La descente en canoë sur l’Allier est le moyen parfait de retrouvailles entre trois amis pour la contemplation, l’observation de la faune sauvage, les apéros et les bivouacs isolés. Avec la location de canoës, nous sommes partis trois jours entre Prades et Brioude en toute liberté.
Détails pratiques
- Distance: 55km
- Durée: 3 jours en prenant le temps de faire des haltes
- Hébergement: camping (Langeac, Lavoûte-Chilhac, la Vialette, Brioude) ou bivouac autorisé. Bien rester discret et leave-no-trace
- Difficultés: rivière de classe 2, quelques descentes de toboggans de barrage à passer
- Points de ravitaillement: Langeac, Lavoûte-Chilhac et Brioude
- Accès: Langeac et Brioude, les points de départ et d’arrivée sont accessibles en train.
Il est possible de faire ce raid de 78 km entre Prades et Brassac les Mines sur 3 jours, mais ce sont alors des longues journées nautiques sportives. Tout en sachant que la dernière partie entre Brioude et Brassac-les-Mines est très calme de classe 1. En revanche sur trois jours, le parcours à Brioude laisse largement le temps pour des visites hors de l’eau: Chilhac et Lavoûte-Chilhac pour citer quelques exemples. A Brioude, une navette assure le retour à Langeac.
Nous sommes passés par un service de location de canoë kayak, Canoe Val d’Allier qui fournit un topo du parcours pour bien les repérer, un canoë, des pagaies, un gilet de sauvetage et un bidon étanche de 50L. Pour pratiquer ces sports d’eaux-vives, que cela soit canoë, kayak, stand up paddle, il est impératif savoir nager 25 mètres. Il est également possible de faire des parcours en amont de Prades en rafting mais il faut impérativement être équipé, expérimenté ou accompagné de guides moniteurs pour avoir des sensations fortes en toute sécurité.
Quelques mots sur la rivière Allier
Longue de près de 420 kilomètres, elle prend sa source à la Moure de la Gardille au sein du pays de la Margeride dans le département de la Lozère à 1503 mètres d’altitude. Son embouchure se situe au bec d’Allier, 10 kilomètres en amont de Nevers, chef lieu de la Nièvre dans laquelle elle se jette dans le fleuve de la Loire. Elle est considérée comme l’une des dernières rivières sauvages en Europe en effet, elle est libre de suivre son cours à travers des méandres (et il y en a tout le long du parcours) favorisant les nombreuses zones humides plutôt qu’elle soit « domestiquée » de suivre un cours bien précis réduisant de ce fait les zones humides.
Le bivouac sur les terrains privés est autorisé contrairement à de nombreuses autres rivières, probablement parce que l’activité hydroélectrique est faible et le niveau d’eau évolue moins. Avant Prades la rivière est réservée aux pratiquants de kayak de rivière de très bon niveau puisque la rivière est cotée de classe 4. Entre Prades et Brioude, la rivière accessible aux débutants est en classe 2 puis ensuite en classe 1 jusqu’à sa jetée dans la Loire. En l’occurrence faire du canoë kayak sur l’Allier est un excellent moyen d’être en pleine nature parmi la tranquillité, sérénité et silence, sauf celles des vagues se heurtant aux embarcations.
Pour d’autres randonnées en canoë kayak de plusieurs jours, je vous invite à aller consulter les articles suivants:
- descente des gorges de l’Ardèche en 2 jours
- descente de la Drôme en canoë
- balade en kayak sur le lac d’Aiguebelette
Réglages à Prades avant de partir en canoë sur l’Allier
Nous avons beau avoir l’habitude de partir en bivouac, arriver à caser toutes ses affaires dans le bidon de forme circulaire de 50L ne paraît pas intuitif au premier abord, il faut jouer aux LEGO, d’autant plus si l’on veut se faire plaisir: bière, apéro, fruits. Vraiment, en location de canoë, la contenance du bidon est primordiale. Essayez d’en avoir un par personne, d’emporter vraiment ce qui est nécessaire et si possible de mutualiser les affaires, une tente 2 places par exemple au lieu de deux tentes 1 place. La question de prendre un canoë monoplace ou un biplace a également son importance: le monoplace offre plus de liberté et d’autonomie, le biplace va plus vite et mutualise les efforts à produire.
