Traversée de Belledonne : une randonnée de 4 jours

La traversée de Belledonne une randonnée de 4 jours qui permet de fréquenter les lacs (lac de Crozet, lac de Crop, lacs des 7 laux) et cols (col de la mine de Fer, col du Loup, col de la Pra) les plus populaires du massif de Belledonne tout en restant en altitude. Elle est une variante plus courte du sentier de grande randonnée GR 738 qui lui, se déroule sur 8 jours.

Cet itinéraire n’a pas été intégralement réalisé en septembre 2012. En revanche connaissant bien les sentiers balisés, je fournis les descriptions pour vous préparer au mieux

Détails pratiques :

A l’origine de cette traversée de Belledonne en 4 jours

C’est l’histoire d’une traversée du massif de Belledonne de 4 jours que j’ai entrepris en 2012 dont je n’ai jamais pris le temps de relater sur ce blog. J’avais fini par ranger dans les cartons écrits et photos.

Pourtant, toute évasion ne peut être prescrite dans le temps. Je ne savais pas à l’époque qu’au fil des années, que je passerai de la région parisienne dans une vie citadine à une vie dans le sillon alpin. J’habite dorénavant dans la vallée du Grésivaudan qui s’étire entre le massif de la Chartreuse et la chaîne de Belledonne et tout deux marquent de leur empreinte par leurs imposants sommets et falaises.

Dorénavant, les sommets des Grands Moulins, Grand Charnier d’Allevard, Grand Morétan, Puy Gris, Rocher Blanc n’ont pour moi plus de secret, je les repère très facilement. J’ai d’ailleurs décrit leurs ascensions dans ma sélection de randonnées dans Belledonne. Le désir de transmission étant toujours là,  c’est exactement pour cette raison que je me suis mis en tête de remettre au goût du jour cette randonnée, car même si elle date, elle reste toujours possible, la géologie n’évolue pas aussi vite que nos propres vies.

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Le massif de Belledonne est situé près de la ville de Grenoble, capitale des Alpes et est largement visible depuis la combe de Chambéry dans sa partie Nord. Les transports en commun permettent facilement d’accéder à Chamrousse, station de ski grenobloise, même hors saison, en soi c’est très pratique. Les deux parties de la station sont desservies : le Recoin et la Roche Béranger. L’itinéraire classique GR738 démarre au Recoin, tandis que pour le parcours que je propose, il démarre de la Roche Béranger notamment pour accéder au lac Achard. Ensuite, j’avais planifié au millimètre près 4 jours de randonnée pour me rendre à Fond de France dans la vallée du Haut Bréda tout aussi desservi en bus, principalement durant la saison d’été. Il faudra changer de navette à Allevard pour ensuite se rendre à Pontcharra et récupérer le réseau ferroviaire TER pour vous rendre à Chambéry ou Grenoble.

La traversée de Belledonne en 4 jours : de Chamrousse à Fond de France

Cet itinéraire est toujours valable bien qu’il date d’une période ou le GR 738 Haute Traversée de Belledonne n’existait pas encore. Il traverse intégralement le massif de Vizille au sud à Aiguebelle en Savoie au Nord. Il est proposé en 11 étapes, mais je pense qu’il peut raisonnablement se faire en 7 à 8 étapes. Il est possible de suivre strictement les 11 étapes et alors de dormir à chaque fois dans un logement en dur.

Les deux différences entre mon itinéraire et le GR 738 sont :

• démarrage à la Roche Béranger et accès aux Lac Robert via le lac Achard
• passage par le lac de Crop entre le col de la Mine de Fer et le pas de la Coche

Veuillez noter que depuis quelques années, il existe un balisage pour la haute route de Belledonne, qui traverse intégralement le massif de Vizille au Sud à Aiguebelle au Nord, cela devrait vous prendre 7-8 jours de randonnée itinérante voire plus selon votre rythme.  La traversée du massif de Belledonne nécessite souvent d’être en autonomie complète et en bivouac pour profiter au mieux de ces instants de liberté !

Cet itinéraire présente également un immense intérêt : celui de visiter une bonne partie des plus beaux lacs de la Chaîne de Belledonne.

Jour 1 : Chamrousse la Roche Béranger, lacs de la Pra et le lac de Crozet

Je ne saurai pas dire à présent si se rajouter des kilomètres de marche est une chose pertinente, notamment quand l’itinéraire officiel va au plus court. Bref, c’est le défi que je me suis rajouté car je désirai absolument passer par le lac Achard en partant de la Roche Béranger. A près de 1900m, ce premier lac d’une longue série est un écrin de verdure avec son eau absolument claire. En été, en raison de son accès facile aux débutants (1h) la fréquentation est insoutenable et je pense également qu’un bivouac est maintenant une mauvaise idée.

L’avantage est que j’évite également les remontées mécaniques de la station olympique quand je reprends la marche avec le col de la Botte surplombant les lacs Roberts. Au nombre de quatre, cet ensemble fait toujours partie du domaine skiable, au pied du Grand Sorbier, des Vans et de la Croix de Chamrousse, sommet facilement identifiable depuis l’agglomération grenobloise.

Je poursuis toujours mon entêtement à vouloir me rallonger et à chasser les lacs. En effet, je reprends 200 mètres de dénivelé positif pour apprécier un beau panorama depuis les lacs David avant de redescendre hors des balises par le lac Claret. Cet ensemble de lacs au nombre de cinq lacs peut être appelé les lacs de la Pra, du nom du vallon de la Pra et débouchant sur le refuge de la Pra. Les pêcheurs de truite s’en donnent à coeur joie avec ces grands espaces en pleine nature. Sauvage est le bon mot pour qualifier Belledonne, on peut marcher durant des jours sans avoir à traverser de route et c’est vraiment appréciable. En effet, aucun col routier ne traverse le massif, bien qu’il y ait eu des projets entre le Rivier d’Allemont et Laval en Belledonne par le pas de la Coche. La seule route qui pénètre au coeur du massif est celle du Haut Breda pour déboucher à la station de ski des 7 Laux au Pleynet.

