Le GR NC1 est tout simplement la première grande randonnée crée en Nouvelle-Calédonie. Le trajet est situé dans les terres désertiques du “Grand Sud” et prend une dimension historique puisque ces terres composées de latérite rouge recueillaient de nombreuses mines. Rien que le village de départ, Prony, était un haut lieu des forçat des mines.

L’aventure promet un temps chaud et ensoleillé mais aussi de la solitude, puisque ce trek n’est pas très connu des locaux.

Jour 1: de la chaleur !

Mon plan pour éviter autant que possible la chaleur est de marcher tôt le matin et de passer l’après-midi dans les refuges pour me reposer. Aussi, boire beaucoup est indispensable. Cependant j’ai beau m’être levé tôt, la chaleur m’accueille en fanfare à la sortie de la baie de Prony. Il faudra s’y habituer, la randonnée en Nouvelle-Calédonie n’est pas une mince affaire.

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Même si septembre et octobre sont les mois les plus favorables pour randonner car ce sont des mois pas trop chaud (tout est relatif) et sec. Il faut quand même rappeler que la Nouvelle-Calédonie reçoit 3m d’eau par endroit et qu’il n’est pas rare que les sentiers de randonnée soient gorgés d’eau durant la saison des pluies. Ce n’est pas étonnant de constater quelques éboulements de terrain qui parfois forment une cascade d’eau. Ces trous s’expliquent aussi par le fait que la latérite rouge est assez friable:

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En ce premier jour, je ne croise personne, ce qui me surprend, pourtant on m’avait prévenu. La randonnée est bien balisée, et même s’il y a des passages de rivières (de niveau assez basses en cette saison) c’est assez facile. Le seul point concerne la chaleur qui imprime un faux rythme. Le sentier n’est jamais très loin de la côte et j’arrive au refuge de Nécocallitropsis, bien agréable puisqu’il permet d’accueillir 8 personnes et est équipé d’une cabine téléphonique !

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Jour 2: une courte mais bien belle étape

10,5kms me sépare du refuge Nécocallitropsis vers le site de Netcha, mon prochain arrêt. Je pourrais faire plus et aller directement au refuge suivant, mais cela ferait une trop longue étape. J’en profite pour démarrer doucement avec toujours des trous dans la terre et de temps à autre des vues vers la mer.

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J’affronte les premières forêt humides et me confronte aux spécificités de la faune et flore locales:

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Ensuite, j’arrive progressivement vers des espaces plus désertiques là ou des anciennes mines se dressent. En regardant l’horizon je peux apercevoir que des zones ont été reboisés récemment:

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Puis le site de Netcha au bord de la rivière des Lacs se fait apercevoir. L’illusion d’une fin rapide est très trompeuse car le sentier ne descend pas directement vers le site mais préfère serpenter sur les crêtes:

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Le site de Netcha est un excellent spot pour observer le coucher de soleil (un peu sur les hauteurs) et son lever:

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D’ailleurs la maison ci dessus me laisse l’occasion de raconter une anecdote. Il s’agit de la maison du tenancier du camping. En me voyant arrivé, avec ma peau de rouquin, il me demande ce que c’est en désignant mes tâches de rousseur. Il n’en avait jamais vu !

Jour 3: toujours la chaleur

Aujourd’hui, je reste dans les plaines désertiques mais doit affronter aussi quelques traversées de petites rivières. Le contraste des nuages jouant avec les montagnes est toujours saisissant:

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Je traverse une plaine humide et marécageuse mais heureusement le sentier évite soigneusement les parties les plus délicates, de toute façon asséchées:

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Avant de descendre vers le parc de la rivière bleue, je dois tout d’abord monter au col des agathis. Le lac de Yaté est en vue:

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Mais avant d’y parvenir, il faudra affronter une longue et très longue piste forestière. Interminable même:

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J’arrive exténué au refuge Ouenarou situé à l’entrée du parc de la rivière bleue. A noter que l’entrée est payant, moyennant 420 francs.