Au départ de Prades, le loueur détaille les deux possibilités pour ces trois jours de navigation: rejoindre Brassac les Mines pour 78 km ou Brioude avec 55 km. La première option demande de faire des bonnes journées de navigation sans compter la dernière partie entre Brioude et Brassac pour laquelle le courant est faible: il faut pagayer. La seconde option est plus cool et autorise les débarquements pour aller visiter les villages. Bien entendu, le loueur laisse la possibilité de l’appeler la veille de l’arrivée pour lui indiquer notre choix, qui sera finalement Brioude.
Prades – Brioude: trois jours à naviguer en canoë sur l’Allier
Cela vient justifier le choix de notre date d’itinérance: mi-juin, assez pour qu’il fasse suffisamment bon mais également assez pour qu’il y ait un bon débit de courant et une bonne hauteur d’eau. En plein été ce n’est sûrement pas la même chose.
Si les premiers rapides se chargent de nous rafraîchir avec quelques jets d’eau, ils restent pour autant sans difficultés et nous invitent au slalom, la rivière étant de classe 2 jusqu’à Brioude. Il est juste nécessaire d’avoir quelques bases pour manœuvrer le canoë en fonction des circonstances; celles-ci s’acquièrent assez facilement. Il faut bien penser à prendre suffisamment d’eau sur le canot, même si l’on approche plusieurs villages, les points d’eau ne sont pas forcément accessibles directement. Les campings éparpillés tout au long du parcours restent une source d’eau sûre.
Si l’on croit de premier abord qu’il est facile de débarquer dans une rivière, cela n’est pas tout à fait exact, les berges ne sont pas légion au milieu des saules argentés et de peupliers noirs. Très souvent le cours d’eau creuse directement un sillon et un talus doit souvent être franchi pour arriver la terre ferme. Profitant d’une de ces berges, nous entamons sous une fournaise écrasante notre repas partagé avant de faire une sieste sous l’ombre d’un arbre. Un prémisse de l’été à venir.
De mon côté ayant pourtant bien négocié l’entrée de la glissière avec un canoë droit, celui-ci se braque à la réception à tel point que mon bras gauche racle le fond de la rivière et je suis quitte pour une baignade. Le gros hic, mon chapeau et mes lunettes sont portés disparus, le premier est retrouvé quelques instants plus tard à flotter tandis que la paire de lunettes est introuvable.
Les villages phares du val d’Allier commencent à se dresser: Chilhac se rapproche.
Nous décidons de poser le bivouac sur les berges non loin pour explorer le village perché autour. Des orgues basaltiques se dressent à l’entrée pour nous rappeler le caractère volcanique de la Haute-Loire symbolisé par le Mézenc, que je ne finis pas de découvrir. Malgré ses 170 habitants dans des superbes demeures perchés, il suffit qu’un bar-petite restauration soit présent pour animer le village.
Sans omettre de partager quelques chips. Après la mésaventure du barrage du Chambon la veille, c’est l’appréhension qui m’anime au moment d’affronter celui de Chihac quelques centaines de mètres après notre départ.
Cette fois-ci, aucun problème, maintenant cap sur Lavoûte-Chilhac, autre village incontournable du val d’Allier déjà traversé lors du tour du Massif central en vélo gravel.
La pause pique nique, dans ce qu’on pourrait une base de loisirs, si indispensable à la vie d’un groupe est paisible dans l’ombre de longs arbres mais également venteuse au point de ne pas être très rassurés sur les chutes de branches. Après une première journée sportive, nous changeons de rythme pour cette seconde journée, en l’occurrence la sieste est longue.
Sauf lorsqu’on se retrouve nez à nez avec un nudiste, plus gêné que nous finalement. Le Haut-Allier a beau être derrière nous, la rivière reste toujours agréable à parcourir. Tout au long du parcours des formations géologiques curieuses se présente à nous, tantôt volcanique sur le haut du parcours, tantôt granitique sur le bas, à confirmer cela dit, qui sont tous des incitations à des pauses photos.
Les canards et moustiques nous tiennent compagnie tout au long de la navigation. Même un ragondin se fait apercevoir brièvement. Mat aperçoit également des merles noirs et pics noir.
Brioude n’est plus très loin et on sent la rivière s’élargir et le courant se calmer. L’occasion de voir encore quelques animaux sauvages avant d’arriver au plan d’eau du camping de Brioude, au milieu de baigneurs en paddle. Heureusement que nous n’allons pas à Brassac !
J’avais projeté d’en faire une partie ce printemps dernier. Projet tombé à l’eau qui ressortira bientôt. Merci pour ce partage qui permet d’avoir une petite vue de ce qui nous attend!
C’est vraiment une belle expérience. Je souhaite que vous puissiez le faire au printemps: fin mai, début Juin est idéal !!!