Situé entre Haute-Loire et Ardèche, le massif du Mézenc se présente sous des airs mystérieux. J’ai eu l’occasion de parcourir à plusieurs reprises ce magnifique plateau du Massif central en Auvergne. Suivez-moi à la découverte des sucs volcaniques, des villages et des activités sportives.


Le Mézenc et le Meygal se placent au carrefour de plusieurs régions naturelles et historiques comme le Velay, le Vivarais et le plateau ardéchois. Comptez 40 kilomètres de route de montagne depuis le Puy-en-Velay pour découvrir les grands espaces, les activités nature et sportives ainsi que les villages autour du mont Mézenc.

Le massif se découvre à la fois en été avec une relative fraîcheur pour vos randonnées et en hiver pour vos activités de neige (ski, raquettes). Vous verrez, on s’y sent bien !

Ma liste des incontournables du massif du Mézenc

Ici, les volcans éteints règnent en maître et offrent de nombreuses curiosités géologiques à visiter : orgues basaltiques, cratères de type maar, dômes de phonolites, etc. J’aime imaginer revenir quelques millions d’années en arrière, à l’époque de leurs activités.

Si le Mézenc évoque le mystère alors « Puei-Vuei », son véritable nom, délaissé au XVIIe siècle, rappelle Tolkien. Ici, les grands espaces s’étalent au loin et favorisent le vent, dont le redouté vent du nord, la Burle. J’ai eu l’occasion de revenir à plusieurs reprises dans ce secteur dont je ne me lasse pas d’approfondir à chaque visite. Je vous dresse les activités à réaliser autour du Mézenc.

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1. Découvrir le village des Estables en Haute-Loire

À une trentaine de kilomètres et une demi-heure de route du Puy-en-Velay, le village des Estables à 1300 mètres d’altitude se présente comme la plus haute commune de tout le Massif central. Elle est bordée par les sommets du Mézenc (1 753 m), du mont d’Alambre 1 691 m) et du mont Chaulet (1 622 m). Avec ses 350 habitants, elle se place dans un carrefour entre les monts du Velay (notamment le massif du Meygal) du Vivarais et le parc naturel régional des Monts d’Ardèche, dont elle fait partie. Je me souviendrais toujours de ma première venue depuis le Monastier-sur-Gazeille avec la découverte progressive des vastes alpages déboisés sur ce plateau basaltique. Pour peu que le vent vous accompagne, vous serez transportés dans un pays lointain.

L’agriculture représente le premier secteur économique avec notamment la production du fromage de l’Artisou et la viande Fin Gras du Mézenc. Le tourisme nature occupe également une place de choix : en été, nombreuses sont les randonnées à pied, à vélo à assistance électrique, vélo de route, VTT et balades bucoliques. En hiver, selon la neige, il est tout aussi possible de faire du ski alpin et du ski de fond dans la station.

Au sein du village, on peut entendre ici et là, le chantant accent ardéchois, le sud n’est plus très loin. Au pied du Mézenc, des restaurants, des gîtes et des petits commerces vous accueillent pour le week-end ou la semaine. Les amoureux de calme et de tranquillité trouveront leur bonheur dans ce petit village du massif du Mézenc.

massif du mézenc les estables

2. Faire des activités sportives : du ski, de la randonnée pédestre

massif du mézenc activites sportives mezenc

Aux Estables, en hiver, on peut à la fois faire du ski au pied du Mézenc et du mont d’Alambre. Le site nordique offre 52 km de pistes de ski de fond à une altitude de 1 500 mètres. Il a pour point d’orgue la Croix de Peccata, second col routier du Massif central. La vue panoramique sur les volcans d’Ardèche est remarquable. Il y a également 15 km de pistes de raquettes balisées. Vous pouvez également vous rendre au domaine nordique du Meygal préférée par les locaux. Il offre une ambiance plus forestière et intimiste avec 44 km de pistes de ski nordique et 12 km de pistes en raquettes. Toutes les informations se trouvent sur le site de Mézenc Loire Meygal.

En été, de nombreuses randonnées à pied s’avèrent accessibles, notamment le GR420 « tour du Haut Vivarais » et le sentier de grande randonnée GR7, la traversée de la « montagne ardéchoise ». Il marque la ligne de partage des eaux entre Méditerranée et Atlantique. Le secteur est également propice aux sorties à VTT.

3. Gravir le Mézenc, point culminant de la Haute-Loire

Partagé entre Ardèche et Haute-Loire, le Mézenc est une balade facile aux pentes douces à réaliser au départ du parking de la Croix de Peccata à 1 569 m. Cela représente une sortie avec un dénivelé positif de 200 mètres et comptez 2h30 pour en revenir.

