Le parc national de Freycinet est située sur la côte Est de la Tasmanie, à 2 heures de route d’Hobart. La côte y est plutôt sauvage et les rigueurs du climat tasmanien y sont plus douces. Le parc national très fréquenté pour sa beauté attire les touristes venant majoritairement pour un day-walk ou pour faire du kayak. Aimant randonner et disposant de temps, je me suis plutôt engagé sur le Freycinet Peninsula Circuit, un circuit de 31 kms, réalisable en 2-3 jours, sachant qu’il comprend des sides-tracks. Pour des randonnées à la journée et un accès direct au monde sauvage, l’ile Maria est aussi appropriée.
Jour 1: bonheur de la nature sauvage
Par chance, la météo annonce du beau temps pour toute la durée de mon séjour dans le parc national de Freycinet, dont tant de gens m’avaient dit du bien. Arrivé par bus en fin de matinée, je prends mon temps avant de m’engager sur le circuit en début d’après midi depuis Coles Bay. Les paysages aperçus laissent déjà penser que le meilleur est à venir !
Une fois passé les bureaux du parc national, je m’engage enfin sur le circuit. Un ranger m’a conseillé de le faire en sens anti-horaire vu l’heure qu’il est et par rapport aux emplacements de camping pour une fois gratuits. Par contre, des moustiques sont annoncés ! La plupart des touristes sont venus le matin, je les croise tous dans leur day-walk avant de rapidement me retrouver tout seul. Après une première partie dans le bush, j’arrive sur Hazards Beach qui se révèle assez sauvage. Les oiseaux vont et viennent librement et de nombreux minéraux et coquillages peuvent être observés, sans parler de la couleur de l’eau, un bleu émeraude dont l’européen que je suis n’est pas encore habitué à voir.
Ce qui surprend le plus, ce sont les rochers qui arborent plusieurs couleurs différentes, est ce du à une oxydation ou alors au passé géologique de la Tasmanie en lien étroit avec l’Antarctique ?
Je m’arrête au camping situé à la fin de Hazards Beach.
Jour 2: de l’eau, de l’eau !
Ayant fini mes réserves d’eau ce matin, je dois donc aller à la fin de Cooks Beach vers l’ancienne hutte, dorénavant fermée pour me ravitailler. Cela fait un détour par rapport au circuit mais se promener sur la plage sauvage est aussi un régal, tant je ne suis pas habitué à cela ! A part un couple de campeurs qui revient du camping de Cooks Beach, je ne croise personne. Mettez un paysage comme cela en Europe, vous pouvez être sur que cela deviendra très vite fréquenté. Mais pas en Tasmanie !
Après ce détour ayant pris au moins une heure, la plage faisant 2 kms de long, je repars donc sur le circuit pour une partie nettement plus fastidieuse dans le bush. J’ai beau faire des efforts, je n’aime pas le bush. On y voit rien tellement c’est vite dense. Heureusement le track n’est pas difficile et grimpe vers le Mont Graham. A partir de là, c’est une partie plus technique entre divers rochers parfois occupés par des lézards:
Depuis le Mont Graham (550m) les vues sont un régal. Je peux admirer à la fois Hazards Beach et Wineglass bay, considérée comme une des plus belles plages du monde ainsi que The Hazards Range.
Dans la descente du Mont Graham, je croise une autre curiosité géologique: des blocs de pierre entassés là comme si quelqu’un était venu les ranger. Heureusement que ça tient bien ^^
Je m’arrête pour ce jour au camping de Wineglass Bay, car pour mieux voir le coucher de soleil sur cette si fameuse plage. Mais le camping est déjà occupé par des wallabies pas sauvages du tout. Des lectures sur Internet m’apprendront en réalité qu’ils sont devenus « malades » et dépendants des touristes leur donnant régulièrement à manger au lieu de se débrouiller par eux-mêmes.. Je comprends mieux pourquoi ils tenaient tant à venir renifler mon pot de Nutella :/
La difficulté de l’après-midi sera de trouver de l’eau au camping. En effet, un ranger m’avait informé qu’il fallait remonter un peu le creek en amont du camping pour trouver de l’eau potable. Sauf que la couleur ne m’inspire guère.. Heureusement d’autres campeurs expliqueront que la couleur orangée de l’eau est du à la résine des arbres. Pas de soucis pour se servir mais par prudence, je ferai bouillir l’eau.
Une fois ces petits tracas réglés, je peux profiter de la plage voisine. Autant Wineglass bay est effectivement très belle, le coucher de soleil l’est encore plus. Ce n’est pas cet oiseau qui démentira:
Jour 3: et en bonus track, le Mont Amos
Étant donné que le camping de Wineglass Bay se situe à 2kms du car park, et avant de quitter le parc national de Freycinet, j’ai voulu en rajouter un coup, en allant grimper le Mont Amos. La grimpette est annoncée comme difficile jusqu’au sommet de 454m. Elle l’est effectivement. Raide, la randonnée n’est pas accessible à n’importe qui. Les pentes sont parfois impressionnantes et je me permet même de conseiller à des randonneurs mal équipés de faire demi-tour.
Mais la récompense suprême du randonneur est toujours là une fois le sommet atteint. Cette fois-ci, c’est une autre vue sur Wineglass bay et Hazards Beach.
La descente sera tout aussi difficile que la montée, voire même périlleuse par moment, surtout avec un sac lourd accroché au dos. Il faut parfois descendre sur les fesses et même faire de la désescalade pour minimiser les risques. L’ascension du Mont Amos est donc vraiment recommandé qu’aux bons marcheurs.
Quelques infos sur le parc national de Freycinet
Les choses sont bien faites, puisque le Park & Wildlife Service a édité une brochure assez complète en PDF sur le track qui fait le tour de la péninsule.
D’autres infos sur le trek ici et ici.
Si l’aventure de ce trek vous donne envie, je vous encourage à aller consulter mes autres randonnées effectuées: une randonnée de 5 jours sur l’Overland Track et une autre randonnée au Frenchmans Cap. A la journée, le parc national des Hartz Mountains en plein coeur du wilderness fait aussi l’affaire.
Il n’y a pas de huttes, seulement 3 campings gratuits (seul le camping de Cooks Beach fournit de l’eau) permettant de faire le track en 2 ou 3 jours si vous faites les sides tracks vers Bryan Beach et le Mont Freycinet. C’est donc un trek agréable et pas très difficile à effectuer. Je le recommande vivement. La péninsule est desservi par un bus depuis Hobart avec Tassielink et par une navette qui vous attend au Coles Bay T/O.
Pour ceux qui auraient moins de temps, il est possible de ne faire qu’un day-walk à partir du car park vers Hazards beach puis de couper sur un sentier emmenant vers Wineglass Bay.
Un jour, je verrai Freycinet avec du soleil moi aussi… T____T
Merci pour ce récit, ces photos et toutes ces infos pratiques ! J’y vais maintenant la conscience tranquille