Profitant de l’inter saison, nous nous sommes rendus en Bretagne pour notre premier voyage à vélo à deux sur la véloroute V45 “La Littorale” sillonnant les côtes bretonnes face à l’Océan Atlantique. Encore en cours de construction, le réseau cyclable de véloroutes reliera à terme Roscoff à Nantes mais offre déjà des parties complètes et ravira tous les cyclotouristes pour sa beauté !


Détails pratiques

  • Distance: 230 km (sans la partie sur Belle-Île)
  • Dénivelé: 1320m
  • Durée: 4 à 5 jours
  • Difficulté: Le parcours est accessible à tous, la météo peut apporter son grain de sable avec du vent et pluie
  • Départ/Arrivée et accès: Gare ferroviaire SNCF du Croisic pour le départ et gare d’Auray pour l’arrivée. Trains TER réguliers
  • Site officiel

Le parcours proposé suit en grande partie le tracé de la véloroute V45 / V5 Bretagne qui est encore en cours d’aménagement. Lors de notre voyage en 2019, les aménagements n’étaient pas encore visibles, ce qui semble être désormais le cas du moins sur les tronçons empruntés à en juger la carte de l’AF3V. Il y a tout de même quelques sections hors de la V45, à ce moment là, je vous recommande de suivre la trace GPS. Notez également que le passeur reliant Port Navalo à Locmariaquer ne fonctionne qu’entre Avril et jusqu’à la fin Septembre, bonus, il accepte volontiers les vélos. En dehors de cette période, le parcours ne peut être réalisé !

La littorale v45 un assemblage de pistes cyclables

Le niveau des aménagements cyclables du tout au long de notre randonnée à vélo a été une belle surprise. Même si la véloroute V45 est encore en cours d’aménagement, elle emprunte un réseau de pistes cyclables déjà existantes notamment la Vélocéan en Loire-Atlantique.  A noter que lors de notre passage nous ne bénéficions pas du balisage tel qu’il est aujourd’hui. Sur notre parcours, nous avons eu un bel aperçu de plusieurs sites réputés : Le Croisic, la Turballe, Piriac sur Mer, le Golfe du Morbihan, Carnac, Quiberon et Belle-Ile. Ce dernier n’est pas inclus dans le tracé GPX mais rassurez-vous, vous ne risquez pas de vous perdre ! C’est bien connu, la Bretagne est une terre de cyclistes, par conséquent, indépendamment de la véloroute de nombreux itinéraires propices au vélo tourisme sont fléchés. la littorale v45 belle ile

la littorale v45 P1060419 Bien entendu, nous avons eu à partager l’itinéraire vélo avec les voitures sur des départementales mais on a emprunté souvent des voies partagées avec bandes cyclables et des voies vertes. Également, il existe de nombreuses sections en gravel voire en single track, ludiques et permettant d’être en marge de la route. La plupart du temps interdits, certains chemins côtiers sont autorisés aux bicyclettes pour un côté ludique très plaisant. Il peut être envisagé de faire ce tronçon de la littorale v45 en famille pour peu que l’on prenne bien soin d’identifier les sections plus à risque, notamment durant la saison estivale. Le vélo de route est le bienvenu pour peu qu’ils aient des pneus adaptés tout chemin et le parcours étant plat, il ne demande pas une pratique du vélo assidue. En revanche, le vélo à assistance électrique (VAE) n’est pas nécessaire.

La Bretagne est également une terre d’hospitalité et pour ne rien vous cacher, la côte est touristique. En conséquence l’offre d’hébergement et de camping est pléthorique mais vous pouvez toujours jeter un oeil aux hébergements “Accueil Vélo“. Il est également possible de retrouver d’autres itinéraires à vélo, notamment depuis Saint Nazaire, terminus de la Vélocéan avec la Vélodyssée, la Loire à vélo qui démarrent réellement à Saint-Brévin-les-Pins. À Arzal, il vous est possible également de récupérer la véloroute V42 qui court jusqu’à Dinard, aux encablures de Saint Malo.

Si vous souhaitez découvrir d’autres voies cyclables tout en gardant la pédale légère, le tour à vélo de la Camargue en 2 jours aborde des paysages maritimes qui n’est pas sans rappeler les marais de la Brière. Toujours au fil de l’eau, la Vélomaritime en Bretagne de Roscoff au Mont-Saint-Michel garde la Manche comme fil conducteur. Au fin fond de la France métropolitaine, parcourir Ouessant sur 2 jours à vélo devrait également vous plaire. Enfin si la mer reste votre truc et que côtoyer de près les voitures ne vous dérange pas, je vous conseille également cette traversée de la Corse à vélo.

