Un long week-end se profile et vous cherchez un itinéraire de randonnée dans Belledonne de 3 jours ? Si le tour des 7 Laux ou du pays d’Allevard attirent souvent les faveurs, je vous propose une toute autre traversée.


Pour cela, rendez-vous au nord du massif de Belledonne pour un parcours qui approche la haute montagne et procure des vues sensationnelles sur ces sommets sauvages. Cette traversée prend son départ au parking de la Valloire près de la Ferrière. Elle se termine à la station du Collet d’Allevard. Si un sentier vous accompagne en bonne partie, attendez-vous à naviguer entre les éboulis et rochers.

Détails pratiques de cette traversée de 3 jours de Belledonne

  • Distance : 27 km
  • Dénivelé : 2900m
  • Durée : 2 à 3 jours de marche. Nuits en bivouac ou refuge
  • Difficulté : Itinéraire très exigeant, côté R3 une bonne partie du temps : pas de balisage, beaucoup d’éboulis, relief type “Corse”. Bien vérifier les conditions d’enneigement du glacier de Gleyzin
  • Cartographie : La carte IGN 3433OT “Allevard”
  • Départ/Arrivée et accès : Bus uniquement en haute saison. Demander arrêt Pont de la Grande Valloire avec Bus ligne G61 Grésivaudan. Pour le retour, ligne 507 (Pontcharra – Super Collet)

Pour cette randonnée de 3 jours dans Belledonne, je conseille de partir en après-midi pour le superbe chalet de la Fouetterie très bien entretenu (attention, il peut y avoir du monde). Ensuite, la seconde journée se veut difficile avec une absence de balisage en grande majorité mais avec une “sente” évidente à travers les nombreux éboulis. Vous ne serez pas mécontents d’arriver à la vallée du Veyton pour le bivouac ou alors au refuge du Merlet. La dernière journée se termine au super Collet par une étape relativement facile bien qu’une vraie traversée continuerait vers la vallée du Bens tout aussi superbe.

Mon expérience sur cette randonnée dans Belledonne de 3 jours

Géologiquement le massif d’Allevard s’étend du col de la Croix dominant la combe Madame jusqu’au col du Grand Cucheron. Il est parcouru par le GR738 dont j’ai évidemment fréquenté de nombreux secteurs, cependant, je trouve que le tracé manque d’ambition.

Entre Fond de France et le col de Claran, l’itinéraire alterne montées et descentes mais ne dépasse jamais les 1900 mètres d’altitude, atteint à la Pierre du Pin, qui accessoirement est un magnifique belvédère. Cela peut s’expliquer par la difficulté de “mon” itinéraire alternatif et l’absence de balisage.

Pour résumer, le GR738 :

  • est quitté au niveau de la combe de la Grande Valloire
  • est retrouvé au niveau du plan de l’Ours
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Comme sous-entendu, le massif de Belledonne est ma maison, vous trouverez d’autres idées de randonnées avec bivouac ou en refuge:

Partie 1 : Chalet de la Fouetterie, combe de la Grande Valloire

Si pour ce topo, je conseille de passer une nuit au chalet de la Fouetterie (non gardée) un des plus beaux chalets du massif. Cela permet de couper en deux l’ascension du col de la Grande Valloire, D+1700m tout de même et pour amortir le dénivelé jusqu’au plateau de la vallée du Veyton. Un bon D+2000 que j’ai eu le loisir d’expérimenter en une seule journée !

Dès le parking de la Grande Valloire, la pente se cabre sans préavis avec les caractéristiques bien connues de Belledonne : de nombreuses pierres sont à passer et demandent de hisser régulièrement les jambes. Cela fait 3 ans que je réside près de ce massif et je me suis enfin déshabitué aux sentiers roulants d’autres massifs.

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Je me rends en direction de la combe de la Grande Valloire duquel règne le col de la Valloire à près de 2750m. Il est rare qu’un passage “piéton” (côté R3) existe à cette altitude dans ce massif. Mais bien avant le col, ce sont les lacs Blanc, Noir et Glacé qui attirent mon attention. À la journée, un dernier lac, celui de la Folle peut également être visité. Le lac Blanc, à ne pas confondre avec ses deux autres homonymes (celui des pics de Belledonne et celui des 7 laux), avec la sécheresse, réflète une triste mine comparé aux icebergs de l’année dernière. Pour retrouver un semblant d’eau froide, je me dirige vers le lac Glacé qui, en l’absence de vent revêt un étonnant miroir. Il se murmure également que l’on pourrait voir des bouquetins dans le secteur.

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La dernière partie de l’ascension se déroule dans un chaos minéral d’éboulis. La stabilité se voit remise en question à chaque pas, qui se veut le plus assuré possible. Le glacier de la Valloire n’est cette année, qu’un passage anecdotique, l’année dernière, il fallait des crampons. Même s’il existe un passage balisé par des cairns, il s’avère difficile de le garder à vue mais plus je m’approche du col, plus je m’en passe.

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Le col m’offre de nouvelles perspectives sur le versant de la Maurienne rarement fréquenté.

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La paroi verticale du Puy Gris, à plus de 2900m, impressionne, pourtant un passage exposé côté (R4) mène au sommet.

Tout autour de moi, le minéral règne en maître et tous les sommets, du Grand Morétan au rocher d’Arguille me transportent en haute montagne. Je ne suis parti que depuis quelques heures, l’escapade s’avère déjà salutaire, mais le meilleur reste à venir.

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Partie 2 : Ambiance de haute montagne avec Comberousse, le glacier de Gleyzin, le col Morétan

Je rejoins le col de Comberousse, à proximité du col de la Valloire, pour la descente du glacier de Gleyzin en face Nord qui, avec le réchauffement climatique, perd de son caractère originel pour devenir un banal talweg.

