Rappelez-vous, dans mon récit du bike-trip autour de l’archipel de Turku pour parcourir un bout de Finlande à vélo, j’indiquais fièrement avoir pu camper dans le jardin chez un habitant en Finlande. Bien que le concept du « j’irai camper chez vous » ne m’était pas étranger, ni même l’hébergement spontané comme je l’ai vécu sur l’ile Senja en Norvège, c’était la première fois que je l’inaugurais en étant à vélo. J’avais toujours eu cette idée en tête de demander l’hospitalité chez les gens, du moins dans leur jardin, si je devais m’engager à vélo.

J’irai demander si je peux camper chez l’habitant en Finlande. Enfin, si vous le voulez bien.

La démarche a été assez facile en fin de compte. J’ai cherché dans tout le village une maison avec un grand terrain, pas trop près de la route et après avoir toqué à deux maisons sans succès, je vois une famille s’activant. Une femme me voyant au loin, s’approcha alors instantanément à mon appel. Après avoir lui avoir expliqué mon périple et mes attentes, elle est partie en parler à son mari qui a donné son accord sans même sourciller des yeux à ma vue. J’aurai même eu le droit à une chambre si je n’avais pas refusé par respect pour ne pas être intrusif. Kale et Kina m’ont ainsi prêté un bout de leur grand et très bien entretenu jardin pour planter la tente.

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Ils me laissent même la responsabilité de la propriété durant deux heures, le temps de leur absence pour ce que je pourrais appeler du garden-sitting ! A leur retour, Kina m’intercepte après la douche pour me proposer un thé. Qui finalement se transforma petit à petit en dégustation du terroir local.

Mon hôte du jour n’attendait qu’une chose: en savoir plus sur ce français à vélo ! Tandis que j’attendais tout autant d’en savoir plus sur eux et leur pays.

La Finlande par ses habitants

Bien évidemment, je décris mon parcours fait de voyages, de mes perspectives mais aussi de la France qui semble beaucoup l’intéresser. Rien de mieux que d’avoir en face de soi, quelqu’un d’un pays étranger pour élargir sa culture. J’en profite donc pour mieux comprendre la Finlande, quitte à ce que je me couche relativement tard malgré la fatigue évidente. Kina m’explique qu’à Dalkarby, hameau à consonance suédophone, une grande majorité des gens parlent le suédois avant tout. Et plus l’on revient vers le continent, plus le finnois est parlé majoritairement.

C’est une spécificité culturelle remontant à quelques décennies du temps où la Finlande, pas encore une nation, était sous l’égide de la Suède. Le royaume avait commencé à lancer des programmes d’instruction en ouvrant des écoles partout. Quand la nation finlandaise fut crée, les nouveaux programmes ont mis beaucoup de temps à se propager jusque dans les îles lointaines des différents archipels. C’est ainsi qu’une tradition suédoise perdura, y compris durant le temps de la domination russe ! Ce n’est pour autant qu’ils ne se sentent pas finlandais, il y a juste une couche culturelle à rajouter qui est la pratique de la langue suédoise.

Kina m’indique quelques valeurs fondamentales du finlandais comme l’économie de mots mais compensé par un tempérament direct ainsi que le calme comme je l’ai maintes fois ressenti, notamment en train entre la Laponie et Helsinki et dans la visite de Turku. Elle continue sur sa lancée en me abordant le sujet du travail. Une des valeurs majeures au travail est la confiance accordée aux employés. Dans les discussions eues, non seulement avec Kina, mais aussi Timo, Larisa et des personnes m’ayant pris en stop, tous m’ont répété la même chose:

Au travail, je m’organise comme je veux. Même si je pars un jour plus tôt, je peux continuer de travailler chez moi. Du moment que le travail est fait.

Il y a de quoi y voir une certaine jalousie face à tant de liberté. Quand ils me disent qu’ils travaillent 40 heures par semaine en Finlande, je les crois. En France, nous sommes censés être à 35 heures, mais en réalité, qui l’est vraiment ?