La vélocéan, intégrée dans la littorale véloroute V45

la littorale v45 bateau

Depuis le Croisic, nous commençons en quelque sorte un pèlerinage cycliste sous un temps très mitigé. L’heure est aux grandes marées qui œuvrent dans l’Océan Atlantique et j’avais oublié que durant quelques jours, le temps pouvait être très changeant. Dépourvu de ses touristes en cette fin Septembre, le Croisic est un avant goût de la Bretagne. Partons du postulat que la Loire Atlantique est en Bretagne, c’est plus simple ! Nos bicyclettes se fraient un chemin sans se soucier des voitures. Je vous conseille de faire le tour de la péninsule avant de vous engager franchement vers Batz sur Mer et la Vélocéan. N’oubliez pas le petit détour curieux vers le port du Croisic qui fait face, pour quelques centaines de mètres, à Pen Bron, une autre péninsule rattachée à la Turballe accessible par un passeur, mais bien plus long par la route.

A Batz sur Mer donc, la Vélocéan, entièrement dans la presqu’ile de Guérande tout au long de ses 148 km, se manifeste rapidement avec son balisage clair. Bien que suivre au pas le tracé est confortable, nous avons pour projet de couper par les marais salants pour arriver à Guérande, connu bien sur pour son fameux sel de Guérande, le meilleur au monde en toute objectivité.

Par son influence bretonne, Guérande est une magnifique petite ville et la porte des stations balnéaires comme la Baule, Pornichet et la Turballe qui se prête bien à un pique nique. En y prêtant bien attention, la ville vaut le détour pour ses fortifications et ses quatre portes entourant une cité médiévale construite autour du XIVème siècle, une des mieux conservées de France. On se laisse tenter par un premier kouign aman en sachant pertinemment qu’il en y aura d’autres.

Nous délaissons la voie cyclable pour couper au plus direct vers la Turballe et longue les marais salants. En bordure de Guérande, Terres de Sel est propice à un arrêt prolongé pour découvrir le musée et la vie des paludiers, chargés de récolter le sel dans les marais salants. La Turballe se dresse devant nous avec ses longues plages de sable blanc sous un soleil retrouvé. L’après-midi est tellement agréable que nous préférons continuer à longer la côte, faire des promenades sur les fronts de mer plutôt que de rester dans l’intérieur des terres comme le veut ce parcours cycliste. Les pauses détente dans les ports de pêche s’enchainent, après celui de la Turballe, celui de Piriac sur Mer, Port du Loup, Quimiac et Mesquer. L’occasion est belle de faire une cure de cris de mouettes et goélands et d’air iodé. Dans cette partie, le bouclage de la Vélocéan est partiel, il faut régulièrement emprunter la route, que la fin de saison rend le partage plus facile que cela soit avec les voitures et les piétons.

la littorale v45 piriac

Le Morbihan est tout proche et par conséquent la Vélocéan se termine. Place à la véloroute V45 la littorale !

Le Morbihan à vélo : Le Golfe du Morbihan, Vannes, Quiberon !

Avant de basculer dans le Morbihan, le temps est épouvantable. Afin d’honorer notre réservation pour le soir à Vannes, c’est munis de notre attirail contre la pluie, que l’on prend le cap du pont d’Arzal, à l’embouchure de la Vilaine, au plus direct sans passer par la côte et les plages de Pénestin. Sitôt le pont franchi, la météo amorce un changement favorable mais reste venteuse. Nous sommes secs en un record de temps pour affronter la partie la moins plaisante de ce parcours vélo. La seule route menant à Vannes est la route nationale 165 desservant le sud de la Bretagne à quatre voies et limitée à 110 km/h. Les alternatives dans cette partie du Morbihan sont restreintes et nous devons longer la “quatre voies” (comme on dit par chez nous) sur des petites routes départementales. la littorale v45 coeur ville vannes

la littorale v45 mansardes vannes Cette monotonie a au moins un avantage : celle de nous rapprocher plus rapidement de Vannes. L’espace Montcalm, avec un prix réduit pour une prestation simple en plein centre ville de Vannes fait office d’étape. Nous déambulons à pied au milieu des immeubles à colombage et de sa cathédrale Saint-Pierre, tous à l’intérieur de ses remparts. Le centre historique a un sacré potentiel touristique par le nombre de musées et de visites possibles. De nombreux bars et restaurants jonchent le port dans une atmosphère qui pourrait devenir festive en un rien de temps.

