Il y a tout pile 1 an, face à la désapprobation de mes employeurs d’accorder un congé sans solde suite à mon projet de voyage, j’avais finalement annoncé que je n’y renoncerais pas. Ce fut l’acte initial de ma démission et du fameux slogan “celui qui a tout plaqué pour partir au long cours”.

Alors, un beau matin d’août, je suis parti. Avec mon couteau et ma …. comme diraient certains.

Un voyage au long cours: le commencement

Ce fut en direction de la Laponie, théâtre de mes rêves enfouis depuis des années. Une histoire d’amour qui se devait enfin de commencer un jour. Il a fallu du temps et de la patience pour pouvoir réaliser ces treks en solitaire de façon la plus sereine dans mon “premier paradis”.

Malheureusement, complètement stressé et épuisé après avoir quitté mon travail, vidé l’appartement en seulement 2 jours, la catastrophe arriva et rien ne fonctionna comme prévu. C’était juste la rampe de lancement, des ajustements à effectuer et un test sur ma capacité à rebondir rapidement. Finalement, hasard du destin ou force de la volonté, ce rêve a pu être effectué, des paysages comme je les attendais depuis longtemps:

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Un voyage au long cours: la découverte

Ensuite, ce fut cap vers la Nouvelle-Calédonie, un petit bout de France autonome dans le Pacifique. En regardant la mappemonde à l’orée de ce projet, je m’étais dit:

aucune idée d’à quoi ça ressemble, spa si loin de la Nouvelle-Zélande et de la Tasmanie, autant y faire un petit tour !

Alors j’ai découvert un territoire à l’esprit diamétralement opposé à la Métropole et surtout un peuple, les kanaks fiers de leurs origines:

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Mais la Nouvelle-Calédonie, c’est aussi un territoire chaud (et j’aime vraiment pas ça), tropical, pas encore trop gangréné par le tourisme de masse, aux levers et couchers de soleil sensationnels et aux paysages variés:

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Un voyage au long cours: prendre un Mars et ça repart

Tasmanie, un nom qui parle à tout le monde sans que l’on arrive systématiquement à le situer sur une carte. Et pourtant, ça me parlait fort, sans doute des traces du cartoon “Bugs Bunny” où Taz, un diable de Tasmanie faisait souvent apparition. Rien à voir avec le continent australien, la Tasmanie est une île, souvent ignorée des backpackers préférant s’attarder dans le mainland.

Alors j’avais voulu y aller, voir de mes propres yeux. Les gens disaient “paradis de la nature”. Sounds good comme diraient les australiens. Cependant, en arrivant à Brisbane dans le Queensland un soir d’Octobre, je me suis rendu compte:

mais bordel, que fous tu ici alors que tu veux être 2300 kms plus bas ?

Certainement un problème d’aiguillage lors de la commande du billet d’avion multi-destination !

La Tasmanie, c’est un climat océanique tempéré sous influence directe de l’Antarctique. Il y pleut beaucoup, il y vente et il neige même en toute saison (et croyez moi, j’ai suffisamment expérimenté). C’est des montagnes aux formes indescriptibles et des forêts humides denses ou tu t’attends à voir déambuler un dinosaure. C’est aussi des baies, péninsules et îles sauvages ou la wildlife règne en maître:

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Mais un jour, patatras, gros coup de mou.

Devenu malade d’accumuler paysages, visites et rencontres comme on consomme des steak-frites avec verre de vin, et mal à l’aise vis à vis de la solitude ressentie face à des gens parlant trop vite l’anglais pour mes pauvres oreilles sourdes (je porte un appareil auditif à droite et la gauche entend à peine les vibrations d’un avion cargo), j’ai eu le besoin de tester un nouveau truc. Et ce fut une énorme révélation: le volontariat en HelpX.

Sinon, comment assister à la tonte de moutons avec un shearer sans doute, 30 ans de métier derrière lui ?

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Un voyage au long cours: L’apothéose

Ensuite, ce fut destination la Nouvelle-Zélande. Pourquoi y aller ? Franchement, maintenant la question ne se pose même plus. Il faut y aller. Oui. Au moins une fois dans sa vie. Après on peut mourir tranquille, comme disait un certain Thierry. Vous comprendrez après y avoir été.

Une véritable montée en puissance. Un bonheur de se laisser aller au hasard. J’avais initialement un plan qui me semble complètement farfelu maintenant, tant le voyage au long cours dépossède littéralement de toute notion d’organisation, de visibilité et de structure pour laisser place à la créativité et la spontanéité. Aux oubliettes les plans, vivons au jour le jour et laissons nous être porté par les rencontres. Très souvent le matin, je n’avais qu’une très vague idée d’où j’allais dormir le soir. Il n’était pas rare de finir au camping, faute de place en backpackers.

Je ne sais pas où aller ? Demandons aux gens !

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Bien sur, il y a plein de passages obligés en Nouvelle-Zélande tant ce pays regorge de paysages “scenic” comme ils disent. Une variété insoupçonnée qu’il me semble impossible d’être blasé:

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Et puis voilà, entre différents treks, lifts d’auto-stop, visites et déambulations, j’ai fini par remettre le couvert de volontariats Helpx. La “lassitude” de toujours barouder superficiellement ne succombe pas longtemps aux variations infinies des rencontres et expériences que l’on peut prendre le temps d’approfondir. La première expérience a permis de vivre Noël de façon décalée et la seconde a été un véritable coup de coeur pour “mon second paradis” , j’ai nommé le Mackenzie Country où tant de voitures passent sur la SH8 sans s’y arrêter plus que cela entre Lindis Pass et Fairlie. Impossible de travailler dans le jardin plus de 10 minutes sans regarder béatement le paysage autour:

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Un voyage au long cours: La fin des beaux jours

Derrière ce titre, se cache une expression à double sens: mi-mars je m’apprêtais à quitter la Nouvelle-Zélande, ce qui signifiait la fin de ce périple mais aussi car l’automne avançait progressivement.

Après près de 8000 kms en autostop, 1400 de marche à pied, 60 en vélo, 10 en kayak et même pas 1 en barque, 4500 déclenchements, 2800 photos conservées, 1600 lignes de notes écrites (selon Notepad) il était temps de rentrer.

Alors un beau matin de mars, je suis revenu à Paris. Toujours avec mon couteau et ma ….

Atterrissage en douceur, afin de reprendre sereinement une vie normale après quelques mois de vie “a-normal”. Progressivement, vouloir reprendre un travail, retrouver ses amis et activités laissés de côté, repenser dans un coin de sa tête à d’autres projets et rêves, pour avancer dans une direction. Chaque chose en son temps.

Par ce billet, je souhaite inaugurer une longue série d’articles relatant les expériences vécues, comme par exemple:

  • être durant un jour, apprenti chasseur d’araignée;
  • se retrouver par hasard au camp de Kallak, lieu de protestations des samis, peuple autochtone de Laponie;
  • subir le calvaire de tracks très rugueux en Tasmanie;
  • être spontanément hébergé par une famille norvégienne;
  • jouer faussement à l’aventurier sur des tracks vraiment peu battus en Nouvelle-Zélande et en Norvège;
  • être immergé dans la culture kanake le jour de la Fête de la Citoyenneté.

Mais chaque chose en son temps.