L’offre en camping se veut abondante, hors saison, vous trouverez toujours une place. Évitez à tout prix le camping à la ferme d’Arbellara, une véritable arnaque. Pour ce parcours montagneux, j’ai établi des journées de 50 kilomètres environ avec un dénivelé maximum de 1000 mètres pour ménager ma monture comme on dit. Cela me laissait le temps de descendre du vélo pour découvrir les beautés de la Corse pendant mes vacances.

Si vous voulez minimiser les efforts physiques, vous pouvez envisager de faire ce tour de Corse en vélo électrique. Dans chaque camping, vous disposerez de moyens pour recharger la batterie électrique. Vérifiez toutefois son autonomie pour une journée entière de vélo en montagne.

Mon tour de la Corse en 460 km et 8 étapes

J’ai conçu un parcours varié entre le maquis, les hameaux, les villages typiques, la côte et les montagnes sans chercher à me diriger vers les sites touristiques. Éviter les axes principaux chargés de voiture constituait mon principal critère. Rouler 50 kilomètres avec un dénivelé moyen de 1 000 mètres m’apparaissait comme un bon compromis pour profiter de la Corse hors du vélo. Mon itinéraire reprend celui balisé de la GT 20 Corse à vélo qui se déroule sur 9 jours, 600 km et 9000D+.

Si c’était à refaire, je rajouterais probablement une journée supplémentaire par Porto, les gorges de Spelunca, et Corte. La première partie de mon parcours entre Porto Vecchio et Propriano reste la moins intéressante mais est nécessaire pour rejoindre la côte Ouest.

tour de corse à vélo cote corse velo

Je vous propose ce tableau qui récapitule mes étapes avec pour chaque soir le camping :

ÉtapeDépartArrivéeDistance – déniveléCampingHébergement
1Porto VecchioArbellara52 km – 1 000 mLa rivièreLe chalet de Valentine et Laurent
2ArbellaraPorticcio64 km – 1 000 mU PrunelliLes Villas de Lorello
3PorticcioVico63 km – 1 150 mSposataLes jardins de la Casa Murza
4VicoCalacuccia54 km – 1 500 mAcquavivaHébergement Acquaviva
5CalacucciaLozari73 km – 500 mLe clos des chênesAuberge de Tesa
6LozariFarinole47 km – 700 mA StellaFuntanaccia
7FarinoleMacinaggio68 km – 1 200 mU stazzuCasa di Babbo
8MaccinaggioBastia37 km – 300 m 

Le dénivelé de ce tour de Corse à vélo vous semble trop conséquent ? Je vous propose d’autres itinéraires qui sollicitent moins vos gambettes !

Vous préférez des parcours cyclo montagneux ? Retrouvez sur le blog mes autres parcours cyclo.

Départ de cet itinéraire cycle depuis Porto-Vecchio, col de Bacinu, Propriano

tour de corse à vélo figues barbarie

Il est midi à Porto Vecchio et après un long voyage en ferry depuis Toulon, je suis tout autant impatient que les automobilistes de m’extirper du port pour pédaler. L’échauffement se veut rapide, après quelques kilomètres se dresse le col de Bacinu, le premier d’une longue série. Dès les premiers coups de pédale, une grosse fatigue consécutive à la nuit chaotique passée sur un canapé du ferry m’envahit. Les jambes tournent, mais le mental ne suit pas, toujours à la recherche d’eau, peut-être est-ce que les figues de barbarie, en abondance, peuvent me rafraîchir ?

L’omniprésence du maquis qui recouvre les rochers laisse un paysage monotone. Dois-je y voir un lien de cause à effet si je n’ai croisé aucune voiture ? Les prochains kilomètres viennent confirmer que cette partie de la Corse est réellement sauvage et que le moindre commerce se trouve à des kilomètres à la ronde. A Orone, assoiffé, on m’indique avec plaisir la fontaine locale et on m’apprend que les fontaines se tarissent de plus en plus, faute d’un entretien suffisant.

La halte nocturne à Arbellara dans un camping qui est tout sauf un camping me plonge directement au cœur des corses.

Regards intenses, mines taciturnes et réponses évasives à toute question.

On réclame même ma carte d’identité, pratique observée ailleurs également, sans que j’en sache la raison. L’arrivée à Propriano est propice à une razzia de fruits et légumes dans une coopérative locale. Les regards amusés des vendeurs trahissent mon bonheur d’y trouver nectarines, abricots, tomates et j’en passe.

La côte Corse et la mer Méditérannée : col de Graddedu, Porticcio, Ajaccio, baie de Liamone

tour de corse à vélo porticcio velo

Il me faut patienter la fin de matinée pour obtenir un premier contact avec la côte Corse. Pédaler sur ces routes côtières relativement peu fréquentées s’avère agréable. Cependant, l’urbanisation galopante met en valeur nombre villas, immeubles, gargotes au détriment de bourgs, de clochers.