Si vous avez besoin de conseils pour votre rando, ces articles devraient apporter des réponses à vos questions !

Jour 4: je vous embêterai toujours avec la chaleur

Aujourd’hui, une longue étape m’attend, je me suis levé donc assez tôt à 5h30 ^^. Le jour se lève tôt mais se couche tôt. En général, passé 19h30 je dors ! La matinée est très humide et comme le sentier monte directement à un col, j’en bave littéralement mais il y a toujours une récompense qui attend le randonneur, ce sont les vues sur la forêt noyée:

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En faite, à partir du refuge de Ouenarou, vous avez deux options: soit la courte qui se déroule principalement au coeur du parc et permet donc de voir quelques attractions, soit l’autre option plus longue (2 jours) et qui continue sur les crêtes. Voulant diversifier un peu mon parcours, j’ai choisi de naviguer au coeur du parc pour notamment voir la forêt noyée:

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ou encore le cagou, l’oiseau emblème du pays, espèce endémique, et qui ne vole pas:

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ou encore le grand Kaori, un arbre endémique, qui ne se trouve qu’en Nouvelle Calédonie:

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Jour 5: découverte du bush

Aujourd’hui, il s’agit de monter au refuge de la Mine de soleil. La randonnée prend une autre tournure, un dénivelé conséquent m’attend dans la forêt humide typique de la Nouvelle-Calédonie. La montée est éprouvante, il n’est pas possible de voir grand chose et il faut sans cesse jongler entre les racines d’arbres et la caillasse répartie au hasard:

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Un des passages techniques de la journée est le franchissement de la rivière au point “Corne du Diable 2” pour laquelle une tyrolienne est installée pour assurer la sécurité de randonneurs en cas de crue. Mais comme la période est sèche, aucune inquiétude, la traversée peut même se faire sans que les pieds ne touchent l’eau !

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Une fois arrivée en haut, des paysages différents et plus boisés s’illustrent:

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Jour 6: retour à la civilisation

Aujourd’hui est le dernier jour du trek qui aura tenu toutes ses promesses. L’évolution se fait de nouveau sur les crêtes jusqu’à la descente finale vers le barrage de Dumbéa:

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Il est temps de laver le tee-shirt complètement imprégné de terre rouge.

Après cette randonnée, direction d’autres contrées comme l’ile Lifou et les territoires du Nord ou la culture kanak est très présente.

Les informations à savoir sur cette randonnée en Nouvelle-Calédonie

Toutes les informations à savoir sont incluses dans ce guide de randonnée.

En résumé, il s’agit d’une randonnée autour de 100kms en 6 ou 7 étapes dans le Sud de la principale île de Nouvelle-Calédonie. A chaque étape, un refuge permet d’abriter les randonneurs, sans système de réservation. Il y a des réservoirs d’eau potable à chaque refuge sans compter les points d’accès sur le parcours. C’est important car avec la chaleur, la déshydratation arrive vite.

Il faut faire attention à la terre rouge qui est assez glissante. Il faut avoir une bonne technique de marche dans les descentes notamment.

En période sèche, les gués ne posent aucun problème pour le franchissement, en revanche en période humide c’est une toute autre histoire et il est important de bien se renseigner sur des crues potentielles.

L’accès à Prony est difficile, moyennant du stop, cela devrait marcher mais il faudra être patient. En revanche aucun problème pour rentrer sur Nouméa depuis Dumbéa.

Une alternative à ce trek pourrait être un trek de 3/4 jours exclusivement dans le parc de la rivière bleue.

Enfin dernier point et pas des moindres: l’achat d’une bouteille de gaz est compliqué. J’ai passé une après-midi à chercher un magasin qui vendait des bouteilles de gaz à vis de type Coleman, MSR, Primus. Il est situé à l’Anse du Tir à Nouméa, il s’agit du magasin Outsport. Aucun problème pour se fournir en gaz à valve dans des quincailleries.