Un homme qui lève les bras devant le spectacle éblouissant des montagnes de Nouvelle-Zélande, l’achèvement d’un conte de fées ?
Non, pas vraiment. Ce texte, The New Million Dollar Baby ne sort pas par hasard en cette journée nationale “Non au harcèlement”. Après le visionnage du remuant téléfilm “Marion, 13 ans pour toujours” le mois dernier, j’ai décidé d’accoucher sur papier des relents de mon histoire, qui à priori n’a rien à voir avec le voyage, mais pourtant.
La vie et moi, on a pas bien démarré.
Né un jour trop tard, probablement par erreur médicale, c’est avec une bonne petite tête violette et le cordon autour du cou que je pousse mon premier cri. A 3 ans, ne parlant toujours pas et peu sensible aux tentatives de communication, mes parents font le forcing auprès des médecins pour qu’une surdité soit enfin détectée. Mais non, vous voyez bien, il regarde partout votre enfant, il entend que quand il veut. Ça va passer.
Toujours dans les années 90 où la surdité n’est encore qu’un concept dans les basses campagnes, la prise en charge est calamiteuse par les institutrices, trop formatées et peu souples pour intégrer facilement mon cas particulier. “Cassé l’école” avais-je dit après une engueulade entre une instit’ et ma mère. Même les orthophonistes me lâchent lors du passage du CP au CE1, m’obligeant à rester à l’école primaire tandis que les copains partaient au secondaire. Enfin, en CE2, l’instit’ amie de la famille affiche sans fard son scepticisme: il aura des difficultés.
Pourtant les faits sont là, sur le plan des notes, je rentre dans les clous mais visiblement il y avait d’autres clous à esquiver.
Si la légitimité de ma présence a difficilement été acquise aux yeux des instits, elle ne tarda pas à l’être aussi aux yeux des autres élèves. Ma mère, par hasard, tomba des années plus tard sur un carnet scolaire de CM1 dans lequel est écrit “je n’aime pas aller en récré, car les autres me courent après et me tapent“. Personne n’a réagi à l’époque, elle ne fut pas mise au courant.
Comment alors, un élève “lâché” peut se constituer une estime de soi ?
Car le collège n’est qu’une suite logique dans l’apprêté des relations aux autres, la connerie adolescente savait utiliser la moindre faille ouverte. Bien au delà du simple handicap: surnoms dégradants, trahisons, coups de pute, bagarres provoquées, intimidations physiques jusqu’à me faire perdre connaissance et une seule fois du racket.
Oui, ceci est du harcèlement scolaire.
Parce qu’un type a cru bon se moquer de mes oreilles décollées, j’ai filé fissa quelques mois plus tard à l’hosto les faire recoller. Bien heureux soit le type, il a trouvé autre chose pour se moquer. Ensuite le coup classique du grand frère qui venait me faire décoller les pieds du sol, tête contre le mur sans aucune justification alors que le “copain” regarde tête baissée, emplie de honte.
Pourquoi ? HEIN ? Et cela sera en boucle pendant longtemps.
Un autre “copain” s’est mis du jour au lendemain à faire de mes trajets maison-collège en car un enfer. L’ambiance des vestiaires de football auparavant asexuée s’est vue tout d’un coup gonflée de testotérone en -15ans, les collègues prompts à m’intimider sur mon physique petit et frêle à l’époque. L’internat du lycée pour me resociabiliser ? La première année s’est plutôt bien déroulée avant que la seconde me fasse revenir à la maison à la fin du 1er trimestre, les camarades de chambrée se la jouaient geôliers. Le dernier exemple, au début des réseaux sociaux, je me suis vu insulté régulièrement sur un forum de discussion ce qui est encore plus dur visuellement. J’avais 20 ans.
L’effet de groupe est universel: il suffit qu’un ou deux types charismatiques te prennent en cible, pour que d’autres suivent, un par un. Ou ne disent rien et laissent faire. C’est ça le pire, laisser faire.