Cependant, selon les années, je conseille appeler le refuge de l’Oule pour s’assurer des conditions de passage. En cette année 2022 de sécheresse exceptionnelle, les crampons ne sont pas nécessaires.

Cette descente entièrement sur des blocs rocheux est difficile, toujours cotée R3. Comme pour la montée du col de la Valloire, je ne parviens pas à garder en ligne de mire les cairns.

La marche est hachée, sans rythme et par à coups. Les pauses sont nombreuses pour relâcher le mental, toujours vigilant. Il faut le dire, le portage n’aide pas à avoir un pas léger tandis que des coureurs de trail sautent de rocher en rocher en toute légèreté.

Le plateau, qui abrite un alpage et une cabane de berger, marque la fin d’un effort pour celui de l’ascension du col Morétan à 2500m. Malgré la fatigue, j’atteins facilement le col au sommet d’éboulis. Il s’ouvre vers la vallée du Veyton au pied de la Pointe de Gleyzin. J’aperçois les sommets dominant la vallée du Bens tout en mesurant le chemin depuis le col de Comberousse et le pied du Puy Gris.

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randonnée allevard bivouac vallee du veyton

Pour atteindre le plateau, il me reste encore une dernière descente, dans des pentes éreintantes. Dans les quelques instants ou réfléchir semble possible, je peste quelque peu contre mon chargement. Le reste du temps est consacré à avoir une visée de direction et à poser le pied correctement. Une longue et raide arête aboutit au lac supérieur, il ne reste qu’un kilomètre avant de trouver un terrain plat d’alpage afin d’installer le bivouac.

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Cela fait longtemps que je désirais poser mes guêtres dans cette magnifique vallée sauvage du Veyton. Elle se situe à l’écart de la civilisation, ce que la forme longiligne du massif offre, en principe, peu. Les sommets comme le Grand Crozet, la pointe de l’Aulp du Pont, les pics du Merlet et bien sur le Grand Morétan, offrent un vrai caractère alpin à ce campement. Pour ceux préférant dormir en dur, le refuge non gardé du Merlet est désormais visible et une sente y mène directement.

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Partie 3 : Les lacs Morétan, les crêtes des Plagnes, le collet d’Allevard et fin de cette rando

L’altitude du bivouac, à 1900m, permet de renouer avec la végétation et à ma grande surprise les myrtilles sauvages, que je croyais déjà sèches en cette fin de saison. Elles accompagnent parfaitement bien mon petit-déjeuner.

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Le début de cette seconde journée contraste complètement avec celle de la veille, à travers de vastes alpages, déjà désertés par les bêtes en ce début septembre. Progressivement, je retrouve les strates inférieures de la végétation jusqu’à la forêt, sur un sentier toujours technique.

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Mais cela ne dure que jusqu’à la piste forestière. Le plan de l’Ours marque la remontée vers le col de Claran sur le GR738 sur un sentier de bonne qualité. Le refuge de la Pierre du Carré offre un panorama splendide sur la vallée, urbanisée, du Grésivaudan et le parc naturel régional de la Chartreuse. Bien que cela ne soit pas le chemin le plus court pour rejoindre le terme de cette randonnée, je fais le détour par le col de Claran. C’est ici que mon chemin se sépare du GR738 .

Je termine cette randonnée en passant par les crêtes des Plagnes dominant la station de ski du Collet d’Allevard avec une belle perspective sur le Grand Charnier d’Allevard, les Bauges et la vallée du Bens. À travers les pistes de ski et les remontées mécaniques, la descente se veut rapide jusqu’à Super Collet. En haute saison, une navette vous ramène en vallée, sinon, continuez jusqu’au bas de la station et croisez les doigts pour redescendre en stop.

Si vous avez besoin de conseils pour votre rando, ces articles devraient apporter des réponses à vos questions !

Continuer le trek plus au nord après Allevard

La vallée glaciaire et sauvage du Bens offre une évolution sur un sentier en balcon au pied de prestigieux sommets du pic du Frêne, du Grand Crozet et du Grand Miceau.

L’ancienne station de ski, dorénavant désaffectée, Val Pelouse pourrait être le terminus de cette traversée du massif d’Allevard, pour une journée de marche supplémentaire. Cependant, la route qui y mène est aussi désaffectée que la station !

La solution la plus raisonnable est de descendre longtemps, très longtemps jusqu’à Arvillard pour trouver une route (rajouter une demie journée supplémentaire). L’autre solution est de continuer sur le GR738 pour une nouvelle journée supplémentaire jusqu’au Bourget en Huile pour votre première zone habitable croisée depuis quelques jours !

D’autres randonnées de 3 jours et plus

Je glisse également quelques autres itinéraires pour votre trek :

  • Tour des Sept Laux en 3 jours. Au départ de Prapoutel, ce parcours se veut plus populaire auprès des randonneurs avec toute la beauté des lacs des Sept Laux. Vous tournerez autour du pic de la Belle Étoile, sommet que j’apprécie tout particulièrement. Le sentier évite les zones délicates du col de la Vache. Cela dit, vous devrez descendre au Rivier-d’Allemond pour une remontée éprouvante.
  • Tour du pays d’Allevard en 3 jours. Au départ d’Allevard, cette randonnée boucle de 3 jours est facile et accessible à tous les niveaux de randonneur. Le sentier ne mène jamais au delà de 2100 m d’altitude. Les vues depuis le Grand Rocher méritent franchement le détour.
  • Randonnée de 4 jours dans Belledonne. Au départ de Chamrousse vers Fond-de-France, ce parcours est une version raccourcie du GR738. Je conseille ce grand classique du massif.

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