Attention, deux sommets s’avèrent proches de quelques centaines de mètres. Si la Croix du Mézenc attire l’œil à 1 744m, elle est le point culminant de la Haute-Loire. Le vrai sommet plus au sud à 1 753m est lui bel et bien dans le département de l’Ardèche. Tous deux offrent un beau panorama sur une bonne partie des volcans d’Auvergne, jusqu’au massif du Pilat, les Cévennes au sud. Sophie a d’ailleurs écrit un article pour découvrir le PRN du Pilat de la même manière que celui-ci. Sur ce versant, vous pourrez admirer le coucher de soleil. De l’autre côté, la vallée du Rhône et les Alpes se découvrent par temps clair avec notamment le Vercors qui est le plus visible. Couvrez-vous bien, le vent est souvent de la partie au sommet de cet ancien volcan, un dôme de phonolite.

massif du mézenc randonnee mont mezenc

4. Randonner au Testavoyre dans le massif du Meygal

massif du mézenc Testavoyre

Les locaux apprécient particulièrement cette randonnée confidentielle. Le Testavoyre, prononcez « Testaouère » à 1 436 mètres d’altitude, forme le point culminant du massif du Meygal, avec sa forme de rocher arrondi, de suc volcanique, comme tous les sommets du secteur.

La rando démarre depuis le hameau de Monedeyres dans la commune de Queyrières. Suivez le balisage « tour du Meygal » pour une sortie de quatorze kilomètres et un dénivelé positif de 500 m. Une carte topographique IGN pourra vous être utile. Peu de personnes viennent randonner sur cet itinéraire facile. Le sommet permet de se rendre compte du nombre de sucs volcaniques peuplant le secteur et constitués de roches phonolites. Vous traverserez également le domaine nordique du Meygal et de nombreux hameaux peuplés de maisons typiques du Mézenc. Une vraie balade enchanteresse !

5. Faire de la cueillette sauvage : framboises, myrtilles, champignons

Le massif du Mézenc et le massif du Meygal s’avèrent sauvages et en pleine nature en raison d’une faible population. Pourquoi ne pas profiter de vos randonnées pour vous adonner à la cueillette sauvage qui assurait auparavant un complément de revenu ? Je pense notamment aux myrtilles, framboises et mûres ramassées principalement durant le mois d’août pour faire de délicieuses confitures. Les baies règnent à profusion, mais, attention à utiliser avec délicatesse votre peigne à myrtille sauvage. D’ailleurs, un arrêté préfectoral règlemente cette activité notamment pour endiguer la disparition des champs de myrtilliers dans les forêts et landes.

On trouve également de la gentiane, qui sert de matière première pour la liqueur à la gentiane, une spécialité auvergnate et également des champignons grâce aux larges forêts retenant bien l’eau sur le plateau au climat frais.

massif du mézenc cueillette petits fruits

6. Se promener dans les Narces de Chaudeyrolles et le Mont Signon

massif du mézenc narces de chaudeyrolles

Les Narces de Chaudeyrolles sont une zone humide de 1 500 mètres de diamètre au cœur d’un ancien cratère d’explosion de type maar. Au fil du temps, géologique et de l’exploitation humaine, un lac puis des tourbières ont comblé l’espace disponible. Vous pouvez vous promener sur cette petite route de campagne ou chemins de terre. Depuis le village de Chaudeyrolles, connu pour son musée du fin gras du Mézenc, on peut gravir le mont Signon à 1455 m, un cumulo-dôme parfaitement circulaire. Il est connu pour son ancienne activité d’extraction de lauze et on peut deviner que les narces forment comme un cirque !

Enfin, la visite se complète avec un petit détour vers la cascade de Chaudeyrolles, au petit filet d’eau, mais qui possède le mérite d’exister !

7. Découvrir la ferme typique du Mézenc à l’écomusée de Moudeyres

Lors de votre road trip dans le massif du Mézenc, la beauté de l’architecture typique des maisons du Mézenc vous intriguera. De nos jours, elles perdent de leur unité, mais en tout cas, impossible d’y échapper.

Elles devaient résister aux intempéries, que cela soit la neige et la fameuse Burle, le vent du nord, qui effraie tant le plateau ! L’entretien s’avère coûteux et difficile à réaliser et de nos jours les maisons abandonnées s’accumulent sur le plateau. Mais qu’est-ce qu’elles sont belles !

Les murs sont très épais, jusqu’à 1,3 m de profondeur, en granit, trachyte basalte (la fameuse pierre noire, un héritage de l’activité volcanique d’il y a des millions d’années). La glaise sert de liant à place de la chaux par manque de calcaire. La charpente étonnante, forme un angle très important, jusqu’à 60° afin de permettre à la neige et l’eau de pluie de s’évacuer rapidement. La fenêtre en double vitrage, mais séparée, comme dans les pays nordiques représente le détail qui me fascine le plus. La lauze (une ancienne activité importante minière locale) ou genêt voire en chaume représentent les composants des toits. On retrouve ces derniers à Moudeyres et Bigorre, lequel héberge un écomusée présentant la vie paysanne locale.