Longtemps je voulais me cacher, être invisible de crainte d’être démasqué. La fuite était ma stratégie au travers de la liberté offerte par la solitude ou parfois avec quelques amis plus tolérants. A la maison j’avais des humeurs instables entre irritabilité, hyperactivité, anxiété et abattement pour compenser ces nuisances et je nourrissais beaucoup de rêves, dont de voyages à la montagne.
Malgré la résilience, la page n’était pas tournée et la vie d’adulte a su faire ressurgir ces démons qui sommeillaient. Un boss s’amuse à manager par la peur et la fourberie pour “booster les équipes” ? Le résultat est une crise de panique majeure dans un train et BOUM, trou noir. Je gagnais 3000€ par mois et le faux golden boy qui claquait les talons, costard cravate à l’appui s’est retrouvé à poil, ôté de tout masque.
L’ancien Manu est mort ce jour là. Un long voyage avait remis les compteurs à zéro et à 28 ans, je n’étais finalement plus rien.
Juste un assemblage mal branlé d’atomes qui a décidé de faire chier le monde. Les idéaux sont tombés et les frustrations accumulées m’ont brisé. Comme le psy m’a dit, c’est normal que vous n’ayez jamais lâché prise, vous avez toujours du être à cran. Pendant longtemps je voulais à tout prix être intégré, plaire et faire comme tout le monde avant d’accepter que le vécu du harcèlement scolaire soit marqué au fer et pire, qu’elle oriente ma façon de vivre.
Comme un lavage de cerveau, ces expériences m’ont contraint à rester distant, à me méfier des groupes (surtout de mon âge) et à mettre du temps pour tisser des amitiés. Demander un numéro de téléphone ou un contact FB est une épreuve, la rencontre programmée de personnes que je connais mal est angoissante tandis qu’une rencontre fortuite, de facto, ne peut pas l’être. Quant à ma susceptibilité, elle est réputée légendaire et mes sarcasmes agissent comme une lame tranchante. Ainsi, telle une armure de soldat munie de cette lame, j’ai construit contre mon gré une carapace en dépit du lâcher prise nécessaire, cette colère intérieure, une énergie qu’il me tarde de convertir en quelque chose de plus vertueux et positif.
Pour reprendre une citation de ce fabuleux article de David Manise des gens tiennent bon et s’accrochent à la vie comme des morpions sur un poil de cul, il y en a un paquet. C’est dur de devoir faire face à un passé qui vous hante et c’est dur d’être vulnérable aux yeux des autres. Mais c’est parce que l’on est vulnérable que l’on est inversement aussi fort.
Alors oui, ça me saoule de voir cette image lisse et apparente du voyageur à qui tout réussi, sans problème apparent et par conséquent le sourire facile. Non la vie n’est pas rose. Il faut arrêter de prendre les voyageurs pour des superhéros, par ailleurs relégués au passé. Ce sont juste des gens normaux qui, parfois par besoin voyagent aussi à but thérapeutique.
Les voyages ont cet effet positif et doux de venir tempérer les séquelles de ces années d’enfance et c’est maintenant, seulement que j’en tire les bénéfices. Notamment après avoir levé les bras face à un paysage montagneux de Nouvelle-Zélande.
Un rêve.
“La sagesse est la force des faibles.” Joseph Joubert
C’est un bien joli témoignage de résilience et de courage que tu nous offres là.
Je suis personnellement convaincue que les personnels éducatifs (dont enseignants) comme médicaux/paramédicaux font souvent de leur mieux, mais il y a tellement de dysfonctionnements que l’on ne s’occupe clairement pas aussi bien des individus (enfants ou même adultes) qu’ils le mériteraient. Trop d’effectifs qui empêche de prendre du temps pour chacun, de grosses lacunes en formation et notamment en détection/prise en charge des “différences”, quelles qu’elles soient… C’est un manque de moyens (humains, matériels, formations…) qui fait aboutir à ce genre de merde. Et même si ton beau parcours est la preuve que l’on a aussi une marge de manœuvre personnelle, j’espère de tout cœur que les plans de l’Éducation Nationale tels que passage à “l’école inclusive” (prise en compte des différences, dont handicaps) et la lutte contre le harcèlement porteront leurs fruits et éviteront à l’avenir de gâcher autant de talents et de moments de vie. Croisons-les doigts très fort.