Depuis Pietrosella, dans la descente du col de Gradeddu, une route gravillonnée et bourrée de nids de poule traîtres, me conduit à Porticcio, une station balnéaire. J’y trouve de magnifiques plages et des touristes qui s’adonnent à diverses activités nautiques.

Porticcio se situe aux portes d’Ajaccio, la préfecture de l’île de Beauté voit mécaniquement une fréquentation des routes accrue. Je dois emprunter une double voie pour parvenir à Ajaccia poussé par un ancien :

Vas y mon gars, tout le monde le fait, t’as une large bande à côté

La vieille ville débouche sur la citadelle et au gré des immeubles colorées et délabrées, je remarque la domination d’une influence italienne. Après cette courte intermède je prends cap pour Sagone avec une succession de collines à gravir. Les pentes demeurent toujours raisonnables, jamais dans la rupture mais en revanche jamais continues non plus. Oui, vous descendrez durant un col en Corse ! La descente vers Tiuccia offre une vue assourdissante sur les plages de Liamone et de Sagone, quasiment désertes en ce vendredi. Du haut d’un petit promontoire panoramique, les grandes étendues de sable blanc accompagnent idéalement le bleu azur de la mer Méditerranée.

tour de corse à vélo plage liagone

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Avec ces agences de voyage partenaires, enfilez le casque l’esprit tranquille ! Elles s’occupent de tout ! *

Les villages et les montagnes de la Corse en voyage à vélo : Vico, Evisa, col de Vergio, Calacuccia

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Après la mer, les collines. Le changement de rythme se veut radical dans le col de Sevi. La route, pourtant guère fréquentée, n’invite pas à la souplesse des conducteurs locaux vis à vis d’un cycliste de passage. Petit à petit l’ambiance montagnarde prend place et désormais les signes de civilisation se débusquent au loin. À Vico, petit village perché qui donne sur de somptueuses crêtes acérées, il me faut composer avec les puissantes averses orageuses, de celles qui font déborder les évacuations d’eau.

La reconnaissance de l’étape suivante me fait pâlir : sur ma route se dresse le col de Sevi et le col de Vergio, le plus haut de Corse. Au menu : la rampe terminale du col de Sevi qui se déroule sur 11,4 % de moyenne sur 1,5 km ! Je parviens à grimper, trompant ainsi mes propres croyances négatives, cette fameuse rampe chargé de 15 kg de bagages sur un vélo de 15kg en plateau de 24 dents et pignons de 32 dents. Un développement à faire monter sur les arbres ai-je entendu ailleurs !

L’arrivée au col sans poser pied à terre reste une prouesse physique, mais sitôt l’adrénaline et la satisfaction personnelle passées, le col du Vergio représente le prochain point de passage.

tour de corse à vélo col sevi

Dans la descente, Christinacce et Evisa, deux superbes villages se dressent sur ma route. Je rattrape la route venant de Porto qui passe par les magnifiques, selon les témoignages, gorges de Spelunca. Je découvre une Corse des montagnes à l’atmosphère minérale, une Corse luxuriante, peuplée de pins larici, de hêtres et de châtaigniers. Après une longue montée à travers la forêt d’Aitone, une des plus vastes de l’île, le col de Vergio à 1477m en plein coeur du parc naturel régional de Corse marque un tournant. Le sentier de grande randonnée GR20 passe par ici, tout comme le Mare a Mare Nord qui offre une immersion sauvage en pleine nature. D’autres itinéraires Mare A Mare et des sentiers des douaniers conviennent à tout type de randonneurs. tour de corse à vélo cochons sauvages

Les cochons sauvages en liberté recherchent la moindre trace de nourriture et ne manquent pas de s’approcher de près de mes sandwichs.

tour de corse à vélo evisa tour de corse à vélo chataigners

Un cyclotouriste se repose sur un muret. Sylvain, un cévenol, suit entièrement le GT 20 Corse avec son vélo gravel, et comme moi, se rend à Calacuccia. Au bord du lac de barrage, le village sonne la fin de journée après une très belle descente à admirer les montagnes corses et, insolite, à traverser la station de ski de Vergio ! En bon montagnard, je suis conquis par les cimes découpées du massif du Cinto, en l’occurrence la Paglia Orba et par les petits villages façonnés par la pente.

Une nouvelle averse orageuse torrentielle s’installe et a le temps de raviner sous ma tente et de la salir. Néanmoins mes affaires restent propres et secs. Nous passons une agréable soirée avec Sylvain à se projet sur le cyclotourisme et nos vies respectives.

Les plaquettes de freins s’avèrent très usées, j’adopte une conduite économique en freins dans la descente sinueuse à travers la Scala di Santa Regina, de magnifiques gorges creusées par la Golo jusqu’à son terminus Francardo.

