Mec j’ai hâte de reprendre la route. Je retrouve une agréable sensation, celle de l’aventure, celle du voyage qui approche. Rien n’a disparu, la liberté est là.

Voici une partie du contenu d’un message envoyé à un ami à l’orée de mon nouveau projet de voyage, son départ étant fixé au 17 septembre. C’est simple, cet ami, je vais aller le voir dans son nouveau chez lui à Lisbonne au Portugal.

Soit. Mais où réside l’aventure dans tout cela ?

Par le simple fait que ce voyage inaugure une nouvelle façon de me déplacer: à vélo. Bien que j’avais déjà effleuré le concept avec quelques micro trips de quelques jours, cette fois-ci je saute le pas. Comment en suis-je arrivé là alors qu’il y a quelques semaines j’étais à quatre pattes dans les champs avec une routine qui commençait déjà à me lasser. La routine est acceptable lorsque l’environnement qui le cadre y est propice.

Or il ne l’était pas. Il fallait s’écouter et partir.

Un samedi matin.

Un ami m’embarque faire un tour de vélo avec une petite grimpette. Le déclic se produit, je me sens tellement libre, bien dans cet effort solitaire, de patience, d’équanimité. Exactement ce qu’il me faut à cette période de ma vie. Équanimité.

Tout comme le ski de randonnée, le cyclotourisme est une discipline voyagistique que j’ai dorénavant envie de dévorer comme je l’ai fait jadis pour l’auto-stop et le trek. J’ai atteint des limites, la lassitude face à la fatigue pour l’un, tandis que pour l’autre la solitude m’ennuie. Le voyage n’était pas mort, il avait juste besoin de renaître sous une nouvelle forme.

Ainsi cette simple idée de tour à vélo n’a pas tardé à germer dans mon esprit.

Non seulement ce voyage est nouveau dans son format mais il comporte un but: traverser les frontières pour aller voir un ami. Sans cela, je n’aurai probablement pas bougé le pouce (les cuisses plutôt) et serai resté bien au chaud dans ma vie chambérienne. Un autre ami aurait pu être en Turquie où à Hong Kong (ce qui est vrai dans les deux cas ^^), j’aurais très bien pu y aller aussi.

Ce voyage se veut improvisé, l’itinéraire n’est pas vraiment esquissé. Pourquoi s’en occuper maintenant alors que c’est pour plus tard, la première étape étant déjà connue ?

Histoire de tempérer l’anxiété du futur et la mélancolie du passé.

Ainsi c’est en toute logique que vous me voyez incapable de vous dire combien de temps ce voyage va durer et de le savoir par avance m’est égal. Ma capacité à tenir dans le temps ? Je n’ai aucun doute sur le plan physique. Ma force morale lors d’une dure journée sous la pluie ? C’est aussi cela la nouveauté du concept, celle de repousser de nouvelles limites. Gérer le matériel ? J’ai acquis un vélo de voyage neuf, robuste et simple dont je suis en mesure de le bricoler si nécessaire. Le retour depuis le Portugal ? C’est vérifié, en train cela se fait

Reprendre la route, c’est aussi cette sensation d’impatience que je revis 5 ans après mon voyage en Océanie bien que cela n’ait rien à voir. Il n’est pas nécessaire d’aller bien loin pour avoir ce goût de l’aventure, preuve en est avec cet exemple. Le vélo est une belle voie pour voyager de manière non motorisée, lentement, au contact d’un terroir, de ses habitants à la gastronomie. C’est aussi cette sensation de vibrer, de fraîcheur, d’apprentissage qui m’anime en ce moment. Mais peut-être pas demain.

Cela remet de nouveau en question mon implication dans une vie dit classique. Je ne suis jamais plus heureux que lorsque libre, à apprendre et à progresser le tout dans un cadre bienveillant. La stagnation m’insupporte. Mais quelque part j’en ai rien à foutre, pour être vulgaire, la sérénité règne à ce sujet et je souris même bêtement en écrivant cette phrase.

Je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. Et surtout je fais.

Sur ce, je vous conseille de regarder Forrest Gump. C’est inspirant.

Vite, reprendre la route.

reprendre la route voyage en route cyclotourisme