Et encore bravo pour ta reconversion. 🙂
Déjà, je pense qu’il y a un gros écart entre la fin des années 80, les années 90 et l’époque actuelle, d’une part dans la prise en charge d’un handicap et d’autre part du harcèlement. A l’époque, on a envisagé de me mettre dans un établissement spécialisé pour handicapés au collège: mes parents ont dit niet et ont tenu bon. Maintenant, je suis convaincu que quelqu’un ayant un profil similaire resterait à l’école dit “normale” et serait aussi bien aidé. J’ai quand même eu beaucoup de chance, au travers des orthophonistes, très compétentes et enthousiastes (enfin pas toutes, mais une notamment au primaire).
Enfin, quant aux instits sur mon handicap, elles étaient dépassées par la situation puisque mon cas était unique et créait une “jurisprudence”. un exemple, alors qu’on m’avait forcé à rester en CP/CE1, un autiste asperger était aussi dans la classe et comme j’avais tellement d’avance, devine qui lui faisait les cours ? BIBI ! C’est plus au collège où la compréhension/écoute a été meilleure.
Pour le harcèlement, quand cela a commencé en fin de primaire, les instits manquaient d’expérience et de maîtrise et étaient dépassées elles-mêmes par les chahuts de quelques nuisibles. Le reste du temps, cela se passait souvent hors classe, dans la cour de recré, sur l’aire d’attente de car et à la cantine. Les professeurs ne pouvaient pas voir grand chose et le directeur de collège pourtant alerté par mes parents n’en avait rien à branler. Au lycée et après, je gérais tout moi même en attendant des jours meilleurs.
Ayant vu quelques tweets de ta part sur le sujet du harcèlement, j’avais un peu vu venir cet article. Pas facile quand on cherche sa place d’être rejeté, car pas 100 % conforme à la notice 🙁 Le harcèlement n’est objectivement pas quelque chose que je connais. Oui, on c’est foutu de moi quand j’étais gamin parce que j’étais l’intello de service pas très rock’n roll, mais ça n’est jamais allé plus loin. Du classique avec lequel on compose facilement.
Désolé de lire ça. J’imagine en effet que ça forge un caractère. Et chapeau d’avoir osé l’écrire. J’imagine qu’une fois fait, ça soulage d’un point, mais je ne suis pas certain que j’aurais osé me jeter à l’eau.
Quant à la conclusion, les voyageurs ne sont pas des super héros, même en dehors du contexte de cet article (important dans ton cas évidemment), tu prêches un convaincu.
ahah sacré Laurent bien malin !
Je crois qu’à bientôt 31 balais, je suis pas prêt d’être conforme à la notice 🙂 et tant mieux quelque part.
Ton commentaire intervient à pic, je me suis longtemps demandé la pertinence de l’écrire publiquement, puisqu’à part “soulager” et à montrer que j’assume, ça va pas servir à grand chose. Mais quand j’ai écrit les premières lignes, ce n’était pas dans un doc Word qui aurait été rangé au fin fond d’un dossier secret sur l’ordi (comme d’autres), c’est sur le blog que ça s’est spontanément fait, voyant parfaitement le lien avec le voyage.
C’est que alors ça devait être public !
Merci le superhéros, versant espionnage ^^
Waouh…je comprends mieux pas mal de choses…le harcèlement est très courant, étant plutôt frêle j’en ai pas mal chié au collège notamment, étant “différent” de pas mal de mecs plus grands, plus fort, qui aiment essayer de m’humilier. Je ruais dans les brancards, et je me prenais des branlees…mauvais souvenirs, j’en hais encore certains…mes parents m’ont inscrit au karaté et ca m’a fait un bien fou. Je me suis très peu battu depuis, restant bien plus calme, sachant que je pouvais me défendre désormais.