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La Corse qui donne des frissons : Belgodère, le désert des Agriates

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Je délaisse temporairement la GT 20 Corse pour emprunter la route territoriale T301. Bien m’en prenne, personne n’utilise dorénavant cette route appelée à être déclassée, remplacée par la T30. Les cochons, chevaux, vaches ont colonisé la route le long de la rivière Lagani et le vent balaie la végétation sèche.

Quelques maisons en ruines et la ligne de train constituent les seules traces de civilisation dans ce désert. Enfin des carcasses de voitures, des plaques commémoratives et des impacts de balles sur les panneaux routiers contribuent à m’angoisser quelque peu.

Et si j’étais dans une zone de non droit ?

Ce n’est qu’en rattrapant des cyclistes visiblement peu entraînés dans le col de San Colombano que je respire de nouveau. Je bascule ensuite vers le littoral par la charmante bourgade de Belgodère qui offre de superbes panoramas jusqu’à presqu’île de la Pietra.

Les Agriates sont considérés en tant que désert mais le nombre considérable de voitures grimpant le col de Vezzu contraste complètement avec celui affronté la veille. PRendre des chemins et pistes me tente mais le revêtement non carrossable ne convient pas à mon vélo, typé randonnée.

Le cap Corse à vélo sur la GT 20 : Saint-Florent, Negru, Nonza, Macinaggio et arrivée à Bastia

tour de corse à vélo ruelle saint florent

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Nichée dans le golfe éponyme, la ville de Saint Florent marque l’entrée au Cap Corse. Proche de Bastia, elle constitue une halte majeure de l’île de Beauté pour les touristes en vacances. Les restaurants fleurissent les ruelles du centre ville colorée et du port de plaisance à la citadelle génoise, une belle balade avec une glace, sous un soleil écrasant, s’avère immanquable.

Au nord de la ville, les vignes en coteaux remplacent le maquis et les routes maintenant panoramiques sur la mer restent sinueuses. La viticulture, avec les appellations AOC Patrimonio et Muscat de Corse, représente une des activités agricoles du Cap Corse. L’île entière se tourne vers la culture du vin avec quelques cépages endémiques comme le Nielluccio (vin rouge), c’est toutefois sur du rosé que la production est la plus grande.

Pour rester sur le plan gastronomique, tout au long du séjour, je n’aurais eu cesse de manger des Canistrelli, des biscuits secs corses, des focaccia et du fromage de chèvre, le brocciu. Je n’oublie pas la production d’agrumes corses en cours de structuration, notamment avec la clémentine de Corse labellisée IGP.

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tour de corse à vélo nonza

Les beaux villages pittoresques perchés sur les falaises et les plages paradisiaques s’enchaînent au détour des tortueux virages de l’ouest du cap Corse. La route qui serpente à travers Farinole, Negru, Nonza dans le Golfe de Saint Florent s’avère spectaculaire. Certaines criques permettent, à raison, d’héberger quelques vans, bien chanceux de profiter de cette mer bleue turquoise et de pouvoir se baigner.

Le paysage à l’approche de Port Centuri, village de pêcheurs me rappelle la Bretagne. Macinaggio représente la dernière halte avant le retour à Bastia, principale ville de la Haute-Corse.

Si les routes de l’ouest de la péninsule sont fréquentées par les touristes, celles de l’est sont fréquentés par les locaux, qui bien entendu ne prennent guère soin des cyclistes. Malgré un dénivelé modeste pour cette dernière journée, les montées et descentes, courtes et incessantes finissent par m’user alors que je ne souhaite qu’une chose : en terminer !

Les derniers instants s’avèrent pénibles au milieu des oppressantes voitures et heureusement le port est rapidement atteint sitôt Bastia entré.

Ouf, les plaquettes de freins ont tenu !

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tour de corse à vélo cap corse ouest

tour de corse à vélo cap corse est

Peut-on faire du vélo en Corse ?

Je comprends votre intérêt de faire du vélo en Corse mais vous devez considérer ces problématiques :

  • Le relief escarpé, les montées abruptes et les descentes rapides rendent les itinéraires physiquement exigeants, surtout sous le climat méditerranéen chaud.
  • Vous devez être prêts à partager la route avec d’autres véhicules et à affronter des vents forts. En pleine saison, rouler à vélo me semble une gageure. Privilégiez plutôt avril, mai ou septembre et octobre. C’est un point crucial.
  • Les habitants n’aiment pas la propagation de campeurs en pleine nature, soyez vraiment cachés ou alors allez en camping.
  • Oubliez la Corse à vélo en famille en pleine saison, vous ne trouverez aucune infrastructure sécurisée pour pédaler avec vos enfants. Comme je le disais précédemment, les routes sont sinueuses et les conducteurs ne font pas attention aux cyclistes. Si vos enfants disposent d’une certaine expérience de confrontation avec les automobilistes, à la rigueur, venir en février, avril semble possible, à vos risques et périls.
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