Les sujets de discussion varieront ensuite sur les baies, de leur non-imposition à la revente et de l’emploi de chinois et d’indiens pour les ramasser, mais aussi du manque de lumière en hiver et de la nécessité d’avoir un bel été pour leur santé moral (et je le ressentais vraiment) et des nombreux avantages à être parent en Finlande aussi bien pour le père que la mère. Je les quitte le lendemain après un excellent petit-déjeuner typiquement finlandais: légumes (concombres, carottes), fromage, charcuterie, pain de seigle, pain normal, beurre, confiture et café.

Une photo souvenir vient symboliser notre rencontre: leur portrait pour moi tandis qu’ils auront un bonhomme en vélo en souvenir !

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Comprendre la Finlande par mes yeux

La Finlande, c’est aussi ça:

  • Des abribus presque exagérément à l’écart sur des voies de circulation où ne passent que des bus qui vont s’y arrêter. Un peu comme celui de l’A10 en France ou les usagers n’ont rien à craindre des voitures.

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  • Une affiche publicitaire pour une compétition de portée de femme. Les finlandais raffolent de ce genre de concours comme le lancer de téléphone Nokia, le football sur boue, le championnat de sauna parmi tant d’autres.

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  • Les chargeurs électriques pour chauffer les voitures en hiver quand il fait -25°C. Rudement pratique. Peu répandu dans le Sud mais très largement répandu au Nord. Pas de chargeur en hiver = bobo à la voiture assurée pendant l’hiver.

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  • Les boites aux lettres regroupées dans la campagne profonde. Afin de faciliter la tâche du facteur, elles sont regroupées à un embranchement au lieu de parcourir plusieurs kilomètres supplémentaires. Déjà vu en Nouvelle-Zélande, cette pratique est réservée aux zone les moins denses.

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  • Le jeu freesbee-golf. Prenez un sport, l’ultimate qui se joue avec le freesbee et associer le avec un autre sport, le golf qui normalement se joue avec des clubs. On fait un mix de tout cela, le freesbee remplace les clubs et on joue sur un parcours ou l’objectif est d’arriver à un point final. Les finlandais en raffolent et ce sport serait même arrivé en force au Québec !

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  • Ne pas parler de sauna serait faire injure à la Finlande. Le sauna fait partie de l’identité finlandaise. Nombre d’immeubles sont équipés de sauna qu’il est possible de réserver pour un créneau horaire. Bref on va au sauna comme à la piscine en Islande, au pub en Angleterre ou burger du coin aux Etats-Unis.

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  • Que dire de la bière nationale, la Karhu ? Avec son logo représentant une tête d’ours, on la trouve dans plusieurs formes variées, de la plus légère au supermarché pour outrepasser les lois limitant la vente d’alcool aux plus lourdes, qu’on trouve dans des magasins d’état. En bar, on la trouve dans les 6€ en pinte, ce qui est correct.

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  • C’est quelque chose que j’ai rapidement constaté en Finlande. La consommation de glace y est MONS-TRU-EUSE. Les stands sont partout en ville et ça marche du tonnerre. La meilleure glace testée ? Une glace vanille-mustikka (myrtille), une véritable tuerie.

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  • Enfin les bornes de jeux à la sortie des supermarchés. Ça m’a toujours fait délirer de voir les gens jouer à la sortie des courses. Tout comme le loto, les paris sportifs/hippiques chez nous, c’est quelque chose de populaire pour, disons le clairement, une partie de la population assez âgée ! Curieux donc.

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  • La juhannus ou la fête de la Saint Jean. Au moment du solstice d’été après un long hiver, le pays entier se rive dans les diverses célébrations de cette fête païenne, célébrée dans tout le Nord, mais pas que. Elle est aussi célébrée en France dans l’Est. Il est de tradition de bruler un mat. Tout est fermé en ville, les finlandais sont dans la nature à profiter des jours fériés pour faire la fête en famille ou entre amis.

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