Mais t’a eu aussi un putain de courage…
Ta dernière phrase résume bien le truc du style “je vois ce que tu veux dire”. Mais que dire. Tu crois que j’avais le choix ? J’ai toujours voulu vivre, faire mes trucs et avancer. Lis l’article de David Manise, ça résume bien le truc 😉
bein tu aurais pu couler, subir, et basta. T’a pris ta vie en main, sur le long terme. Beaucoup ne le font pas. Ça t’a forgé une personnalité aussi. La vie est une lutte, mais pas pour tout le monde, et tout le monde n’a pas le courage/la personnalité pour le vivre bien. Du moins le vivre, car après, tu auras toujours le vécu, les souvenirs de merde, mais ouai, tu t’accrocheras.
C’est un témoignage touchant, et malheureusement on s’aperçois qu’on est nombreux a être passé par là… j’ai moi aussi souffert de l’intolérance lorsque j’étais petite, car ma peau était un peu trop foncée au gout de certains…
Mon instit de cp a même osé dire à ma mère qu’il était dommage que je sois bilingue et que sa me porterait préjudice!!! elle a voulu m’envoyer chez l’orthophoniste pour corriger cette “tare”. (bon j’étais juste dans les 1ers de la classe après tout…).
C’est un voyage qui m’a finalement sortie de cet enfer aussi !
Pardonne mon indiscrétion, mais c’était à quelle époque ? J’ai l’impression que ça tourne aussi autour des années 80-90, le même genre de réactions de personnes “normales” qui ont toujours eues affaire à des personnes “normales”.
he he oui c’est exactement sa, dans les années 90…
Bah dis donc ! T’as du courage de partager ça !
J’ai toujours eu l’intuition que les voyageurs ont, plus encore que les autres, quelque chose à régler avec la vie. Comme si les bons moments étaient une sorte de revanche sur les mauvais, comme si aller au delà de ses peurs était justement une manière de se prouver qu’on n’est pas aussi nul que ça.
J’avais lu dans un bouquin d’Alexandre Jardin que le bonheur, c’était de réaliser à l’âge mûr un rêve d’enfant. Tu dois commencer à être heureux aujourd’hui, alors 😉
Merci Mat de ton intervention et je vais même être plus direct: les “aventures” pour moi ont toujours été ça, ce truc pour me prouver à moi même que j’ai pas fait tout ça pour rien et que j’étais pas une brelle.. Et puis quand tu commences, tu veux toujours aller plus loin… A mon retour de Nouvelle-Zélande, lorsque j’ai refait le voyage dans ma tête, alors là j’ai craqué. J’ai réalisé que j’avais fait un TRUC et que j’étais quitte avec la vie.
Ta conclusion est bonne, cependant il reste quelques rêves 😉 se réaliseront-ils ? A voir !
Très bel article qui va parler malheureusement à beaucoup de gens. J’en fais parti. Mes 5 années de collèges furent les pires: trop de bourrelets, le malheur d’aimer l’école et de bien travailler, la jalousie des gens envers ma famille qui est répétée, retranscrite et déformée par les enfants (et pas en douceur, vive la campagne), j’ai mangé des croches-pieds dans les escaliers, des écrasement d’orteils, des bousculades, des insultes et même des coups de compas dans la cuisse. J’ai aussi était marquée par le téléfilm de Marion. Ça m’a rappelé de mauvais souvenirs. Alors si je n’ai pas d’enfant pour le moment, j’essaie de transmettre à mes neveux et nièces la tolérance nécessaire pour, à défaut de ne pas être une victime, ne pas être un bourreau.
Et oui, le voyage est thérapeutique, et souvent il vaut toutes les thérapies du monde.
J’ai volontairement réduit en un seul mot le visionnage du téléfilm mais je pourrais en dire bien plus sur mon état durant le visionnage. Celui de savoir à l’avance tout ce qui va se passer comme si une certaine histoire se répétait. Ce qui est curieux, c’est qu’il semble être devenu populaire, des amis ne connaissant pas directement cette partie de mon histoire ont aussi vu le téléfilm récemment (streaming ou autre). J’espère que ça fera prendre conscience petit à petit.