Fin septembre, c’est le dernier jour de service pour le gardien et il semble n’attendre personne en témoigne les rangements qu’il effectue. Au delà du col de la Pra se présente le lac de Crozet. Il est une retenue d’eau pour la production hydroélectrique et les nombreuses roches rendent difficiles l’installation d’un campement. Attention, du côté des Dents du loup, des éboulements ont eu lieu en 2023 et ont rendus inaccessibles le sentier. Veuillez à bien prendre vos précautions.

Si vous avez besoin de conseils pour votre rando, ces articles devraient apporter des réponses à vos questions !

Jour 2 : col de la Sitre, Habert du Mousset, refuge Jean Collet

La journée s’annonce maussade : il pleut et le vent secoue la tente de randonnée. Je ne sais pas trop quoi faire, à l’époque j’essuyais pour la première fois ces conditions météorologiques. J’enfile ma veste imperméable et respirant de type Gore-tex ainsi que le surpantalon imperméable pour prendre le petit déjeuner à l’abri près du barrage.

Avec ces conditions humides, je décide de tout ranger et d’éviter l’ascension du col du Loup par crainte de me retrouver sur des dalles et éboulis glissants. Le gros inconvénient est que je doive rattraper le col de la Sitre par un gros détour et notamment par le refuge du Pré du Mollard. Ce temps perdu passé dans les sous bois à passer de nombreuses ravines devient une course contre la montre pour ne pas être trop en retard par rapport à mon timing.

Le col de la Sitre offre des panoramas superbes sur le lac de la Sitre à l’étroit dans un semblant de cirque et sur les sommets du Ferrouillet. La descente est très raide difficile pour les genoux, à être tout le temps sur les freins et à ne pas déraper. A peine passé le Habert du Mousset et franchi le torrent du Vors, il faut de nouveau remonter vers le refuge Jean Collet. Tant pis, pas de détour au lac Blanc au pied des 3 pics de Belledonne. 

Le soir venu, exténué, je m’arrête au refuge et plante la tente sur un espace prévu pour au dessus. J’ai le droit d’utiliser les services : toilettes et douche. Sur le papier j’ai effectué 4,8 km en suivant mon tracé, mais bien plus avec l’itinéraire de contournement et je suis clairement en retard : je n’arriverais jamais à Fond de France pour attraper le bus à temps.

Je décide donc de rentrer au plus vite dans la vallée dès le lendemain. Ce soir là, le ciel me fait cadeau d’un superbe coucher de soleil sur Chamechaude et la Dent de Crolles

Jour 3 : retour dans la vallée (mais …) – Suite du topo proposé

A partir de là, je pourrais finir ce récit par vous raconter comment je suis redescendu en deux heures dans la vallée à travers le parking de la Souille, le col de Pré Long pour arriver à la combe de Lancey. Cependant, pour bien connaître les lieux, je vais vous proposer de continuer le topo.

500 mètres de dénivelé positif restent encore à gravir pour arriver au col de la Mine de Fer, qui doit son nom à d’anciennes activités d’extraction minières dans le massif. C’est à partir de là que le chemin se sépare du GR738, le lac de Crop bien visible à gauche lové entre les pentes des Replomb et des Monts du Ferrouillet.

Comme beaucoup d’autres lacs proches de Grenoble, il est également très fréquenté et je ne conseille pas le bivouac en été, d’autant que les emplacements ne sont pas nombreux. La descente continue vers le Pont de la Betta et vous retrouvez la végétation pour la première fois depuis deux jours.

A peine redescendu vous devez remonter vers le Habert d’Aiguebelle sur une piste forestière en très mauvaise état, cela dit, il vaut mieux la monter que la descendre. Une demie heure reste à marcher pour accéder au pas de la Coche, qui marque donc la frontière entre le versant Est tourné vers le massif des Grandes Rousses et ses glaciers, et le versant Ouest tourné vers le parc naturel régional de la Chartreuse.

Le cheminement est dorénavant sur un agréable sentier en balcons avec en ligne de mire les lacs de Grand Maison et du Verney qui servent pour la production d’hydroélectricité. Sur votre chemin, vous suivrez un puissant torrent qui prend sa source au pied du pic de la Belle Etoile. Le col de la Vache est maintenant en ligne de mire. Il est souvent redouté car très raide, technique et souvent même encore vêtu de plaques de neige en début d’été.

Il est possible que des crampons d’alpinisme soient nécessaires, à vous de prendre les précautions. Le col ouvre la perspective sur les lacs des 7 laux dont je n’arrive plus à les compter. Gardez votre attention sur les lacs en amont qui restent encore naturels. Le plus emblématique est le lac Blanc, au pied du Rocher Blanc, à 2921m qui est le sommet le plus haut accessible à pied !

Les espaces sont légion pour planter votre tente mais là également en plein été, nombreux sont les campeurs et finalement trouver sa place ne devient plus si facile. Il ne vous reste qu’à attaquer la descente finale vers Fond de France avec maintenant en vue les Dents d’Arclusaz dans le massif des Bauges plein Nord. En vallée, n’hésitez pas à faire le détour à la cascade du Pissou qui sera rafraîchissante surtout en plein été !

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