Si la curiosité vous prend, je vous invite à aller consulter ce site présentant la ferme typique du Mézenc.

massif du mézenc habitat traditionnel mezenc

8. Se balader dans le hameau de Monedeyres

massif du mézenc monedeyres

Au pied du mont Chabrier régnant à 1 230 mètres d’altitude, Monedeyres représente un hameau, d’abord abandonné puis progressivement réhabilité. Les habitants des villes de la région, ayant implanté leur résidence secondaire, ont contribué à sa restauration.

Situé sur la commune de Queyrières, dans le massif du Meygal, le hameau présente une très belle unité avec les pierres basaltiques avec ses ruelles étroites. Il s’articule autour de son clocher offrant un superbe promontoire sur Saint-Julien-Chapteuil et les nombreux sucs volcaniques du secteur. Construit à la suite de querelles de clocher, le hameau achevé en 1914 n’a jamais eu le statut d’église, il sert maintenant de salle des fêtes. Profitez du secteur pour aller visiter les autres hameaux, offrant tous de superbes belvédères.

9. Faire le tour du lac de Saint Front

Situé à quelques encablures du village dont le lac porte son nom, il résulte d’un trésor de géologie : un cratère volcanique de type maar et de forme circulaire sur une circonférence de deux kilomètres. Des panneaux indicatifs près de la route expliquent qu’à terme, la faible profondeur du lac menace sa survie. À 1 236 mètres d’altitude, le gel en hiver s’empare régulièrement du lac gelé en hiver. Plus loin, sur la petite route partant à droite, un petit ponton abrite quelques barques autorisant la pratique de la pêche et une plage permet de s’y baigner durant l’été.

Les sentiers de grande randonnée GR40 et GR430 passent à proximité. Il s’avère possible de se garer et/ou de camper aux abords du lac avec l’autorisation des propriétaires des lieux. À mon sens, faire le tour du lac à pied, une belle balade de 40 minutes, constitue le meilleur moyen de le découvrir.

10. Goûter les produits du terroir : fin gras du Mézenc, fromage de vache

massif du mézenc lac de saint front
massif du mézenc fin gras du mezenc

Spécialité du massif du Mézenc, le fin gras du Mézenc est une viande de bœuf d’exception labellisée AOP. Sa zone de production se répartit entre Ardèche et Haute-Loire et les races productives sont les Salers, Limousine, Charolaise et Aubrac. Initialement, la race Mézine, dorénavant disparue, a contribué à la réputation de cette viande et à la reconnaissance de son terroir d’élevage. Enfin, un musée retrace l’histoire de cette appellation à Chaudeyrolles.

Les fromages locaux sont nombreux sur le plateau, comme la tome de Saint Front ou le fromage de l’Artisou, dont les artisous, des acariens, forment la spécificité de ce fromage très apprécié localement. Les rivières sauvages fournissent également du poisson avec la truite du Mézenc. Pour mieux vous en rendre compte, je vous invite à aller vous restaurer à la maison forestière du Mézenc.

11. Et plus encore : le lac Bleu, cascade de Souteyros, le mont Gerbier-de-Jonc

Quelques autres idées : 

  • Découvrir le lac Bleu et son ancienne mine d’extraction de lauze ; 
  • Se promener à la cascade de Souteyros ;
  • Aller au marché de Saint-Julien-Chapteuil ;
  • Faire du saut à l’élastique depuis le viaduc de la Recoumène ;
  • Les offices de tourisme proposent des idées de randonnées dans le massif du Mézenc ;
  • S’aventurer en Ardèche au mont-Gerbier-de-Jonc qui est la source de la Loire.

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Comment aller au mont Mézenc ?

Deux possibilités permettent de rejoindre le Mézenc, toutes deux à proximité des Estables :

  • Depuis la Croix de Boutières à 1502 m en Ardèche, comptez D+200 et 3 h de marche ;
  • Depuis la Croix de Peccata à 1569 m en Haute-Loire. Attention, en hiver, cette route est fermée et utilisée pour le site nordique. Comptez D+200 et 2 h 30 de marche.

Où dormir dans le massif du Mézenc ?

Si en été, nous privilégions le camping, lors des saisons froides, nous préférons dormir dans un hébergement confortable. Les Bastides du Mézenc, un gîte à Saint Front sont un havre de paix, au bout d’une petite route de 2,5 km sans aucun voisin à proximité. Régine entretient bien cette ferme typique du Mézenc et propose 5 chambres spacieuses. Elle propose également une table d’hôtes avec une cuisine végétarienne faite maison. Une très bonne adresse.

Où se trouve le plateau du Mézenc ?

Pour situer le mont Mézenc sur une carte, il se trouve à cheval entre le département de la Haute-Loire et de l’Ardèche et dans le parc naturel régional des Monts d’Ardèche. Le Puy-en-Velay se situe à 40 kilomètres au nord-ouest, tandis que Privas, chef-lieu de l’Ardèche, est à 55 km au sud-est. Il faut bien le dire, les grandes villes sont assez loin, Saint-Étienne dans la Loire est à 89 kilomètres et Valence dans la Drôme est à 97 kilomètres.

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