Tous les éléments déclencheurs du harcèlement que tu cites font malheureusement aussi partie du bon “cocktail”.
Merci de ton passage.
C’est en lisant ce billet, mais surtout les commentaires que je réalise qu’on est un paquet à avoir vécu “ça”.
Cette phrase m’a bouleversé : “C’est dur de devoir faire face à un passé qui vous hante”. Tellement vrai.
Et ce commentaire de Mat est si juste, si résonnant, qu’il résume pas mal de choses pour moi aussi :
“J’ai toujours eu l’intuition que les voyageurs ont, plus encore que les autres, quelque chose à régler avec la vie. Comme si les bons moments étaient une sorte de revanche sur les mauvais, comme si aller au delà de ses peurs était justement une manière de se prouver qu’on n’est pas aussi nul que ça.”
Pour moi, c’est exactement ça, tous mes choix post-collège, jusqu’à mon tout premier voyage en Australie sont une preuve, une revanche sur certaines années qui ont été très compliquées à vivre.
Je me souviens très clairement d’un moment en Australie, les toutes premières semaines, les pieds dans le sable, au bord de l’océan, je me suis tournée vers les années passées et je me suis dit “Hélène, regarde où tu es, regarde ce que tu as fait”, et j’ai chialé parce que j’étais plutôt fière du chemin parcouru à cet instant précis.
Bref, merci pour tous les témoignages que ton billet suscite, c’est dur à lire mais ça fait du bien (j’me comprends !)
Je me rends compte aussi que j’ai ce fonctionnement: toujours prouver à moi-même que je suis autre chose qu’une merde. Et c’est ce qui me caractérise: m’acharner à réussir à faire quelque chose, le goût du risque, me livrer à fond et détester la stabilité trop réconfortante.
Et comme toi, j’ai pu mesurer le chemin parcouru juste au retour du “grand voyage” dans l’avion du retour de Nouvelle-Zélande. Après avoir vu un film portant sur un type qui s’acharnait à réaliser un rêve, j’ai fait le lien avec mon parcours et j’ai complètement fondu en larmes… de sourires bien sur mais c’était très net mais dans le noir heureusement ^^. Je me suis dit “là mon bonhomme t’as fait un truc. Un truc à toi, personne t’as rien dit ni fait, ça n’appartient qu’à toi. Et t’as eu les couilles de claquer la dem’ et ça personne ne te l’enlèvera”
En revanche, la notion de “revanche sur la vie” comme je l’ai souvent entendu pour moi est un non-sens. C’est valable à un instant T mais peut-être pas plus tard. J’ai subi du harcèlement scolaire et j’ai juste essayé de continuer à vivre en dépit des traces que cela laisse mais aussi de la personnalité que cela permet de forger, il n’y a pas de revanche, c’est faux et archi faux. D’ailleurs s’il y en avait, pourquoi est-ce que je continuerai à me mettre des défis ?
Merci de ton passage hyper constructif et qui a révélé un bon souvenir enfoui (dans l’avion) 🙂
Toi aussi tu as eu beaucoup de courage Hélène !
Tu as complètement raison sur la notion de “revanche”, tu fais bien de me reprendre, la notion que j’arrivais pas à définir, tu en parles dans le billet, c’est la résilience, se dire que malgré tout on est toujours debout, avec toujours un nouveau projet dans la manche !
Eh bin… Je crois que je ne peux rien ajouter sur l’enfer que tu as vécu jusqu’à déployer tes ailes.
Je n’ai jamais connu le harcèlement scolaire. Je n’étais pas populaire, mais j’étais respectée. A l’écart des groupes, un peu à faire ma soupe dans mon coin, “intello” et rigolote quand-même. On me foutait la paix.
Le voyage est sûrement un peu thérapeutique pour moi, car il me permet de me pousser à ne pas trop rester dans mon coin. Il me permet aussi d’ajouter une nouvelle plage de senteurs à ma collection cérébrale (les odeurs, encore !), de couleurs, d’images, de sensations. S’évader sensoriellement.
Merci pour ce bel article, encore une fois !