Découvrez mon avis sur le tour du Viso une randonnée 4 jours

Selon Wikipedia, le nom Viso signifierait « mont visible », ce qui semble parfaitement entendable car la pointe du Viso, à son altitude de 3 841m, apparaît de loin.

Point culminant des Alpes cotiennes, l’année 1861 marque la première ascension du mont Viso sur la face sud par une équipe de quatre alpinistes français et anglais. La paroi verticale impressionne tous les amoureux de montagne qui rêvent de l’escalader en course d’alpinisme.

Comme je le sous entendais précédemment, il n’y a pas “un tour du Mont Viso” à proprement parlé tel un sentier de grande randonnée mais de multiples variantes pour un tour du Viso de 3 à 6 jours. La carte topo IGC106 “Monviso Valle Varaita Valle Po Valle Pellice” que l’on trouve également dans les magasins de sport du sillon alpin comme le Vieux Campeur et Montaz sur Chambéry vous aidera à vous faire une idée claire du parcours.

Quoiqu’il en soit, vous risquez de découvrir la Nebbia ! Ce brouillard, si caractéristique des Alpes cotiennes provient de la plaine du Pô (qui prend sa source dans le massif ) dans le Piémont italien. Je vous invite à regarder la vidéo pour juger par vous-même.

Le Passo Seillierino s’approche au plus près de la crête frontière entre France et Italie. Nous le préférons au col Sellière qui reste du côté français. Le parcours sur crête du passo vers le col de la Traversette s’avère splendide.

Le sentier en balcons frôle la haute montagne au travers de schistes et d’éboulis, jusqu’au tunnel de la Traversette à plus de 2 900 mètres d’altitude. Édifié à la fin du XVè siècle, sa situation improbable avait pour objectif de faciliter le passage des muletiers. Sur sa longueur de 75 mètres, nous avons eu le loisir de changer radicalement de climat : côté transalpin, une purée de pois froide nous attend.

En contrebas, une zone d’alpages pourtant pétri de lacs entre autre, Lausetto, Fiorenza, Superiore, sans compter la source du Po, reste invisible. Nous choisissons de rester au plus près de la crête en suivant les sentiers spectaculaires V16-V21-V19 vers le refuge Giacoletti parfois équipés de chaînes pour une légère escalade. Le refuge sonne comme une halte bienvenue avec toute cette pluie battante et froide qui nous accompagne depuis le passage frontière. Nous profitons de l’atmosphère chaleureuse du refuge pour sécher les vêtements et prendre quelques collations sous la bienveillance d’un jeune gardien de refuge.

Le temps finit par se dégager à l’orée du superbe lac Chiaretto de forme circulaire, qui rappelle étrangement les lacs volcaniques. Pour la première fois, les nuages se dissipent et laissent le mont Viso apparaître. Nous abordons une partie plus technique dans un chaos minéral et à l’abri du brouillard autour de 2 600m d’altitude.

Nous devons garder une certaine attention, quelques éboulements lointains se font entendre. Le changement climatique remet sans cesse en question la stabilité géologique de la montagne. Nous arrivons au refuge Quintino Sella près du lac Grande di Viso avec juste assez de lumière pour établir le camp avant la nuit noire. Au petit matin, des percées du soleil irradient ma tente de lumière et laisse éclater une vue splendide sur le refuge et son lac, dominés par le mont Viso.

Cette nouvelle journée s’annonce moins longue sur un sentier bien marqué. De nombreux lacs attisent notre curiosité : di Nova, delle Sagnette, delle Pellegrina, Lungo. Le dernier, Bertin, fait office de baignade, sans crème solaire, ni savon pour mon ami, je le rappelle, à plus de 2 600m. De nombreuses images de la vidéo proviennent de ce lac. Nous profitons du plein soleil avant de replonger dans le brouillard dans la descente vers le vallon de Vallanta.

Il abrite une vaste forêt embrumée avant d’aboutir aux alpages. Nous installons le campement à l’écart du refuge Vallanta à 2 450m, pour préserver une ambiance de pleine nature tout en ayant les WC à quelques minutes. Au bord du lac Bealera Founsa, le mythique Viso brille de tout ses éclats à la lumière du jour alors que nous plongeons dans une obscurité humide.

Le givre déposé sur la tente traduit bien la saison estivale bien avancée. Les refuges italients restent encore ouverts en octobre jusqu’aux premières neiges. Mes doigts scellés par l’humidité et le froid empaquètent au ralenti mes affaires.

Je mets de longues minutes à me réchauffer jusqu’à atteindre suffisamment de haute pour se trouver dans le viseur du soleil. Le col Valante et le col Loseta tutoyant les 2 850m s’ouvrent au vallon de Soustra sur un sentier facile au milieu des alpages encore installés.

Au fil de notre progression vers la route du col Agnel depuis le versant italien, le temps devient plus menaçant.

Après une rapide vérification de la météo, maussade, nous décidons de rentrer au plus vite à la voiture par le col Agnel et le col Vieux.

La météo, très changeante, nous accompagne depuis plusieurs jours, avec heureusement pas trop de pluie. Notre envie à ce moment là, est plutôt de rentrer. Cependant, sans cette météo tout le long du trek, il n’y aurait pas eu la même saveur, à profiter des paysages dégagés au delà de 2 600m, il n’y aurait pas eu cet effet de surprise lorsqu’un coup de vent brusque chassait les nuages pour faire découvrir le ciel durant quelques instants.