Pour relier Port Navalo au bout du parc naturel régional du golfe du Morbihan, il faut d’abord revenir sur nos pas à Theix avant d’emprunter la voie verte dédiée. Cette section est très bien aménagée, que cela soit en route verte, séparé de la route et des véhicules motorisés avec quelques sections de piste en toute sécurité. L’inconvénient est d’avoir moins accès à la côte mais il suffit de sortir de la piste cyclable et de s’en approcher.

Nous ne ménageons pas nos efforts, sans détour, pour être sur d’arriver à l’heure afin de prendre le passeur entre Port Navalo et Locmariaquer. Il s’agit même du dernier service de toute la saison ! La visite du Golfe attendra une prochaine fois notamment sur la rive Nord, et les îles d’Arz et aux Moines qui font face.

la littorale v45 grande marée

Les grandes marées ont bien fait leur œuvre, la majorité des bateaux de pêche de Locmariaquer sont échoués sur le rivage. Heureusement le passeur se fraie un chemin avec suffisamment d’eau pour nous déposer à bon port. Le temps vient de changer, d’un ciel gris monotone, la pluie s’annonce franchement. Une pause chocolat chaud avec crêpe au froment est méritée avant de s’engager dans une portion hors de tout itinéraire cyclable. L’approche de la Trinité sur Mer est un peu plus délicate sur une route passagère mais heureusement pas pour longtemps. Carnac peut être abordée de manière douce. L’arrière saison laisse un drôle de sentiment, les maisons vides de tout occupation s’empilent tout au long de notre passage. Avec la pluie, nous reportons la visite éclair des fameux menhirs au lendemain matin. A Plouharnel, une famille qui pratique le vélà tout âge nous attend pour la nuit, l’occasion de faire sécher nos affaires, de discuter vélo et bien sûr de la Bretagne !

Une variante de la la littorale V45 est à proximité et nous emmène facilement sur la presqu’île de Quiberon à travers l’isthme de Penthièvre, une minuscule bande de terre. J’en profite également pour mettre en avant la ligne de train entre Auray et Quiberon ne fonctionnant que durant la haute saison et permettant d’éviter les innombrables bouchons sur la seule route menant à Quiberon. La météo bretonne fait de nouveau des siennes avec une bonne pluie et des bourrasques de vent nous accompagnant sur la côte sauvage à l’écart de la ville. Étant donné que nous avons fait le détour pour voir les menhirs de Carnac, nous manquons le ferry pour Belle-Île à l’heure prévue. Pour se rattraper, on profite d’un restaurant de poissons (enfin ma compagne, je ne mange pas de poisson) pour se sécher de nouveau et d’une pâtisserie de la maison Riguidel une institution à Quiberon.

la littorale v45 côte quiberon

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Belle-Ile à vélo

En haute saison, Belle-Île en mer est aussi accessible depuis Port Navalo mais également depuis la Turballe. C’est tout de même depuis Quiberon que le ferry opère en continu toute l’année sauf en cas de météo défavorable. Ayant pris le dernier ferry, notre arrivée est tardive au Palais, c’est avec empressement que nous enfourchons nos vélos de nouveau en direction du gite municipal de Bangor. De nombreux itinéraires cyclables fléchés téléchargeables en PDF édités par l’office de tourisme font l’office de belles balades à vélo que cela soit en route, VTC ou VTT. Nous avons découvert que loin d’être réservés aux randonneurs, les sentiers pouvaient être arpentés par nos vélos de voyage pour découvrir les paysages secrets de la partie Ouest de l’île entre le Palais et Bangor au gré des petites routes, plages et criques. Un véritable paradis de la balade à vélo. Ne manquez pas les aiguilles de Port Coton et non loin derrière les hameaux autour du phare Goulphar. la littorale v45 le palais

la littorale v45 P1060421 Le port de Sauzon au terminus d’une descente sinueuse à travers le village est l’endroit parfait pour se faire plaisir avec une galette de blé noir, préférée au pique-nique sandwich et chips. Le port avec ces façades colorées est toujours dépareillé en raison des grandes marées. Je n’avais vu ce spectacle à son paroxysme de cette mer absente et qui revient quelques heures plus tard. Le retour au Palais et sa citadelle de Vauban n’est que formalité pour attraper le dernier ferry. Le retour à Quiberon annonce franchement la fin de ce voyage à vélo en Bretagne, d’abord sur nos propre chemin sur la presqu’ile, puis jusqu’à Auray par Erdeven pour une dernière étape dans les terres.

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